Archgoat revient déchaîner l’enfer.
Créé en 1989 en Finlande, le groupe mené par Lord Angelslayer (basse/chant, Thy Serpent) et Ritual Butcherer (guitare) sort deux démos et un EP avec un premier batteur avant de mettre fin à l’aventure en 1993. Mais en 2004, les deux musiciens reprennent du service. En 2017, Goat Aggressor (Mental Transformation, Malum, ex-Pyuria) rejoint le groupe, qui sort aujourd’hui Worship the Eternal Darkness, son cinquième album.
Après une courte introduction malsaine et lubrique, Heavens Ablaze frappe avec un son brut, gras et ancré dans les racines du Black/Death. Blast, riffs épais et hurlements lourds se rencontrent sur une base Old School et oppressante au niveau des leads, pendant que la rythmique pesante et efficace nous mène jusqu’à Black Womb Gnosis, un titre majestueux. Les riffs savent également se montrer putrides et abrasifs, tout en offrant un fond blasphématoire et des samples tendancieux avant des leads perçants, mais la longue All Christianity Ends dévoile des tonalités pesantes. Le tempo est plutôt lent, proposant une dissonance sombre et des influences mystiques brutes, puis les harmoniques aériennes prennent la suite avant In Extremis Nazarene et ses influences Old School. Le titre renvoie immédiatement aux premières sorties du groupe, que ce soit en terme de production ou de patterns bruts et efficaces, puis les leads malsains nous lacèrent jusqu’à Rats pray God, un titre aussi dérangeant qu’énergique. On sent que les racines Black/Punk sont toujours présentes avec ce morceau extrêmement brut, mais elles sont infusées à la noirceur dissonante, tout comme Empyrean Armageddon, un titre à l’introduction horrifique. Une fois le sample passé, le groupe nous écrase sous sa masse sombre et violente qui fait parfois appel à des samples pour compléter ce chant apocalyptique, qui se mêle parfois à des parties extrêmement efficaces. Les racines Old School sont également présentes sur Blessed in the Light of Lucifer, un titre qui allie des mélodies entêtantes avec un son pesant et épais, créant cette graisse sonore accrocheuse, que l’on retrouve avec Worship the Eternal Darkness. Le blast rencontre une fois de plus des accalmies oppressantes qui s’enflamment peu à peu pour proposer des riffs accrocheurs avant d’exploser, puis Burial of Creation réunit les éléments les plus sombres pour clore l’album. L’introduction malsaine donne naissance à une lenteur lancinante qui nous écrasera avant une outro inquiétante.
On m’a toujours présenté Archgoat comme un rouleau compresseur de noirceur. Depuis que je connais le groupe, ma définition de leur musique n’a pas changé. Si le chant peut sembler différent de ce que l’on a l’habitude d’entendre, Worship the Eternal Darkness ne nous décevra pas avec des riffs sauvages et des patterns bruts.
90/100