Motocultor 2022 – Jour 1

Trois ans. Trois ans que je n’avais pas foulé les terres bretonnes pour assister au Motocultor Festival. L’organisation est bouclée depuis des semaines, et la pluie semble être au rendez-vous également ! Mais peu importe, la motivation est présente, et c’est dès l’ouverture que nous pénétrons dans l’enceinte du festival, qui a déjà accueilli une première journée plus axée Rock. Une rapide récupération de Cashless plus tard, et c’est parti.

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Le premier groupe de ce festival sera pour moi Aephanemer, dont le dernier opus m’avait très agréablement surpris, et dont j’entends énormément parler ces derniers temps. Et pour cause, la Dave Mustage se remplit à vue d’œil lorsque les quatre musiciens entrent en scène, suivis par leur Death Metal Mélodique/Symphonique qui passionne déjà les premiers range. Premier constat, le son est très fidèle à l’album, même lorsque Marion Bascoul (chant/basse) alterne growl caverneux et chant lyrique pendant cette avalanche de leads. Le groupe est heureux d’être là, et nous offrira même sa toute première composition, dédiée à des fans qui semblent être de longue date ! Une parfaite entrée en matière.

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Changement d’ambiance avec Svalbard qui nous dévoile son énergie brute sur la scène voisine, mais une fois de plus le groupe est heureux d’être en place et de voir un public très réceptif à leur mélange de Post-Hardcore sombre et abrasif. “It’s been a while!” lâchera Serena Cherry (guitare/chant) en reprenant son souffle avant de relancer la machine, laissant les musiciens headbanguer et se déchaîner sur leurs rythmiques torturées. Même si malheureusement les parties mélodieuses sont légèrement entachées par un mix hésitant au début, le son s’améliorera rapidement, nous laissant savourer toutes ses nuances.

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Retour à une ambiance plus solennelle pour l’arrivée de Maïeutiste, que j’avais toujours réussi à esquiver à mon plus grand désespoir, et qui nous offrira un premier titre intense et mélodieux mais… sans chant, chose très déroutante puisque l’on ne peut constater que Keithan (chant/guitare) se donne du mal. Le problème sera rapidement réglé, et dès le deuxième titre on retrouve ces cris bruts qui collent parfaitement à l’atmosphère désolée de la musique du groupe, qui sera autant appréciée par un public de connaisseurs que par des néophytes.

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On continue dans la douceur avec l’arrivée de Sublime Cadaveric Decomposition sur la Supositor Stage, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe est en forme ! Les riffs gras et efficaces s’enchaînent avec une fluidité incroyable, laissant Seb (chant) arpenter la scène en growlant pendant que la foule est déjà en train de remuer. Même la pluie ne les arrêtera pas, et bien qu’elle aura raison des moins motivés, le groupe a très clairement retourné la scène du début à la fin, ne s’accordant que quelques secondes de répit entre chaque titre, haranguant le pit en permanence.

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Le Motocultor est connu pour son ouverture d’esprit, et elle sera entre autres incarnée aujourd’hui par la performance de The Shamisenists, un trio japonais qui joue du… shamisen, vous n’aviez pas besoin de moi pour le comprendre. Si quelques samples Electro sont également au programme, les riffs accrocheurs aux accents Folk soutenus par une batterie motivante font leur effet, créant quelques légers mouvements de foule. On notera également le plaisir des membres d’être présents sur scène, s’essayant même au français avec un joyeux “ça va ?” acclamé comme il se doit.

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Le soleil nous fait honneur de sa présence pour l’arrivée de la messe noire de Seth, qui a déjà conquis le coeur du public rien qu’en montant sur scène. A l’image de leur excellent dernier album (qui a fini dans mon top de 2021), le son massif est servi par une prestation vocale aussi malsaine que puissante, des leads tranchants et glaciaux, mais également par une performance visuelle très engageante. Les rares interventions vocales permettent au chanteur de nous annoncer les titres à venir, qui soulèveront tous des réactions vives dans un public extrêmement attentif à cette splendide performance qui se veut autant auditive que visuelle, que ce soit avec les chaînes, les chandeliers, l’athamé… un grand moment du Black Metal français.

