Ils l’avaient annoncé à Mennecy en septembre dernier, et ils l’ont fait ! Dark Tranquillity et Ensiferum sont de retour en France pour un concert qui s’annonce dantesque à l’Elysée Montmartre, au cours de leur longue tournée européenne ! Deux groupes s’ajoutent à l’affiche du soir, April Art et Tag My Heart, qui me sont pour le moment encore inconnus… Le grand absent sera le pit photo, à notre grand désespoir.
Peu après l’ouverture des portes, c’est Tag My Heart qui monte sur scène. Si Isabel (chant) ne cesse de parcourir la scène en haranguant la fosse qui se remplit peu à peu, Neno et Peter C (guitares) headbanguent sur leur position, couvrant la batterie de Chris avec quelques riffs simples mais accrocheurs. Dès le deuxième titre, la vocaliste, très impliquée dans ses morceaux, ordonnera un wall of death à la fosse qui s’exécutera rapidement avant de continuer à mosher joyeusement. Le show est rapide, mais il laissera le temps à la chanteuse de descendre dans la fosse en lâchant “We need you Paris, please come on!” pendant que les musiciens se démènent sur scène pour envoyer leur rythmique, mais c’est après une demie-heure d’un Metalcore moderne que les allemands quittent la scène, après une séance d’applaudissements.
C’est au tour d’April Art de nous offrir son mélange énergique un peu similaire au groupe précédent. Avec quelques accents Prog/Djent, les allemands menés par Lisa-Marie Watz (chant) n’aura visiblement aucun mal à faire remuer quelques crânes. Pour placer leurs riffs saccadés, les très mobiles Chris Bunnell (guitare/choeurs) et Julian Schütze (basse) n’hésitent pas à remuer sur scène sous les frappes de Ben Juelg (batterie) tout en multipliant les influences entraînantes. “Bonjour Paris, je ne parle pas Français, and that’s everything I can say in French!” lâche la vocaliste avant que le son ne reprenne, lui permettant de faire de la scène entière son terrain de jeu. Elle incitera également le public à se joindre au groupe en levant le poing, et le mélange entre chant clair et hurlements puissants semble faire son effet, puisqu’à la fin de leur set les acclamations sont de mise.
La scène est réaménagée pour l’entrée en scène des cinq guerriers d’Ensiferum, qui ne perdent pas une seule seconde pour nous faire remuer au son de leur Folk Metal épique aux accents Death Mélodique. Et il ne faut pas longtemps à la fosse pour adhérer à la musique des finlandais, en lançant rapidement des mosh pits et quelques slammeurs à l’assaut des premiers rangs. Comme à leur habitude, Sami Hinkka (basse) pose régulièrement en lançant des regards terrifiants, Markus Toivonen (guitare) sourit en jouant et Petri Lindroos (chant/guitare) s’ancre derrière son micro, alors que Janne Parviainen (batterie) et Pekka Montin (claviers/chant) jouent paisiblement leurs parties. Le claviériste se mettra également en avant sur Andromeda, puis la setlist continue en faisant bien évidemment honneur au dernier album du groupe. Un wall of death s’organisera spontanément sur Into Battle, un titre qui a toujours démontré son efficacité en live, puis le groupe prendra quelques instants pour souffler. “I won’t talk about politics, Merci Paris! Wanna hear from our first album?” lâche le vocaliste avant que Treacherous Gods ne vienne faire rage dans la fosse, qui semble particulièrement apprécier le moment. La setlist est très bien construite, permettant au groupe de nous tenir en haleine (et d’aller chercher une épée pour illustrer le titre In My Sword I Trust) jusqu’à Lai Lai Hei et From Afar, les deux derniers morceaux, pour lesquels le chanteur nous incite à mosher sans retenue avant de rendre les armes sous des nuées d’applaudissements amplement méritées.
Setlist: Rum, Women, Victory – Andromeda – One More Magic Potion – Into Battle – For Sirens – Run from the Crushing Tide – Treacherous Gods – In My Sword I Trust – Lai Lai Hei – From Afar
C’est au tour de Dark Tranquillity de clore la soirée. Si certains se lassent de voir les mêmes groupes plusieurs fois, je pense que je ne pourrai jamais me passer de voir l’énergie brute des suédois menés par le charismatique Mikael Stanne (chant) qui n’hésite jamais à parcourir la scène en long et en large pour venir hurler au plus près des premiers rangs. A ses côtés, Johan Reinholdz (guitare), Christian Jansson (basse) et Joey Concepcion (guitare, remplaçant temporaire de Christopher Amott) ne sont pas en reste, puisqu’ils alignent leurs parties avec une maîtrise incroyable tout en remuant le crâne sous les nappes de claviers de Martin Brändström et les frappes régulières de Joakim Strandberg-Nilsson (batterie). Et si l’interprétation des morceaux se fait dans la violence mélodieuse à la suédoise, le chanteur n’hésite jamais à prendre la parole entre deux titres pour nous remercier ou nous présenter le prochain morceau. “Good evening Paris, thank you so much! This city is amongst my favorites!” lâche t il en laissant les musiciens reprendre leur souffle. Jonglant habilement entre les titres récents des deux derniers albums, sortis en 2017 et 2020, et des morceaux plus anciens comme les dantesques Focus Shift ou Terminus (Where Death Is Most Alive), le groupe s’assure une attention inconditionnelle de l’intégralité du public avec un son dévastateur en toutes circonstances, que ce soit dans la rage ou au contraire dans la douceur servie par un chant clair incroyablement communicatif. Le groupe prendra également un moment pour lâcher une larme et rendre hommage à Fredrik Johansson, ancien guitariste du groupe décédé en début d’année, avec Punish My Heaven, puis le concert en alimentant le contraste du son surpuissant délivré par les suédois. Le chanteur continuera à haranguer la fosse en permanence, mais l’heure file et c’est après un Lost to Apathy dévastateur que le vocaliste nous annonce la fin du concert. “This was a fantastic experience, so thank you and be sure we will be back! We have one more song!” lance-t-il avant que Misery’s Crown, qui est pour moi l’un des meilleurs titres du groupe, ne vienne refermer la soirée avec un son majestueux et ravageur.
Setlist: Phantom Days – Transient – Focus Shift – Monochromatic Stains – Forward Momentum – Terminus (Where Death Is Most Alive) – The Dark Unbroken – Punish My Heaven – Atoma – The New Build – Identical to None – Encircled – Lost to Apathy – Misery’s Crown
La soirée prend fin, et la salle se vide peu à peu. Si l’ouverture moderne offerte par Tag My Heart et April Art ont étrangement convaincu le public, Ensiferum et Dark Tranquillity ont confirmé leur statut de meneurs de la scène et de valeurs sûres avec une facilité incroyable. On remercie bien évidemment Access Live pour l’organisation, et Agence Singularités pour l’accréditation