Et Moriemur se penche vers le Japon pour son quatrième album.
Depuis 2008 en République Tchèque, le groupe composé actuellement de Zdenek Nevelík (chant/claviers), Michal « Datel » Rak (batterie, Self-Hatred), Aleš Vilingr (guitare, Self-Hatred), Karel « Kabrio » Kovarík (basse), Pavel Janouškovec (guitare, Self-Hatred) et Honza Tlacil (guitare) développe un univers pesant, qui prendra forme en 2022 avec Tamashii no Yama (“Montagne d’âme” en japonais, ndlr).
Un clavier mélancolique nous fait lentement entrer dans Haneda, le premier titre. Les sonorités aériennes seront amenées à accélérer, dévoiler des mélodies entêtantes ou même placer quelques chœurs avant que Sagami ne fasse intervenir une batterie et une saturation saisissante. La lenteur majestueuse de ce court titre est aussi pesante que lancinante, et la viscéralité du chant donne naissance à une lourdeur pachydermique tout comme sur Oshima, une composition plus lente et plus caverneuse. Des influences Funeral Doom couplées à des parties vocales brutes nous offrent cette ambiance pesante, qui sera contrastée par les tonalités plus enjouées des claviers aux racines asiatiques, donnant un résultat assez épique, qui prendra fin avec Izu et sa dissonance sombre. Le morceau nous dévoile une rythmique brûlante et une intensité prenante, toujours couplées à ces influences du pays du Soleil Levant, qui renforce cette rage sublime, suivie par Nagoya et ses sonorités aussi pesantes que majestueuses. Le titre devient incroyablement plus lancinant et plus mystérieux, puis une outro lumineuse donne naissance à la macabre Otsuki. Le morceau progresse dans les ténèbres, allant même jusqu’à nous offrir une explosion de violence accompagnée de leads effrénés avant de s’apaiser à travers des mélodies aériennes qui nous mènent jusqu’à Takamagahara, le titre le plus long qui viendra clore l’album. Plus de treize minutes, pendant lesquelles le groupe va nous envoûter, faisant intervenir un panel vocal large et intéressant allant des cris de désespoir aux murmures, mais l’instrumentale contribue à cette atmosphère pesante et mélancolique, qui nous abandonne avec quelques claviers et les influences Folk.
Si vous avez connu Et Moriemur avec leurs précédentes sorties, vous connaissez le son que le groupe peut créer. Sur Tamashii no Yama, l’atmosphère s’ancre dans un univers différent, des tonalités plus éloignées, mais on retrouve cette rage viscérale, cette intensité et cette profondeur.
90/100