Gaerea ressort de l’ombre.
Deux années après son précédent opus, le mystérieux groupe masqué portugais créé en 2016 annonce la sortie de Mirage, le troisième album de leur Black Metal Cathartique, chez Season of Mist.
L’album débute avec les douces premières notes de Mirage, suivies de quelques murmures avant que la basse et la batterie ne rejoignent le mélange. Lentement, le groupe nous plonge dans la noirceur avant de soudainement s’enflammer et de révéler toute sa puissance, à base de blasts, de hurlements et de riffs effrénés. Si l’atmosphère s’apaise parfois, elle ne reste pas calme longtemps, faisant appel à la rage brute ainsi qu’à des parties vocales extrêmement expressives tout comme sur Salve qui ne nous autorise pas à souffler avant de nous inonder. Les vagues de riffs abrasifs et dissonants semblent ininterrompues, ralentissant à peine pour se montrer plus imposantes avant d’attaquer à nouveau, et même le break plus calme se montre oppressant avant de renouer avec la fureur, puis c’est la lancinante Deluge qui prendra le relais pour alimenter cette atmosphère pesante. Les sonorités lourdes rencontrent des mélodies entêtantes, des hurlements viscéraux et des patterns accrocheurs en permanence avant ce final doux et mélodieux qui nous mène lentement à Arson, une composition qui reprend sensiblement les mêmes tonalités avant de se transformer en un mur de son transcendant. Légèrement plus plaintif et mélancolique que les précédents, ce titre lancinant nous plonge au plus profond du désespoir avant de laisser Ebb offrir des sonorités plus Old School. Le morceau est également plus court, laissant le groupe se déchaîner tout en conservant cette approche mélodieuse et planante qui constitue la base de leur univers, tout comme sur Mirage qui propose des tonalités plus douces mais toujours intenses et brutes. On notera cette accélération avant un break abrupt, qui dévoile un interlude mélodieux avant que la rythmique ne s’enflamme de plus belle avant que Mantle ne prenne la suite, dévoilant une agressivité sous-jacente qui explosera rapidement, prenant la forme d’une vague sonore aussi sombre que tranchante, qui ne nous laisse respirer que pour nous étouffer à nouveau quelques secondes après. Laude prend également ses racines dans la fureur brute, dévoilant des mélodies entêtantes pendant que les hurlements massifs sévissent en rythmant la composition transcendante qui prendra fin après une dernière explosion viscérale et sincère de désespoir. Mais le groupe nous réserve une dernière surprise, un titre bonus du nom de Dormant, qui viendra refermer l’album avec des sonorités majestueuses qui offrent toujours une place à ces riffs perçants et à ces hurlements pesants.
J’avais sincèrement adoré le précédent album de Gaerea. Mais avec Mirage, le groupe a franchi un nouveau cap, que ce soit en terme de rage, de haine ou de pureté, propulsant l’album à un niveau incroyablement viscéral et vrai. Un coup de maître.
97/100