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Convaincu à la dernière minute par les copains (coucou Mary et Jérémy), je me rends devant le dernier groupe annoncé : The Great Old Ones. Ce qu’il faut savoir, c’est que sans aucune explication, je n’ai jamais réussi à accrocher au Post-Black Lovecraftien des bordelais, et cette fois… si. Après deux échecs, le groupe a réussi à me faire entrer dans leur univers sombre, menés par les hurlements derrière le pied de micro aux couleurs de Cthulhu, massivement recouvert de lumières pesantes, et je me suis retrouvé à apprécier ces mélodies froides, cette rythmique épaisse et ces hurlements oniriques.

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Retour à la violence avec Krisiun et son Death Metal massif qui réunit les trois frères Moyses Kolesne (guitare), Alex Camargo (basse/chant) et Max Kolesne (batterie) pour un set placé sous le signe de la rage. Les leads déchirants fendent la rythmique écrasante qui fait remuer les spectateurs, que le groupe remercie entre chaque morceau, appelant par la suite à toujours plus de violence. Et malgré un son parfois un peu fluctuant, il est impossible de ne pas passer un bon moment avec les brésiliens, qui affichent un professionnalisme à toute épreuve jusqu’à la dernière note.

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Rapide passage par la scène principale pour accueillir les vétérans de Dark Angel et leur Thrash Metal Old School qui, même si ce n’est absolument pas ma tasse de thé sur album, a réussi à me faire remuer le crâne. Les frappes de Gene Hoglan (batterie) sont toujours aussi puissantes, et elles collent parfaitement à cette rythmique énergique sous les vocalises de Ron Rinehart (chant), qui s’interrogera sur la popularité de son groupe en France. Les acclamations parlent d’elles-mêmes, au vu de la discrétion du groupe dans nos contrées, et la soirée continue avec des riffs efficaces.

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La noirceur m’appelle à nouveau pour retrouver Noctem et leur Black/Death impie. Si l’ambiance du show est très clairement différente du Klub, où je les avait découverts en 2019, les espagnols sont en très grande forme. Les hurlements de Beleth (chant), dont les yeux parés de lentilles vous transpercent l’âme à chaque regard, collent parfaitement à son jeu de scène imposant auprès de ses camarades qui alignent leurs parties sans broncher, avec un bassiste qui ne cesse de headbanguer, et bien qu’il n’y ait que peu de monde devant la scène, le groupe ne se laisse pas démonter, en proposant une énergie folle pendant toute la durée de leur set.

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Retour en scène principale pour un show de Kreator en demi-teinte. Car si les riffs sont connus et efficaces, que le public répond présent aux hurlements de Mille Petrozza (chant/guitare) et que c’est toujours plaisant de retrouver Frédéric Leclercq (basse) sur scène… on peine vraiment à profiter de ce son qui semble avoir quelques difficultés à sortir des enceintes. Heureusement, les techniciens sont sur le coup, et les riffs criards s’améliorent de morceau en morceau.

Setlist: The Patriarch – Violent Revolution – Hate Über Alles – Satan Is Real – 666 – World Divided – Awakening of the Gods (Intro) – Enemy of God – Mars Mantra – Phantom Antichrist – Strongest of the Strong – Pleasure to Kill

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Sans surprise, je me retrouve devant la Supositor Stage, lieu de tous les massacres, pour l’arrivée de Devourment, l’un des inratables du jour pour moi. Comme à leur habitude, les membres s’installent, et nous écrasent sans ménagement sous leurs riffs massifs et gras qui auront tôt fait de déchaîner la fosse. La voix de Ruben Rosas (chant) est toujours aussi surhumaine, bien que le frontman se soit coupé les cheveux, faisant des moshparts un carnage absolu dans un pit de connaisseurs venus se faire rouler dessus, et les seules interventions seront pour nous remercier ou annoncer les titres au nom tous très évocateurs. Un véritable bonheur auditif, qui a tendance à s’atténuer selon là où vous vous trouvez.

