Boris laisse libre cours à sa folie avec un nouvel album.
Depuis 1992 au Japon, le trio composé de Takeshi (guitare/basse/chant, ex-Tacos UK), Wata (guitare/chant) et Atsuo (batterie/chant, Ensemble Pearl, Sunn O))) en live, ex-Tacos UK) crée un son aux multiples influences. Le groupe annonce pour l’été 2022 la sortie d’Heavy Rocks 2022, son trente-troisième album (et deuxième de l’année), qui n’est pas sans rappeler un album sorti en 2002.
Le groupe a reçu l’aide de Sugar Yoshinaga (Buffalo Daughter, Metalchicks) ainsi que Kazuya Wakabayashi pour certaines parties.
L’album débute sur les chapeaux de roue avec She Is Burning, un titre à l’énergie très Punk qui nous offre des leads chaotiques sur des riffs efficaces et gras. Les parties vocales sont également très motivantes, faisant écho à ce saxophone endiablé avant que Cramper ne nous offre des refrains fédérateurs remplis de choeurs. On notera également quelques sonorités plus inquiétantes qui se joignent à la rage débordante du morceau, tout comme sur My Name Is Blank, un titre assez court qui propose une simplicité très accrocheuse couplée à des parties vocales entraînantes. Une fois de plus, les harmoniques criardes apportent une dimension dissonante au morceau, qui nous mène à Blah Blah Blah et son introduction… dérangeante. Des bruits stridents, puis une basse pesante qui laissent un chant inquiétant nous envelopper avant que des hurlements ne s’invitent au mélange, suivis par des influences Doom étranges, puis Question 1 fait revivre l’énergie brute. Le groupe n’oublie pas ses racines Drone dissonantes tout en les couplant à des sonorités étranges et entêtantes, qui finiront par exploser, nous laissant un court répit avant que Nosteratou ne fasse ralentir le tempo avec un son gras et écrasant. Les voix fantomatiques intègrent le mélange onirique avant que Ruins ne dévoile des éléments plus accessibles, motivants et presque enjoués sur une base brute et énergique. Le contraste est extrêmement efficace tout en restant assez déconcertant pour une oreille non habituée, tout comme Ghostly Imagination et ses influences Industrial modernes qui se mêlent facilement au blast lourd et puissant. Chained reste dans ce mélange chaotique entre chant envoûtant, cris viscéraux et riffs perçants sur une base vive, puis (not) Last Song viendra nous surprendre avec une quiétude mélancolique, des claviers et des cordes torturés, mais également des parties vocales désespérées pour clore l’album.
L’avantage avec Boris, c’est qu’il est impossible de savoir à quoi s’attendre d’un titre, et encore moins d’un album. Pourtant, le groupe réussit à nous prouver sa maîtrise du son, et Heavy Rocks 2022 en fait partie, mêlant énergie brute avec des tonalités plus mélancoliques et travaillées.
85/100