La froideur de novembre est parfaite pour plusieurs choses. La raclette, la pluie, la mélancolie, ou encore un concert de trois groupes finlandais. Car en effet, c’est ce soir que Nightwish, légende du Metal Symphonique, va enchanter l’Accor Arena de Paris, en compagnie de deux de ses compatriotes : Beast in Black et Turmion Kätilöt. Trois styles totalement différents pour un même public. Après avoir franchi non sans mal les nombreux contrôles de sécurité, nous arrivons enfin à notre bureau du soir : le pit photo.
A l’heure dite, les lumières s’éteignent pour laisser Turmion Kätilöt prendre d’assaut la scène avec leur Disco Metal dansant et agressif. MC Raaka Pee et Shag-U (chant) se relaient pour hurler en haranguant une fosse qui commence à se remplir pendant que Master Bates (basse), Bobby Undertaker (guitare) et DQ (batterie) alignent leur rythmique accrocheuse, surmontée par les claviers enjoués de RunQ (claviers), et la salle prend une allure de boîte de nuit gothique sous les lumières colorées. “It’s good to be back Paris! Last time we were here you were on fire!” lâche l’un des vocalistes avant que le son ne reprenne, laissant les musiciens jouer entre eux et nous inciter à danser avec eux. Que ce soit sur leurs titres les plus déjantés comme Grand Ball ou “plus sérieux” comme la nouvelle composition Isä meidän, le groupe fédère sans mal son audience, et nous promet de revenir rapidement pour fêter la sortie de son nouvel album sous des acclamations pour un set rythmé mais un peu trop court à mon goût.
Setlist: Grand Ball – Verta ja lihaa – Sormenjälki – Isä meidän – Sano kun riittää – Sikiö
On passe à un autre univers après le court changement de plateau pour laisser les mélodies épiques de Beast in Black nous envoûter. Si Yannis Papadopoulos (chant) attire sans mal les regards, on constate que les autres musiciens sont loin d’être en reste ! Anton Kabanen (guitare), Máté Molnár (basse) et Kasperi Heikkinen (guitare) exécutent leurs parties à la perfection tout en grimaçant, haranguant les spectateurs, en jouant ensemble ou en se mettant en avant lors des parties lead ou pour placer des choeurs puissants sous les frappes d’Atte Palokangas (batterie) qui jongle littéralement avec ses baguettes, tout en délivrant une base solide et épique. “Nous sommes là pour vous jouer du Heavy Metal !” lâche le vocaliste dans un français parfait avant que le show ne continue dans une bonne humeur manifeste, accompagné parfois de quelques flammes, comme sur To the Last Drop of Blood, que le groupe annonce jouer pour la première fois sur la tournée. Leur set s’axe sur un équilibre entre leurs trois albums, mettant tout de même en avant Dark Connection, le dernier né, mais on retrouve également des classiques comme Beast in Black ou Die by the Blade qui répondent à la dansante One Night in Tokyo qui fera remuer la fosse. “You are fantastiques!” lancera le frontman avant de mettre un terme à leur performance en nous promettant également un retour rapide dans notre pays après de chaleureux remerciements.
Setlist: Blade Runner – From Hell With Love – Beast in Black – To the Last Drop of Blood – Die by the Blade – Moonlight Rendezvous – One Night in Tokyo – Blind and Frozen – End of the World
Un drap est dressé devant la scène pour la réaménager aux couleurs de la tête d’affiche du jour, Nightwish et ses compositions symphoniques. Les lumières s’éteignent, le drap tombe, et des étincelles accueillent les musiciens pendant que la foule s’emballe en observant Floor Jansen (chant) au centre, qui commence à chanter. Derrière elle, Tuomas Holopainen (claviers), Kai Hahto (batterie) et Troy Donockley (bouzouki/flûte) restent relativement dans l’ombre, leurs silhouettes éclairées par les écrans géants dans le fond, tout comme Emppu Vuorinen (guitare) et Jukka Koskinen (basse), qui occupent les côtés de la scène. Désormais bien rempli, c’est un Bercy quasi-plein qui répond à l’appel des finlandais en dansant, chantant ou frappant des mains sur demande pendant que la vocaliste nous offre sa pleine maîtrise entre deux séances de headbang. Les flammes font parfois leur retour pour accompagner les moments les plus épiques de la setlist, visiblement axée sur les dernières sorties de la formation pour accentuer le côté visuel, presque cinématographique, de leur Metal Symphonique. “After all this time the story can continue!” lâche la chanteuse entre deux morceaux, laissant à peine la pression redescendre avant de nous envoûter à nouveau avec un son parfaitement mixé, et auquel l’intégralité de la fosse adhère immédiatement. Le groupe nous montre à nouveau qu’il maîtrise entièrement son répertoire en piochant dans des titres plus anciens comme I Want My Tears Back ou encore Nemo qui font perdre quelques années aux plus âgés d’entre nous, et bien que l’on pourrait regretter l’absence de plus d’anciens titres incontournables, les musiciens exécutent parfaitement leurs parties, même les plus intenses, prouvant à nouveau pourquoi Nightwish jouit d’une telle popularité, autant sur album que sur scène. Ce sont donc des musiciens extrêmement souriants qui sont applaudis à l’issue de près de deux heures de spectacle, et qui nous remercient à leur tour pour notre présence avec un final dantesque.
Setlist: Music (intro) – Noise – Storytime – Tribal – Élan – Sleeping Sun – 7 Days to the Wolves – Dark Chest of Wonders – Harvest – I Want My Tears Back – Nemo – How’s the Heart? (Acoustic) – Shoemaker – Last Ride of the Day – Ghost Love Score – The Greatest Show on Earth – All the Works of Nature Which Adorn the World: ?. Ad Astra (outro)
Bien qu’assez éloignée de mes styles de prédilection, cette soirée était grandiose ! L’entrée en matière agressive mais dansante de Turmion Kätilöt nous a motivés tout en confirmant la puissance scénique du groupe, puis les mélodies épiques de Beast In Black ont permis à la fosse de se chauffer la voix pour accueillir dignement Nightwish, qui n’ont pas usurpé leur réputation de maîtres du Metal Symphonique. Merci à Veryshow pour l’organisation de la soirée, et surtout à Sabrina pour m’avoir permis de l’immortaliser !