Live Report : Primordial + Swallow the Sun + Rome – La Machine

Après avoir subi les transports parisiens en pleine heure de pointe, et à l’aube d’un long et reposant week-end, me voilà devant la Machine du Moulin Rouge pour un show qui s’annonce exceptionnel. Primordial, annoncé il y a de cela un moment, viennent jouer avec Swallow the Sun, annoncés à la dernière minute, ainsi que ROME, qui assurera l’ouverture de la soirée.

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Lorsque j’arrive dans la salle, ROME est déjà sur scène. Au centre, Jerome Reuter (chant/guitare), accompagné seulement par un percussionniste, nous offre sa rythmique calme. La salle n’est pas très remplie, mais le peu de spectateurs semble captivé par cette entrée en matière acoustique très sobre et lénifiante. Les lumières sont dirigées vers le meneur du projet, laissant à son percussionniste une semi obscurité mystérieuse dans laquelle il peut s’adonner à quelques chœurs pendant que son camarade monopolise les parties vocales. Entre deux morceaux, à peine quelques remerciements de la part du frontman, qui enchaîne en proposant parfois quelques moments légèrement plus énergiques grâce aux percussions qui se font plus importantes. Le dernier morceau verra l’arrivée d’A.A. Nemtheanga aux côtés du duo, ajoutant une intensité vocale intéressante qui clôturera sous les acclamations le concert.
Setlist: Neue Erinnerung – Celine in Jerusalem – The Torture Detachment – Die Nelke – Uropia O Morte – One Lion’s Roar – Das Feuerordal – Who Only Europe Know – One Fire – Ächtung, Baby!

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Après un réaménagement du plateau, les lumières s’éteignent pour l’arrivée de Swallow the Sun. Juuso Raatikainen (batterie) s’installe derrière son kit, puis Juha Raivio (guitare), Matti Honkonen (basse) et Juho Räihä (guitare/chant) prennent place sur les côtés de la scène. Mikko Kotamäki (chant), encapuchonné, entre lentement et se place au centre jusqu’à ce que les musiciens ne commencent à faire vivre leur mélancolie sous une vague épaisse de lumières bleues qui donnera du fil à retordre aux photographes. Mais le chant clair hypnotique couplé à ces hurlements massifs (parfois soutenus par Juho) et à la rythmique saisissante nous fera oublier ce rideau chaotique, sous lequel les musiciens headbanguent en jouant, et nous envoûtera lentement. “It’s good to be back after so many time…” lâchera le vocaliste, juste avant que le son ne nous emporte à nouveau dans sa spirale mélodieuse. Bien que la setlist soit orientée sur les sorties les plus récentes du groupe – et principalement Moonflowers, leur dernier album – on remarque quelques pépites plus anciennes, comme la délicieuse New Moon, sur laquelle le bassiste s’autorise quelques harmoniques enchanteresses. Entre deux titres, les musiciens prennent le temps de souffler, laissant à Mikko le temps de nous dire quelques mots pour introduire les morceaux, ou simplement nous remercier de notre présence. La fin du set sera marquée par une plongée dans les débuts du groupe avec Descending Winters, qui se montre plus glaciale mais également par la viscérale Swallow (Horror, Part 1), issue du premier album, qui est selon moi l’un des meilleurs choix pour clore la prestation des suédois, qui seront chaudement acclamés par la foule.
Setlist: Enemy – Rooms and Shadows – Falling World – Stone Wings – The Void – New Moon – Firelights – Woven Into Sorrow – This House Has No Home – Descending Winters – Swallow (Horror, Part 1)

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Le plateau est une fois de plus remanié, et le backdrop de Primordial est dressé. Les lumières s’éteignent, la foule se rapproche et les musiciens entrent en scène sous des chants folkloriques. D’abord Simon O’Laoghaire (batterie), puis Ciáran MacUiliam (guitare), Micheál O’Floinn (guitare), Pól MacAmlaigh (basse), et enfin le maître de cérémonie A.A. Nemtheanga (chant) qui s’adresse directement à nous pendant que la rythmique s’intensifie progressivement. Le coup d’envoi est lancé, et le frontman nous offre son chant intense sous les riffs pesants de Where Greater Men Have Fallen, l’une des compositions les plus lancinantes du groupe. Si les musiciens restent en retrait, se contentant de remuer le crâne en rythme avec leur son parfaitement géré, le vocaliste n’hésite pas à haranguer la foule, à s’accroupir ou à se placer au plus près du premier rang tout en jouant avec son pied de micro. “Paris! We meet again! There is no fucking grave deep enough for us in this world!” lâche-t-il avant que le son ne reprenne, possédant à nouveau les cinq irlandais qui nous offrent ce soir une prestation de haut vol, que ce soit lors des passages les plus violents de leur Black Metal ou lors des moments empruntés au Folk Celtique les plus entêtants. Véritable chef d’orchestre, Nemtheanga tient la foule entière dans le creux de sa main, provoquant des mouvements de foule ou des vagues d’acclamations d’un seul geste, comme sur la majestueuse As Rome Burns, qu’il introduira avec un “We have quite a lot of songs left!”. Le show se poursuit dans cette ambiance mi-pesante, mi-épique, jusqu’à ce que le vocaliste ne dédie The Coffin Ships à l’Ukraine, dont la situation semble de plus en plus précaire, puis le concert prendra fin avec la saisissante Empire Falls et sa nuée d’applaudissements amplement méritée, agrémentée de la promesse de revenir dans le futur.
Setlist: Where Greater Men Have Fallen – No Grave Deep Enough – Nail Their Tongues – The Mouth of Judas – Sons of the Morrigan – As Rome Burns – Gods to the Godless – Wield Lightning to Split the Sun – To Hell or the Hangman – The Coffin Ships – Empire Falls

Après deux années très clairsemées au niveau des prestations musicales, la soirée a sonné comme une bouffée d’air frais. L’introduction calme et acoustique de ROME, suivie par les deux performances mémorables de Swallow the Sun et Primordial résonnent encore dans notre tête, et ce pour longtemps. Merci à Garmonbozia Inc. pour avoir rendu cette soirée possible.

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