Setlist: Festering Vomitous Mass – Postmortal Coprophagia – Choking on Bile – Molesting the Decapitated – Self Disembowelment – Fucked to Death – Devour the Damned – Shroud of Encryption – Arterial Spray Patterns – Cognitive Sedation Butchery – Babykiller

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La messe du soir sera donnée par nos voisins de Powerwolf, qui semblent très attendus au vu du nombre de spectateurs. Et bien que je n’en sois absolument pas à ma première expérience avec les loups, je suis forcé d’admettre qu’ils deviennent encore meilleurs avec le temps, proposant un son exceptionnel et une présence scénique digne des plus grands, avec un duo de guitaristes au top de sa forme, et un claviériste toujours prêt à venir saluer ou haranguer la fosse. Attila Dorn (chant) nous fera une fois de plus honneur de son français, certes haché, mais plutôt bon, lâchant des “ça va mes amis ?” entre chaque titres, ou nous proposant ensuite de “danser avec les morts”. Et à chaque fois, le public ne manquera pas de répondre présent, bien qu’il soit un peu surpris pour Bête du Gévaudan qui sera chantée en français. Une performance incroyablement gérée à chaque titre.

Setlist: Faster Than the Flame – Incense & Iron – Amen & Attack – Dancing With the Dead – Armata Strigoi – Bête du Gévaudan – Demons Are a Girl’s Best Friend – Fire and Forgive – Blood for Blood (Faoladh) – Werewolves of Armenia – Sanctified With Dynamite – We Drink Your Blood

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La violence m’appelle pour l’arrivée de Suffocation, et même si mon dernier contact avec le groupe date de deux semaines à Paris, c’est toujours un plaisir de retrouver cette machine de guerre à l’œuvre. Ricky Myers (chant) est totalement investi dans son rôle de frontman, offrant aux riffs de Terrance Hobbs (guitare), Derek Boyer (basse), Charlie Errigo (guitare) et Eric Morrotti (batterie) des hurlements massifs, et même si une fois de plus on notera une petite différence sonore selon notre placement dans la fosse, le Brutal Death vit ses meilleures heures. A peine un “Open this fucking pit!” terminé, la foule s’exécute et assure au groupe un soutien sans faille, que ce soit sur les classiques ou les titres les plus récents de leur imposante discographie.

Setlist: Liege of Inveracity – Effigy of the Forgotten – Catatonia – Thrones of Blood – Pierced From Within – Clarity Through Deprivation – Bind Torture Kill – Breeding the Spawn – Funeral Inception – Infecting the Crypts

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La journée se termine avec la performance assez épurée de Tyr, qui nous offrira un show assez planant bien que parfois plus énergique. Si Heri Joensen (chant/guitare) reste assez statique, on notera la motivation fédératrice de Hans Hammer (guitare) et Gunnar Thomsen (basse) sous les frappes efficaces de Tadeusz Rieckmann (batterie) qui suffisent amplement à ce que le public soit conquis. Suite aux controverses entourant le groupe, quelques spectateurs manifesteront leur mécontentement de manière calme, levant de temps à autres un majeur, mais la grande majorité de la fosse répond positivement à leurs rares prises de parole entre deux titres remplis de choeurs et d’influences autant Folk que Metal Progressif.

 

La première journée touche à sa fin, et si la fatigue est présente on ne peut tirer que du positif des performances des groupes ! Mis à part quelques problèmes de son qui seront pour la plupart très rapidement corrigés, l’intégralité des musiciens s’est donné à fond, peu importe l’heure, la pluie ou le nombre de spectateurs pour offrir un show au maximum de leurs capacités, et j’en suis pleinement satisfait !

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