Bran annonce son premier album.
Depuis la Bohême, en République Tchèque, le groupe composé de Vojtech Blackwild Cerny à la guitare et au chant, Ygraen Orlok à la batterie et S. Vaclav Kobylak à la basse signe en 2022 avec Signal Rex pour la sortie d’Odchazeni.
L’album débute avec Skryta mista, une première composition qui affirme immédiatement les racines les plus directes et Old School d’un Black Metal Atmosphérique glacial, parfaitement représenté par la pochette créée par Pavlina Kovarikova. On y retrouve une ambiance mystique et majestueuse, mais également des hurlements bruts qui semblent parfois un peu effacés par le mix. Les riffs tranchants se parent également parfois d’harmoniques planantes et dissonantes, puis Tisice hvezd prend la suite avec une accélération martiale et agressive qui laisse tout de même une place importante à cette batterie imposante. Comme le précédent, le titre est assez long, et il permet au groupe de mettre en place tous les éléments de son ambiance guerrière et pesante avant de laisser le chant intervenir pour alimenter à nouveau les sonorités les plus étouffantes et parfois malsaines. Les riffs torturés deviennent plus saccadés vers la fin avant de laisser place à Smutecni pruvod et ses tonalités épiques mais sombres, qui accueillent sons clairs et même dissonance pour compléter la rythmique effrénée. Le chant est également plus plaintif, presque mélancolique, collant parfaitement au nom du morceau (“un cortège funèbre”) tout en conservant cette base agressive et rapide. Des leads fantomatiques accompagnent également les riffs solides et froids avant de cesser net, laissant le final nous guider vers Odchazeni, le dernier titre, qui commence par dévoiler des sonorités apaisantes avant de laisser la noirceur et la saturation nous envahir à nouveau. Si les leads sont parfois mélodieux, la rythmique est très brute et dissonante, tout comme les parties vocales viscérales qui se dégagent de l’amas sonore glacial avant qu’il ne ralentisse pour ramener les tonalités aériennes du début à la vie. Mais une fois de plus, la saturation n’est jamais loin, et elle viendra assombrir les riffs avant de laisser l’agressivité régner à nouveau en compagnie de quelques interventions vocales pesantes jusqu’à un final très doux.
Avec leur premier album, Bran nous offre un son très brut et surtout très froid qui fait d’Odchazeni le parfait compagnon ténébreux dont vous aurez besoin pour apprécier pleinement des paysages hivernaux.
85/100
