Bien qu’ayant terminé mes études, je suis heureux de retourner prendre une leçon ce soir, car Obscura, Persefone et Disillusion s’apprêtent à prendre d’assaut Petit Bain, une de mes salles parisiennes préférées, pour distiller leur Death Metal Progressif, Technique et parfois Mélodique. Rendez-vous donc sur les quais de Seine pour l’ouverture des portes en première ligne !
A l’heure prévue, les lumières s’éteignent et le public, qui est malheureusement encore un peu clairsemé, se tourne vers la scène où Disillusion débute son set sous une marée bleue qui laisse à peine entrevoir les silhouettes des musiciens. Mais l’éclairage s’améliorera pour laisser les riffs agressifs frapper, avec malheureusement un son de batterie un peu trop fort pour pouvoir apprécier pleinement le Death Mélodique des allemands. On notera d’ailleurs que la batterie est située à droite de la scène, limitant les musiciens dans leurs mouvements, mais le groupe ne se laisse pas démonter et propose des tonalités Prog envoûtantes et complexes mêlées à la fureur. “We’re Disillusion from Germany, and we don’t speak French, sorry!” ironise Andy Schmidt (guitare/chant) entre deux titres, avant de nous remercier puis de lancer le morceau suivant. On notera que le groupe placera un de leurs nouveaux morceaux, laissant Ben Haugg (guitare) prendre de temps en temps une guitare acoustique alors que Robby Kranz (basse) et Martin Schulz (batterie) assurent une rythmique assez groovy, puis le groupe reviendra à des sonorité plus agressives, mais à nouveau la batterie rend l’écoute complexe. Les musiciens quitteront la scène après une salve d’applaudissements, et leur set semble avoir conquis bon nombre de spectateurs.
Setlist: Am Abgrund – The Great Unknown – Alea – Driftwood – …And the Mirror Cracked – The Black Sea – Tormento
Il est temps pour Persefone de s’installer sur leur espace toujours réduit, puis de lancer l’assaut sous des flashs cinglants qui accompagnent leurs riffs énergiques et travaillés, surmontés de samples majestueux. Au centre, Daniel Rodríguez (chant), qui remplace les deux vocalistes du groupe, nous offre des hurlements surpuissants, suivis parfois de parties claires envoûtantes aidées par les samples, laissant Carlos Lozano Quintanilla et Filipe Baldaia (guitares) placer des harmoniques éclatantes sous la rythmique effrénée de Toni Mestre Coy (basse) et Sergi Verdeguer (batterie). Le vocaliste ne se prive pas pour inciter la foule à lancer des circle pits sur les passages les plus violents, ce à quoi la fosse répond bien évidemment par la positive, pour le plus grand plaisir des musiciens. “We’re back after 4 years!” lâche le chanteur avant d’enchaîner sur la suite de la setlist, axée sur les trois derniers albums du groupe. L’enthousiasme est présent à la fois dans le public que sur scène, laissant le vocaliste nous accorder quelques pauses pendant que les musiciens s’accordent à nouveau, avant de lâcher une déferlante aux tonalités aussi mélodieuses que Progressive. Mais le set des andorrans est court, et il s’achèvera avec Mind as Universe qui, en plus d’être mon titre préféré, déchaînera une fois de plus la foule ainsi que les guitaristes, qui iront terminer le morceau dans la fosse. Les applaudissements sont bien évidemment de mise.
Setlist: The Great Reality – Stillness Is Timeless – Prison Skin – Merkabah – Living Waves – Katabasis – Mind as Universe
Place au clou du spectacle, l’arrivée d’Obscura sur une scène dégagée, permettant aux musiciens de venir au plus près du public tout en jouant. C’est d’ailleurs sur un banc que Steffen Kummerer (guitare/chant) lâchera ses premières harmoniques avant de se replacer au centre, laissant Christian Münzner (guitare) et Alex Weber (basse) se placer devant une fosse excitée d’entendre les premiers riffs. Malheureusement peu visible à cause des lumières chaotiques, David Diepold (batterie) nous arrose d’une incroyable dose de blast et de double pédale pendant que ses compagnons nous démontrent l’étendue de leur talent avec une rythmique solide, des hurlements massifs et des leads déchirants, et on constate au cours de la setlist l’évolution de la composition, qui reste toujours très travaillée. “It’s been a long time, Paris!” lâche le frontman entre deux morceaux, annonçant le suivant d’une petite phrase à chaque fois. Les pauses sont habilement utilisées pour permettre aux nuques de se reposer, mais le groupe enchaîne rapidement, et entre l’habileté de chacun, les amateurs de technicité y trouvent autant leur compte que ceux qui aiment la violence du Death Metal des allemands ! On notera également des passages plus calmes où les musiciens n’hésitent pas à se placer juste sous les yeux des premiers rangs, mais également des tornades de rage agrémentés de parties vocales puissantes, et même parfois de jets de fumée, mais malgré les réactions très positives de la foule, le set du groupe n’est pas infini. C’est donc sous un tonnerre d’applaudissements que les quatre musiciens remercient les fans de leur présence, et sortent de scène avec le sourire.
Setlist: Forsaken – Solaris – Ocean Gateways – Emergent Evolution – A Valediction – Devoured Usurper – The Anticosmic Overload – Orbital Elements II – Universe Momentum – Akróasis – When Stars Collide
Rappel: Septuagint – Incarnated
La soirée se finira dans les transports en commun, qui m’aident une fois de plus à regagner mes pénates. Impossible de savoir combien de notes ont été jouées ce soir, mais une chose est sûre, Obscura, Persefone et Disillusion maîtrisent tous leurs instruments à la perfection, Petit Bain s’en souviendra longtemps ! Comme toujours, je remercie Garmonbozia Inc. pour l’accréditation photo, et je vous laisse avec un adage bien connu : les absents ont toujours tort.