Depuis 2020, Alta Rossa développe un son unique.
Rassemblant des musiciens d’Horskh et de Asidefromaday, le groupe joue un Post-Hardcore aux influences multiples. Antoine Lauzel (chant), David « Dess » Demesmay (basse), Jordan Daverio (guitare), Thomas Dubois (guitare) et Mathieu Martinazzo (batterie) sont prêts à nous dévoiler Void Of An Era.
Binary Cell ouvre l’album avec un son planant et dissonant, qui sera alimenté par une rythmique pesante et lancinante ainsi qu’un chant massif et mélancolique. Les mélodies aériennes se mêlent au groove puissant qui brûle de manière continue avant de cesser brusquement pour laisser place à The Stardrainer et son énergie brute. Le titre regroupe des patterns beaucoup plus vifs, notamment au niveau de la base rythmique, sur laquelle les éléments dissonants restent présents, créant ce contraste intéressant avant que Cycle ne prenne la suite, en dévoilant un son inquiétant. L’oppression se poursuit avec des riffs lancinants soutenus par des cris viscéraux mais également avec un groove malsain qui brisera des nuques avant que Dawn Will Never Rise ne vienne déverser sa noirceur crasseuse et ses tonalités pessimistes avec une lenteur pesante. Les leads entretiennent la mélancolie dans cette marche désespérée, puis le tempo accélère, laissant Orbiting prendre la suite avec des sonorités accrocheuses et abrasives. Le titre nous offre des éléments planants beaucoup plus doux, créant une atmosphère épique comme sur The Fall et sa rage bouillonnante qui ne demande qu’à s’exprimer au travers de la noirceur évidente. Les tonalités mélodieuses se distinguent facilement de la masse, qui laisse place à Void Of An Era, la composition éponyme, pour clore l’album. Plus longue que les autres, elle permet au groupe d’instaurer progressivement un climat doux mais oppressant avant de faire exploser la saturation dans un pic d’intensité qui semble infini et infernal, puis de laisser le silence happer le son.
Alta Rossa joue avec la noirceur, l’intensité et la saturation, créant un vortex de sonorités planantes mais abrasives. Sur Void Of An Era, le groupe capture et dompte la dissonance, et il nous montre qu’elle lui obéit au doigt et à l’œil.
80/100