Yarotz exprime sa violence à travers sa musique.
Créé en 2018 sous le nom de The Third Eye par Fabien Zwernemann (guitare, Junon), Vincent Perdicaro (basse, Junon, One Way Mirror) et Enzo Laidi (batterie), le groupe sort Erinyes, son premier album.
On démarre avec Impunity, un titre aussi saccadé et brut que réfléchi et profond. Les hurlements viscéraux collent parfaitement à cette rythmique rapide et accrocheuse, qui propose également des tonalités dissonantes. Assez courte, elle laisse place à Childish Anger, une composition sur laquelle Christian Andreu (Gojira) joint sa guitare à la folie furieuse du trio, qui se transforme en sonorités lancinantes et aériennes qui se poursuivent sur la lente et pesante Vergogna. Si les cris sont toujours présents, on retrouve également un chant clair entêtant sur les parties les plus calmes, créant un contraste aussi hypnotique qu’abrasif, qui nous mène lentement à Gold, un titre plus martial. La rythmique pesante est facilement entêtante, laissant le groupe la recouvrir de dissonance ou de saturation avant de l’apaiser, puis de la faire exploser à nouveau avec des harmoniques dérangeantes, alors que Caught by the Noose fait appel à une énergie Punk très brute. Le morceau est assez court, laissant le groupe déchaîner ses riffs efficaces sur un blast solide, alors que Deliverance retourne dans des sonorités planantes et pesantes. La lenteur sert à merveille le voile sombre, qui s’apaise avec des harmoniques plus douces avant de se mélanger à une rage silencieuse, puis B.M.a.P. renoue avec la violence. Si le début du titre s’ancre dans ces sonorités Old School ravageuse, on sent progressivement un contraste avec un groove saturé accompagné d’éléments mystérieux et de choeurs, avant que Phoenix ne vienne poser sa mélancolie sur les sonorités planantes. Des parties plus intenses sont à prévoir, donnant plus de force à cette dissonance apaisante, qui explosera une dernière fois sur le final assommant, qui laissera place une ultime fois à la violence avec Last Lust et sa rage incontrôlable. Bien que certaines parties soient moins agressives, on sent que le groupe est en permanence sur le point de s’enflammer, jusqu’à ce que la saturation soit noyée dans le néant.
Très contrasté, Erinyes ne s’enferme jamais dans une seule ambiance. La base de la musique de Yarotz est évidemment ancrée dans la violence brute et abrasive, mais le groupe la contraste avec une quiétude pesante et apaisante, créant un univers surprenant.
85/100