Retour au Trabendo ce soir pour assister à l’un des shows que j’attends le plus en cette fin d’année 2022, le retour de la légende du Screamo à la japonaise, envy. Car n’ayant pu les revoir au Hellfest, je compte énormément sur cette date, en compagnie de Bossk, que je vais écouter pour la première fois, pour prendre ma dose d’intensité.
Après une longue attente, ce sont les anglais de Bossk qui se présentent à nous dans une salle sombre mais remplie. La fumée se joint rapidement à la partie, accompagnée par des lumières aveuglantes ou inexistantes, mais étrangement l’ambiance s’y prête plutôt bien. La base instrumentale pesante de Tom Begley (basse) et Nick Corney (batterie) couplée aux harmoniques dissonantes de Rob Vaughan et Alex Hamilton (guitares) sont parfois rejointes par les hurlements viscéraux de Sam Marsh (chant), qui disparaît de la scène entre deux titres, ne revenant que pour s’accrocher à son pied de micro en chantant. Le set est constant, laissant le public s’adonner à des séances de headbang massives, et le groupe complète ses riffs aériens avec un jeu de scène assez statique qui laissera les guitaristes dans l’ombre quasi-complète, autorisant seulement le bassiste à se placer sur le devant de la scène. Les très rares pauses que le groupe s’autorise pour vérifier son accordage renforcent le climat glacial et imposant du show, dont les racines Prog accrocheuses permettent aisément de garder l’auditoire captivé jusqu’à ce final chaotique qui confirme que le groupe sait exactement ce qu’il fait, et que les acclamations qu’ils reçoivent sont amplement méritées.
Setlist: Intro – Kobe – Define – Menhir – Atom Smasher – Lira
La scène est dégagée pour permettre l’arrivée d’envy devant une fosse compacte. Hiroki Watanabe (batterie), Nobukata Kawai (guitare), Manabu Nakagawa (basse), Yoshimitsu Taki (guitare) et Tsuyoshi « Yoshi » Yoshitake (guitare) s’installent puis débutent calmement à jouer, créant une ambiance apaisante et envoûtante, mais la saturation explose d’un seul coup avec l’entrée de Tetsuya Fukagawa (chant) qui s’installe au centre de la scène. Et c’est à ce moment que le show a réellement débuté. Ses hurlements viscéraux ont donné à la rythmique aussi brute que torturée une touche d’intensité extrême, qui fera même remuer la fosse sur ses parties les plus violentes. Il ne faut pas longtemps aux premiers rangs pour se joindre à la tornade fédératrice et ravageuse, et bientôt c’est l’intégralité de la salle qui headbangue à l’unisson. On notera même un slam assez tôt dans la soirée, qui n’atteindra cependant pas la scène, suivi un peu plus tard par quelques autres, mais rien ne semble perturber le groupe, totalement investi dans sa musique. Les pauses entre les morceaux sont accompagnés par des applaudissements, mais aussi parfois par quelques interventions du vocaliste. “Thank you Paris, you are just crazy tonight, we hope you enjoy the show” lâchera t il avant de repartir dans sa transe, alternant hurlements possédés et paroles plus douces tout en activant parfois ses claviers et autres effets pour les mêler à la rythmique des musiciens, qui sont de plus en plus mobiles. Au final, c’est un Trabendo plein à craquer dans lequel il est difficile de circuler qui applaudira la performance des japonais, qui ne nous offriront pas un, mais deux rappels tout aussi intenses et saisissants que les dix autres titres joués par des musiciens enragés, permettant même à l’un des guitaristes d’escalader les côtés de la scène avant de frapper son instrument pour accompagner le final acclamé de larsens chaotiques avant le silence.
Setlist: Footsteps in the Distance – Statement of Freedom – Two Isolated Souls – Swaying Leaves and Scattering Breath – Zanshin – Scene – Dawn and Gaze – Seimei – Hikari – Farewell to Words
Rappel: A Warm Room
Rappel 2: Go Mad and Mark
La ferveur peine à redescendre pendant que le stand de merchandising se fait littéralement dévaliser. Si la salle se vide peu à peu, je peine à redescendre sur terre après la très bonne introduction proposée par Bossk suivie de cet incroyable bloc d’intensité brute délivré par envy. Un grand merci à Vedettes pour l’organisation de la soirée ainsi que l’accréditation photo !