Sisyphean revient après cinq années d’attente.
Créé en 2012 sous le nom de Division en Lituanie, le groupe sort son premier EP en 2014, en même temps que son changement de nom. Le premier album sort en 2017, puis K. (guitare, Wertherian Gallows), A. (guitare), [k] (batterie, Svartthron, ex-Stormgrey), D. (chant, Living Altar) et T. (basse, Crypts of Despair) annoncent Colours of Faith pour 2022.
L’album débute avec Before the Light et ses influences Synthwave modernes, mais le Black Metal dissonant refera rapidement surface avec Scorched Timeless et son ambiance très oppressante. Les hurlements bruts, qui laissent parfois place à des cris profonds, sont mis en avant sur ce chaos musical, qui sait également s’apaisera pour nous laisser respirer tout en continuant lentement avant d’accélérer à nouveau, puis Hearts of Mercury nous dévoile une rage immédiate. Des influences Old School se mêlent à la violence effrénée du morceau étouffant, tout en intégrant des mélodies entêtantes à la base oppressante et sombre, qui nous mène à Sovereigns of Livid Hope, une composition abrasive. Si les premiers moments semblent majestueux, le son deviendra très rapidement pesant, dévoilant une vague de violence qui peinera à ralentir. Le titre est long, mais il reste cohérent avant de nous laisser respirer avec une douce outro, mais également avec The Descent, une courte interlude électronique, qui nous mène à Exiles et ses tonalités aussi tranchantes que planantes. Le son se parera d’une violence sombre, mais également de quelques harmoniques envoûtantes par moments, piochant dans le Post-Black, puis le son lancinant donne naissance à Open Wounds et sa lenteur lourde. Les influences Old School sont toujours aussi imposantes, créant un voile oppressant et sale qui rappelle les débuts de la scène norvégienne, puis Conqueror vient clore l’album avec près de dix minutes d’un son mystique. La longueur du morceau permet au groupe de développer son ambiance entêtante, mais également quelques choeurs plus lourds, des mélodies inquiétantes, ou ce renforcement de la noirceur après la moitié du titre, qui finira par mourir dans le néant.
L’univers de Sisyphean est aussi étrange et dissonant qu’intéressant. Colours of Faith ne s’autorise aucune limite, faisant de leur Black Metal une vague de dissonance permanente et oppressante, laissant les racines Old School côtoyer des influences diverses.
80/100