Live Report Mennecy Metal Fest 2021
Dimanche 12 septembre
Après cette première journée intense mais qui m’a confirmé que l’attente avait été trop longue, le Mennecy Metal Fest reprend, et avec du beau temps ! Malheureusement, quelques jours avant l’événement, Napalm Death a dû annuler sa présence à cause de problèmes de visa.
Un peu après l’ouverture des portes, c’est Lonewolf Corp qui est chargé de réveiller les esprits à coup de Heavy Metal à l’ancienne. Et dès le premier titre, on constate que le groupe est en pleine forme. Soutenu par les chœurs de ses camarades, Luc Epaulard nous propose un chant qui n’a rien à envier aux légendes du style, tout en proposant une rythmique solide aux leads perçants. Quelques petites interventions du frontman temporisent le set, mais la motivation ne redescend pas sur la scène. Les musiciens se retrouvent pour jouer ensemble lors des solos, puis le vocaliste motive les troupes. “Il est 54, ça veut dire que c’est notre dernière ! Allez Mennecy !” lâche t il avant d’entamer le dernier morceau, qui leur vaudra une salve d’acclamations.
On retrouve Fatima sur la petite scène, pour un très court set aux sonorités parfaitement similaires à celui de la veille. Les amateurs de Grunge/Stoner sont aux anges sous les rafales d’harmoniques dissonantes posées sur une base groovy, et l’énergie du groupe convainc à nouveau les plus réceptifs.
La grande scène est prête pour accueillir NZGL, dont l’évidente motivation même lors des balances fait plaisir à voir. Et le coup d’envoi ne fera qu’accentuer cette énergie brute que l’on ressent à la fois dans la rythmique, mais aussi dans ce double chant viscéral. Le mélange entre le growl caverneux de Max et les hurlements de banshee de Jessy se marient à la perfection avec les riffs sombres et solides des musiciens, qui n’hésitent pas à faire cohabiter leads tranchants et parties plus accrocheuses. “Merci Mennecy, on enchaîne !” lance le vocaliste avant que le son majestueux ne reprenne. Le public est à nouveau frappé par ce son brut qui introduit quelques parties plus techniques tout en restant mélodique, et un chant lyrique se joint parfois au mélange, créant une nouvelle fois un contraste saisissant jusqu’à la dernière note, qui sera évidemment applaudie.
On reste dans la noirceur alors qu’ACOD monte sur une scène décorée à leurs couleurs. Un à un, les membres s’installent et l’ouragan démarre. Entre mélodies abrasives, hurlements possédés et énergie pure, le groupe maîtrise parfaitement la scène, et le public y adhère. Leurs costumes qui sentent la dévastation à plein nez renforcent encore plus ce chaos ambiant qui offre des parties majestueuses et surpuissantes. Les mélodies tranchantes font évidemment partie du son, tout comme le groove accrocheur entretenu par Frédéric “Malzareth” Peuchaud qui incite la foule en quasi permanence. “Mennecy ! Tout le monde ensemble !” hurle-t-il alors que le break s’apprête à nous tomber dessus. Les premiers mouvements de foule font leur apparition alors que le groupe parcourt sa setlist axée sur son dernier album. Un circle pit marquera Sleeping Shore, la saisissante dernière composition qui se retrouve sublimée par la viscéralité du live, et qui sera source d’admiration ainsi que d’acclamations de la part d’une fosse unanime.
Setlist: Omnes Tenebrae – Road to Nowhere – Broken Eyes – Between Worlds – Tristis Unda – Fleshcell – Sleeping Shores
Après de courtes balances, Fractal Universe prend la suite avec un Death Metal Progressif qui surprendra les non-avertis. Malgré l’extrême technicité de leurs riffs, les musiciens sont tous très remuants sur scène, et les intenses séances de headbang rencontrent les harmoniques dissonantes. Sur la fin du premier titre, Vince Wilquin posera sa guitare pour récupérer un saxophone et nous en jouer un peu avant de se replacer au centre de la scène. “Bonjour Mennecy ça va ? On est Fractal Universe !” lâche t il rapidement avant que le titre suivant ne démarre. L’univers entêtant du groupe repart, entre violence et complexité, mais il faudra également compter sur des parties calmes et ambiantes qui témoignent des influences Prog de la formation. Le contraste n’empêche pas le groupe de repartir dans la rage dès que possible, haranguant inlassablement la fosse qui répond présent et tente même quelques petites sessions de mosh avant le final.
