Live Report : Nile + Krisiun + In Element + Naraka – Petit Bain

C’est après une longue journée de travail que je prends à nouveau la direction de Petit Bain pour assister à la date Death Metal de cette fin d’année qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte : Nile et Krisiun viennent ravager la capitale, accompagnés par In Element et Naraka, deux formations au style légèrement différent. A l’heure prévue, le peu de spectateurs déjà sur place entrent dans la salle, avant d’aller principalement attendre au stand de merchandising.

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Le premier groupe à ouvrir la soirée est Naraka, une jeune formation francilienne qui brise le silence avec un sample introductif pesant pendant que les musiciens entrent sur scène, avant de débuter leur show. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les quatre musiciens ne manquent pas d’énergie ! Théodore Rondeau (chant) passe son temps à haranguer la fosse ou à faire des fist pumps entre deux hurlements puissants pendant que Jean-Philippe Porteux (guitare), Pierre-André Krauzer (batte) et Charles Phily (batterie) assurent une rythmique solide, parfois aidée de quelques samples, rendant le son du groupe un peu plus martial, mais le quartet se heurte à une dure réalité, celle de la salle vide. Car en effet, il est encore assez tôt, et on circule plus que facilement dans une fosse statique qui répond à peine aux nombreuses sollicitations du groupe. Mais les quatre gaillards ne se laissent pas démonter, et ils finiront par obtenir quelques acclamations entre les morceaux, signe que leur court set a été apprécié !

Setlist: Cursed – The Black – Darkbringer – Mother of Shadows – The Great Darkness

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Changement d’ambiance avec la modernité couverte de cuir et de masques pour l’arrivée d’In Element qui va proposer un show très clairement différent du reste de la soirée. Si on note des riffs efficaces et une motivation extrême de Charlie B (chant) sous sa cagoule, férocement suivi par David Balboa (basse) qui porte un long manteau et un masque de chien, Jim (guitare) et son masque étrange ainsi que Javy (batterie) caché par ses points de suture néons, on notera également une absence de réactivité totale du public, qui s’est pourtant légèrement rapproché pour l’occasion. Mais peu importe pour les argentins qui continuent leur set, rythmé par les interventions du vocaliste ainsi que la… disparition du manteau du bassiste, qui headbangue en quasi continu pendant que les différents effets viennent hanter les riffs du groupe. “It was my wildest dream to play in Paris!” lâche le frontman entre deux titres en reprenant son souffle, puis le show reprend, toujours teinté d’un mélange cybernétique aux accents Metalcore, devant un public qui reste à nouveau de marbre. Les quelques applaudissements qu’ils récoltent seront suivis de la distribution d’un vinyle et d’un t shirt à deux spectateurs du premier rang. 

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On passe aux choses sérieuses avec Krisiun et son Death Old School massif qui fait immédiatement des émules avec des riffs bruts et directs. Alex Camargo (basse/chant) et Moyses Kolesne (guitare) n’hésitent pas à s’avancer au plus près des premiers rangs sous le blast ravageur de Max Kolesne (batterie) pour constater que la fosse remue déjà le crâne avec leur son agressif ponctué par des solos tranchants et des hurlements puissants. “We wanna play hard, we wanna play fast!” lâche le vocaliste pendant que ses compères prennent le temps de respirer avant de relancer la machine infernale en headbanguant; déchaînant peu à peu la foule qui n’hésitera pas à se rentrer joyeusement dedans sous ces riffs accrocheurs. Les morceaux s’enchaînent en piochant de manière assez large dans la discographie du groupe, que ce soit dans Mortem Solis, le dernier album, ou dans des opus plus anciens qui font désormais partie des classiques comme Scourge of the Enthroned ou Blood of Lions qui feront le bonheur des amateurs de longue date, à l’image du colosse torse nu qui retourne à lui tout seul la fosse. En quelques secondes à chaque début de titre, les trois frères réussissent à motiver l’intégralité de l’audience qui hurle avec eux et qui lève le poing avant de refermer le set sur Hatred Inherit, point culminant de ce set dévastateur.

Setlist: Kings of Killing – Swords Into Flesh – Combustion Inferno – Scourge of the Enthroned – Descending Abomination – Vengeance’s Revelation – Necronomical – Blood of Lions – Serpent Messiah – Hatred Inherit

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Après avoir repris nos esprits, c’est le sample introductif de Nile qui débute en nous plongeant dans le noir pour mieux nous imprégner de cette ambiance égyptienne avant que le coup d’envoi ne soit donné par George Kollias (batterie). Le chant massif de Karl Sanders (guitare/chant); accompagné par les deux nouvelles recrues Scott Eames (guitare/chant) et Julian David Guillen (basse/chant) rencontre les riffs agressifs et complexes qui font à nouveau remuer la fosse lors des parties les plus rapides comme ces solos explosifs, et on ne peut que constater la domination du groupe. Le public lui mange littéralement dans la main, répondant présent à chaque fois avec la même intensité, secouant le crâne en rythme ou poussant quiconque se trouve à proximité. Les sourires des musiciens ne trompent pas, ils sont heureux de retrouver la scène et de rugir devant nous tout en promenant leurs doigts sur leur manche à une vitesse effrénée pendant que la double pédale du batteur, invisible, nous matraque en permanence. Sans surprise, le groupe pioche dans la quasi-totalité de ses neufs albums pour nous offrir une setlist constituée de hits incroyablement efficaces qui s‘enchaînent presque sans pause, laissant tout de même au groupe le temps de boire une gorgée d’eau ou de jeter un médiator avant de faire renaître la rage pure et travaillée. J’ai été agréablement surpris d’entendre Lashed to the Slave Stick, annoncé comme “one of your favorite from Annihilation of the Wicked” suivi de The Howling of the Jinn, mais toutes les bonnes choses ont une fin et c’est avec un final sur Black Seeds of Vengeance que les quatre musiciens mettent un point final à ce show incroyable.

Setlist: Sacrifice Unto Sebek – Defiling the Gates of Ishtar – Kafir! – Call to Destruction – Long Shadows of Dread – In the Name of Amun – Lashed to the Slave Stick – The Howling of the Jinn – Vile Nilotic Rites – Sarcophagus – Black Seeds of Vengeance

La salle se vide peu à peu, les musiciens de l’ensemble des groupes prenant le temps de discuter près du tourbus avec leurs fans, qui rejoignent leur moyen de transport. Si la soirée a débuté lentement avec les locaux de Naraka et le son moderne d’In Element, Krisiun et Nile ont mis tout le monde d’accord avec leur maîtrise incroyable de leur art aussi violent que travaillé. Merci encore à Garmonbozia pour cette leçon de Death Metal !

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