Gronibard revient inopinément avec un troisième album.
Après sa création en 1998 en France, personne ne s’attendait à voir le groupe composé d’Anal Capone (chant), Necronembourg (guitare/chant, ex-Warscars), Merdic (guitare, Warscars), Albatard (basse, Warscars, ex-Karmassacre) et Godemichel (batterie, Warscars, ex-Aborted, ex-Belenos) signer chez Season of Mist, et encore moins annoncer Regarde les Hommes Sucer après tant de temps.
Avec seize titres aux noms tous plus débiles les uns que les autres pour trente-sept minutes de son, on comprend facilement que le groupe n’a pas abandonné ses racines. Si les références sexuelles côtoient le pastiche ridicule de certains maîtres du Death, du Grind, de l’horreur et même du Black Metal, le son est… bon. N’espérez pas entendre des riffs techniques, car le groupe reste cantonné à une efficace simplicité couplée à ces paroles (quand elles sont audibles) restent dans ce registre crade, porno et qui feraient rire des enfants de 8 ans. Si certaines parties vocales sont extrêmement puissantes, on note également des samples risibles, des voix de fluet et même une certaine décadence. Tout ce qu’il faut retenir, c’est que le groupe ne se prend toujours pas au sérieux, mais qu’ils sont quand même capables de faire du son ravageur. L’exemple parfait est le contraste présent sur L’Enfer des Zombites ou Mon Siamois Maléfique, qui vont vous faire sourire, mais qui placent également un groove solide, ou encore Sperm Smoker, dont l’évidente négligence est compensée par des riffs gras et des hurlements bruts. Certains titres sont assez courts, comme les deux Intermerde, Lady Boy ou To Ride, Shoot Sperm And Drink The Juice, mais on notera une longueur décente sur Finger In Anus, J’ai été livré par DPD et son solo intéressant, ou encore Individual Thought Pâté. Le massacre prend fin avec De Mysterfriize Pomme Bananas, une composition (pas très) originale où le groupe s’essaye avec plus ou moins de succès aux influences Black Metal et aux sonorités mystiques, et c’est presque une réussite. Presque.
Rien qu’avec le nom du groupe, vous savez à quoi vous attendre. Et pourtant, les cinq abrutis de Gronibard ne sont pas que des plaisantins qui poussent leur concept un peu trop loin, car leurs compositions sont loin d’être mauvaises ! Mettez vos neurones de côté, et laissez-vous faire par Regarde les Hommes Sucer.
75/100