L’ambiance va s’apaiser avec le show d’Unnamed Season qui nous propose une interlude Folk qui alternera entre son clair et son saturé. Le quatuor développe des sonorités douces et aériennes, sur lesquelles Fanny nous propose une voix onirique, soutenue par les chœurs d’Amduscias. Les percussions ritualistiques participent également à cette rythmique entraînante, apportant le côté martial, et bien que la noirceur fasse parfois partie de leur son, il est toujours paisible.
L’énergie brute de Nightmare prend la suite sur la scène principale avec un Heavy/Power aussi efficace qu’énergique. Si Matt Asselberghs assure un show théâtral tout en plaçant des riffs perçants, Madie n’est pas en reste avec sa voix incroyablement puissante. “Ca fait plaisir de vous retrouver après deux ans de merde !” lâche la chanteuse après un premier morceau qui a plu à l’assemblée. Les musiciens se regroupent de temps à autres pour jouer ensemble, nous montrant une cohésion communicative, tandis que la vocaliste n’hésite pas à motiver la foule à grands coups de “Come on Mennecy !” ou à s’agenouiller pour des parties plus sombres, et le moins que l’on puisse dire c’est que ça fonctionne ! On notera très rapidement quelques mouvements de foule timides, mais le public se débridera peu à peu au son des mélodies martiales et accrocheuses du combo. Des choeurs énergiques viennent renforcer une rythmique solide, qui sait tout de même s’apaiser pour proposer des moments intenses entre les musiciens et le public. Les titres restent basés sur de l’énergie pure et communicative, dont le groupe se sert pour encourager les slammeurs, puis c’est après des remerciements et acclamations des deux côtés que le show prend fin.
Setlist: Intro – Aeternam – Divine Nemesis – Ikarus – Eternal Winter – Crystal Lake – Downfall of a Tyrant – Red Marble and Gold – Lights On
Après un remerciement général de l’équipe du festival et l’annonce du gagnant de la tombola, Negative Concept prend possession de la petite scène avec son Doom/Stoner sombre. Le groupe sera assez statique, renforçant l’oppression mise en œuvre par cette rythmique pesante, mais des parties plus planantes sont également à prévoir pour nous envoûter. “Bonsoir nous sommes Negative Concept” déclare sobrement Cédric M avant de relancer une rythmique d’une froideur accrocheuse aux influences très diversifiées allant du Black Metal au Blues pour cette courte interlude intéressante.
La fin de la journée commence à approcher, mais c’est au tour de Dark Tranquillity de nous déployer leur Death Mélodique à la suédoise sur la scène principale. Dès le premier titre, le groupe ne lésine pas sur les moyens pour que la communion avec leur public soit totale : flashs lumineux, intensité brute et un son aussi violent que cristallin sont à l’œuvre. Si les musiciens campent généralement sur leurs positions, Mikael Stanne arpente la scène, micro en main, tout en déversant des hurlements rocailleux. Après une rapide présentation de Christian Jansson (basse) et Joakim Strandberg-Nilsson (batterie), les deux membres de session, le groupe reprend sous les harmoniques déchirantes des guitares de Johan Reinholdz et Christopher Amott, surmontées par les claviers hypnotiques de Martin Brändström. Très détendu, l’ensemble du groupe n’hésite pas à trinquer ensemble, pendant que le chanteur nous propose quelques blagues entre deux morceaux. “This one is from our album Atoma… wait no, not this one! The setlist is right and I’m wrong!” lâche t il avant que la tornade ne reparte avec la même intensité que précédemment. Chaque morceau est exécuté à la perfection, entre la rythmique solide, qui motive le public à remuer ou à slammer, le chant qui se montre rassurant ou effrayant, mais également les leads entêtants. Le show suit son cours, proposant d’anciens morceaux comme des nouveaux, puis le chanteur prend à nouveau la parole. “If I learnt one thing about people of France, it is that you’re not… Lost to Apathy!” déclare-t-il pour introduire l’un des classiques de la discographie du groupe. A son habitude, le morceau est l’un des plus explosifs, et il est suivi d’une déclaration encourageante. Le groupe nous promet de revenir en début d’année prochaine. “We will come back! In February or March! So it’s not a farewell, it’s a goodby and see you soon!” lance-t-il avant que la sublime Misery’s Crown ne débute, refermant le concert avec un wall of death et des slams qui mettront à mal la sécurité. Il va sans dire que le concert a fait l’unanimité et que le groupe récoltera des applaudissements amplement mérités.
