Bank Myna a terminé son premier album.
Depuis 2013 et après un premier EP, le groupe composé de Fabien Delmas (guitare/horloge/percussions), Maud Harribey (chant/claviers/violon) et Daniel Machón (basse/noise box/samples) nous présente Volaverunt en 2022.
Je ne savais pas quoi attendre de ces cinq titres décrits comme un mélange planant de Post-Rock sombre, de Drone, d’expérimentations sonores et d’incursions Doom. Bank Myna ne ressemble à rien de connu, rien de tangible, et on en vient même à se demander comment la musique est créée. Très lent, très progressif et très lancinant, l’album s’ouvre avec Los ojos de un cielo sin luz, une composition sur laquelle le son naît du silence, se renforce, se pare de bruits ambiants et accueille des voix mystiques avant de disparaître pour laisser place à The Open Door, une composition beaucoup plus longue qui développe le chant. Les mots apaisants se posent sur une vague pesante et pourtant très calme qui laisse les instruments prendre de l’ampleur, se rencontrer, s’entrechoquer et marcher ensemble, créant même de la distorsion. Des sonorités mystiques apparaissent sur le point culminant du morceau, qui finit par se taire pour qu’Aurora (Vi ska sova) ne nous présente son calme sombre. A nouveau, c’est la progression qui joue en intégrant peu à peu les divers éléments avant de les faire s’apaiser, et nous mener à The Sleep of Reason, un titre aussi majestueux que dérangeant. Vers le milieu du titre, des éléments plus martiaux font leur apparition, révélant des sonorités intrigantes, des tonalités épiques et des parties entêtantes qui nous envahissent avant de cesser pour que Des mains, des yeux ne referme l’album avec cette douceur constante.
Aussi douce que complexe, la musique de Bank Myna n’a pas son pareil. Bien qu’inspiré par le Post-Rock, le Drone, le Doom et les expérimentations en tous genres, Volaverunt est un album qui nous fait découvrir de nouveaux éléments à chaque écoute.
70/100