Review 1195 : Aara – Triade II: Hemera

Aara continue sur sa voie.

Créé en 2018 en Suisse, le groupe composé de Berg (instruments, Modern Rites), Fluss (paroles/chant) et J. (batterie, Chimæra, Malphas, Grusig, ex-Chotzä…) a entamé l’an dernier un triptyque qui continue avec Triade II: Hemera, son quatrième album.

L’album débute sur la mystérieuse Phantasmagorie, une composition qui laisse son introduction prendre de l’ampleur avant de révéler sa noirceur abrasive, puis d’exploser avec des tonalités lancinantes. Les hurlements viscéraux rejoignent la rythmique dévastatrice pour créer une vague déchirante et intense, laissant les mélodies transcendantes nous envahir, puis la majestueuse Adonaia’s Elegien viendra nous apaiser avant que les leads perçants refassent surface. Le morceau nous étouffe en permanence avec ses riffs pesants qui laissent parfois un blast solide les accompagner, renforçant ce sentiment d’oppression permanent avant que le final ne dévoile des tonalités plus joyeuses, laissant la noirceur à la dissonante Sonne der Nacht et ses choeurs effrayants. Le titre offre une liberté folle aux leads, créant un contraste très intéressant avec les parties deux aspects des parties vocales, et la tornade finira par s’apaiser juste avant l’arrivée de Das Dunkel der Welt, une composition plus brute et pesante. Les riffs semblent plus froids, plus mécaniques et plus imposants, ce qui nourrira une fois de plus le contraste avec les hurlements, mais on sent un changement dans les leads sur le final énergique, puis Strepitus Mundi ralentit avant d’exploser à nouveau. Des racines Old School se mêlent à l’atmosphère extrêmement agressive et accrocheuse, qui se permet même des influences entraînantes sur certains breaks, qui laisseront la rage profonde ressortir. Une fois de plus, le final donnera une énergie supplémentaire aux leads déchirants, puis Mitgift nous balaiera avec ce son imposant et glacial, complété par des éléments hypnotiques. Certaines racines empruntées à un Black/Folk abrasif s’intègrent à la perfection à ce son pesant et imposant qui ralentira à peine avant de nous lâcher la dernière vague de violence, qui mettra fin à l’album.

Avec ce deuxième chapitre, Aara nous confirme que son univers torturé est empreint d’une violence viscérale. Très mélodieux, Triade II: Hemera nous offre un contraste saisissant à chaque instant, doublé de hurlements déchirants que l’on ne peut oublier.

95/100

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