Setlist: Phantom Days – Transient – Monochromatic Stains – Forward Momentum – Terminus (Where Death Is Most Alive) – The Dark Unbroken – Identical to None – Atoma – Encircled – ThereIn – Lost to Apathy – Misery’s Crown
Unscarred se charge de clore la scène secondaire avec un Thrash moderne aux accents groovy et énergiques sous des lumières… complexes. Si le chant clair est largement maîtrisé par le vocaliste, les hurlements ne sont pas en reste, ce qui incite rapidement la foule à remuer au rythme des riffs du groupe. Les pauses sont très rapides, permettant à Yumi de remercier le public avant de lancer le prochain titre, puis il profite d’un moment de battement pour prendre plus longuement la parole. “On a un invité très spécial, mon petit Léo qui n’a que 6 ans” lâche t-il avant de relancer la machine, qui aura fait bouger des nuques avant le final.
Le festival touche à sa fin avec l’entrée d’Ensiferum, qui semble visiblement très attendue au vu du nombre de mains qui se lèvent. “Bonsoir Mennecy ! Are you ready for tonight?” lance Petri Lindroos (chant/guitare) avant de donner le coup d’envoi avec le premier titre. Très rapidement, Sami Hinkka (basse) harangue la foule tout en jouant et en courant sur la scène, alors que Markus Toivonen (guitare) sourit en observant une fosse qui est déjà en pleine ébullition. Les premiers slammeurs ne se font pas attendre, alors que la rythmique laisse parfois place au chant clair de Pekka Montin (claviers/chant), la nouvelle recrue du groupe. Derrière ses fûts, Janne Parviainen reste impassible tout en assurant une base solide au Folk Metal entraînant du groupe, qui enchaîne les morceaux sous des éclairages difficiles. Une dimension Power Metal est apportée au niveau des claviers sur les titres les plus récents, mais le mélange prend parfaitement et provoque de nouveaux mouvements de foule, en particulier des slams chez les plus motivés. Le claviériste viendra sur le bord de la scène pour assurer ses parties vocales sur Run From the Crushing Tide, puis après ce titre énergique c’est In My Sword I Trust qui est annoncée. On remarquera que la fosse s’organise plutôt bien pour une reprise de concerts, puisqu’une bonne cinquantaine de personnes décident de ramer au beau milieu du pit lors du refrain. “Get this moshpit ready!” leur hurle le frontman juste avant que le morceau suivant ne démarre, plus sombre et plus martial. Mais la fosse répond encore une fois présente, et l’énergie du groupe qui headbangue en quasi-permanence sur scène la galvanise. La fin du set sera marquée par la super énergique Two of Spades, avant laquelle le chanteur déclarera vouloir “some punk, some disco and some mosh pit!”, puis Token of Time et ses harmoniques tranchantes nous ramèneront vingt ans en arrière avant de finir sur la martiale Into Battle, devenue culte au fil du temps. Les slammeurs feront honneur au groupe, qui récoltera une ovation de l’intégralité des spectateurs avant de quitter la scène.
Setlist: Andromeda – Rum, Women, Victory – For Sirens – From Afar – One More Magic Potion – Run from the Crushing Tide – In My Sword I Trust – Treacherous Gods – Cold Northland (Väinämöinen Part III) – Two of Spades – Token of Time – Into Battle
Il est difficile de se dire que le festival est déjà terminé. Bien que dans des styles très différents, tous les groupes que j’ai pu voir ont su nous faire rentrer dans leur univers, nous accrocher, nous violenter, nous faire planer, ou même les trois à la fois.
Je remercie toute l’équipe du Mennecy Metal Fest, les bénévoles, la municipalité, et chaque personne qui a contribué à faire de ces quelques jours un bond dans le passé ! A l’année prochaine !