Review 1028 : Mass Worship – Portal Tombs

Rien n’arrête Mass Worship.

Depuis leur premier album en 2019, Claes Nordin (chant), Gustav Eriksson (guitare), Dadde Stark (basse) et Fred Forsberg (batterie) prônent la lourdeur musicale. Portal Tombs, leur deuxième album, sort chez Century Media en 2022.

L’album est construit sur un bloc de son pesant et oppressant qui mélange des influences sombres, des tonalités agressives et une viscéralité ahurissante. Entre Death Metal, Sludge caverneux et racines suédoises, le groupe nous propose une saturation immédiate via Specular Void, le premier morceau, qui nous écrase continuellement tout en plaçant des harmoniques dissonantes sur une batterie très régulière. Des accents Crust s’infiltrent dans ces riffs, tout comme sur Portal Tombs, un titre qui laisse également des sonorités Black Metal nous lacérer pendant que la rythmique épaisse fait son œuvre, accompagnée par les hurlements Mark “Barney” Greenway (Napalm Death). Une légère accalmie nous laisse le temps de respirer, mais elle est de courte durée, et le son fera place à Revel In Fear, un morceau assez groovy sur lequel le groupe n’hésite pas à nous matraquer régulièrement tout en laissant place à des riffs planants en son clair. Orcus Mouth prend la suite en compagnie de Jonas Stålhammar (At The Gates, Bombs of Hades) à la guitare et Jonas Renkse (Katatonia, Bloodbath) au chant pour apporter une dimension aérienne, épique et mélancolique à ce bloc de son brut, puis Unholy Mass vient nous apaiser avec cette introduction douce et mélodieuse. Les leads entêtants se posent sur cette base lancinante, puis la lourdeur refait surface avant le final, laissant à Dunes Of Bone le soin de nous replonger dans cette violence brute et maîtrisée. Scorched Earth prend la suite avec ce groove malsain surmonté d’une saturation abrasive et immédiate qui explosera pour dévoiler des influences plus modernes tout en proposant des leads tranchants. Empyrean Halls dévoile des riffs angoissants couplés à la lourdeur et la noirceur, mais on sent que la mélancolie n’est jamais loin, proposant une lenteur lancinante avant que la longue Deliverance n’entre en scène pour clore l’album avec son introduction entêtante. Le tempo n’accélèrera pas, même lorsque la voix prendra place dans ce paysage désolé, qui mettra le point final à l’oppression.

Très épais et impénétrable, Portal Tombs nous écrasera sans ménagement. Avec leur son si lourd et dissonant, Mass Worship piétine en permanence son auditeur, n’autorisant que de rares pauses agrémentées de son clair, de mélancolie ou de leads aériens.

90/100

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