Review 1148 : Point Mort – Pointless…

L’histoire de Point Mort s’enrichit d’un premier album.

Depuis 2015, le Lovecore (un mélange de Post-Hardcore et d’influences diverses) du groupe s’exprime grâce aux compositions de Sam (chant), Olivier (guitare), Damien (basse), Aurélien (guitare) et Simon (batterie). Voici Pointless…, un recueil de huit nouveaux morceaux.

Les premiers hurlements d’In Cold Blood: A Warmer Heart… se joignent à cette rythmique accrocheuse et agressive pour débuter l’album, créant un climat très oppressant et dissonant dès les premiers instants. La voix déchirante se mêle sans mal à cette énergie brute, mais quelques passages sans saturations apportent une certaine douceur à la rage effrénée, puis Every Good Song Is a Fight Song… nous crache des éléments aussi directs que travaillés au visage. Une fois de plus, le contraste extrême nous saisit à la gorge, brisant la tornade de violence avec une quiétude apaisante, elle-même fracassée par la saturation intense, alors qu’Olympe… nous expose à une progression plus lancinante. Le chaos refera surface dans cette longue composition aux influences diversifiées. La longueur peut faire peur à première vue, mais elle est extrêmement bien gérée par le groupe, qui laisse libre cours à sa créativité dans les deux points opposés de son style, avant de nous laisser sur Les corps flottants… et son groove mélancolique. Il sera rapidement remplacé par une puissance de frappe destructrice et folle, qui accompagnent les cris viscéraux, mais quelques éléments plus axés Prog se font également entendre, notamment dans ces harmoniques éclatantes qui laisseront finalement Corner…, un titre acoustique, nous apaiser pendant quelques minutes. Assez inhabituel de la part du quintet, mais on retrouve la noirceur sous-jacente qui vit dans les mélodies, puis La bienveillance des faux… renouera avec ces sonorités abrasives et dévastatrices à leur manière. Les hurlements délivrent un message beaucoup trop réaliste qui fait écho à la lenteur écrasante, mais également à cette vague aussi dissonante que planante tout comme Pretoria… et ses riffs simples mais efficaces. Le point final sera mis par la pesante Ash to Ashes., dont la rythmique incroyablement prenante sera couplée à une poésie tranchante, que ce soit en français ou en anglais, qui sévira sur les onze minutes du morceau. On pourrait une fois de plus penser à des parties trop longues, mais il n’en est rien, le titre est parfait de bout en bout.

Point Mort a toujours su me captiver depuis ma première expérience avec eux, qui fut un live démentiellement énergique. Pointless… ne dérogera pas à la règle avec une énergie brute, des hurlements viscéraux et une douceur improbable, créant un contraste dévastateur qui me remue toujours autant.

95/100

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