Le nouvel album de Dir en Grey a été dévoilé.
Créé en 1997 au Japon, le groupe composé de Kyô (chant, Sukekiyo, Petit Brabacon), Toshiya (basse), Die (guitare, DECAYS), Kaoru (guitare) et Shinya (batterie, SERAPH) sort Phalaris, son onzième album, pour ses vingt-cinq ans.
L’album débute avec la longue et mystérieuse Schadenfreude, un titre tiré d’une expression allemande aussi malsaine que représentative de la noirceur et de la folie du groupe, qui s’exprime à la perfection à travers cette progression dans la violence. Dissonance, mélodies planantes et chant clair laissent place à des parties plus agressives, plus lourdes, et à des hurlements viscéraux surpuissants, mais aussi parfois à des passages plus lents et contrastés avant qu’Oboro, un titre mélancolique déjà connu depuis un an, ne prenne vie dans la douceur. La rythmique apaisante et intrigante laisse le vocaliste nous offrir un aperçu de ses capacités de chant clair, alors que The Perfume of Sins nous projette immédiatement dans l’oppression, alimentée par des murmures et une instrumentale très sombre qui pioche dans la fureur brute. Le titre est aussi ambiant qu’énergique, et 13, la composition suivante, conservera une part de cette noirceur pour créer un contraste avec des éléments très accrocheurs. Le son est aussi lancinant que profond, et le contraste avec la douce et joyeuse introduction de Utsutsu, Bouga no Kurau n’en sera que plus puissante, en particulier lorsqu’une dissonance intrigante commencera à naître. Le groupe renoue avec la rage sur Ochita Koto no Aru Sora et sa rythmique groovy accompagnée des hurlements sauvages et de chant clair saisissant, puis on retrouve la folie étrange et accrocheuse sur Mouai ni Shosu, un titre aux patterns incisifs qui renoue avec les racines du groupe. Les choeurs et la diversité vocale nous offrent une plongée dans un style très marqué du Visual Kei à l’ancienne, alors qu’Hibiki revient dans cette sombre et intense douceur que seul le groupe sait manier à ma connaissance. Les leads apportent une touche planante à ce morceau très structuré et assez complexe, puis Eddie renoue avec une agressivité brute et des un blast fou dès les premières secondes. Le titre est court mais son énergie explosive lui donne toute sa saveur avant qu’Otogi ne vienne nous offrir une quiétude pesante qui finira par dévoiler des racines Prog hypnotiques. Le morceau ne manquera pas de se parer de certaines parties plus lourdes, puis Kamuy, la dernière composition, viendra clore l’album avec ses sonorités aériennes et très mélodieuses. Mais le titre est également très long, et il permet au groupe de nous mener progressivement à cette saturation intense mais apaisante, puis le néant vient prendre sa place.
Dir en Grey a toujours été un groupe à l’identité unique, que ce soit sonore ou visuelle, et les musiciens savent exactement où ils vont. Peu importe que ce soit dans la rage ou la quiétude, la saturation ou la douceur, les hurlements ou le chant clair, Phalaris est un album aussi intense que les précédents qui marquera son temps.
95/100