La légende de Katatonia continue.
Après des débuts sous le nom de Melancholium, le groupe suédois mené par Anders Nyström (guitare, Bloodbath, Diabolical Masquerade) et Jonas Renkse (chant, Bloodbath, ex-October Tide), accompagnés par Niklas Sandin (basse, Lik, ex-Sodomisery), Daniel Moilanen (batterie, Runemagick, ex-Heavydeath, ex-Lord Belial) et Roger Öjersson (guitare, Tiamat) annonce sa signature chez Napalm Records, ainsi que la sortie de Sky Void of Stars, son treizième album.
L’album débute avec Austerity, un titre lancinant qui laisse une majestueuse dissonance rencontrer une base plus énergique et lourds ainsi qu’un chant planant mais intense, créant un mur de son accrocheur. Les influences diversifiées se mêlent à merveille tout en nous menant à Colossal Shade, un titre plus pesant qui laisse un groove sombre nous envoûter pendant que le groupe développe des sonorités lourdes couplée aux parties vocales apaisantes, puis Opaline place des claviers entêtants avant que les mélodies brumeuses ne refassent surface. Le morceau est très doux mais il reste rythmé grâce aux racines Post-Rock, et il sera suivi de Birds, une composition plus pesante, mais également plus énergique qui contraste avec le son lourd et sombre. Le refrain est particulièrement entêtant, et il laissera place à la plus calme mais tout aussi hypnotique Drab Moon sur laquelle les influences Progressive sont les plus importantes, tout comme les parties de claviers en arrière-plan qui lui donnent une touche planante. Author prend la suite avec une quiétude omniprésente, qui se retrouvera régulièrement brisée lorsque la rythmique s’enflamme, tout en restant dans cette atmosphère entêtante et douce qui s’intensifiera sur la fin, puis Impermanence renoue avec les leads déchirants Old School. La base atmosphérique se mêle parfaitement aux mélodies et au chant, puis l’ensemble s’apaise en laissant place à Sclera, qui offre parfois des riffs lourds et majestueux à la quiétude qui l’anime. Atrium prend la suite avec des leads mystérieux que le groupe avait choisi pour dévoiler la sortie de l’album, et qui sont relativement efficaces pour développer des sonorités hypnotiques avant de laisser No Beacon To Illuminate Our Fall faire naître lentement ses harmoniques envoûtantes. Les tonalités apaisantes explosent avec des patterns plus complexes sur ce long morceau, puis Absconder viendra nous offrir une dernière dose de riffs lourds et majestueux pour refermer l’album avec ce riche mélange d’influences sombres et planantes.
A chaque album, Katatonia nous dévoile une nouvelle facette de sa personnalité, cohérente et complémentaire par rapport aux autres. Sky Void of Stars nous envoûte avec ses mélodies aériennes, nous fascine avec ses sonorités majestueuses, puis nous frappe avec ses riffs lourds. Un véritable vent de fraîcheur.
95/100
Quelques questions avec Niklas Sandin, bassiste de Katatonia.
Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Peux-tu vous présenter le groupe Katatonia et toi sans utiliser les « étiquettes » musicales habituelles ?
Niklas Sandin (basse) : Je me présenterais comme un admirateur de la musique, et un vaisseau à travers lequel la musique peut toucher d’autres personnes. Et j’ai le plaisir d’être exactement cela dans un orchestre qui dépeint les émotions et les batailles intérieures que nous avons tous. Et cela d’une manière indirecte où l’auditeur peut se reconnaître dans les paroles… peut-être dans ce qu’il a vécu lui-même.
Sky Void of Stars, votre treizième album sortira au début de l’année prochaine. Comment vous sentez-vous par rapport à cet album ? Avez-vous déjà des retours ?
Niklas : Si on ne compte pas le disque Dethroned and Uncrowned, cet album est le 12e de la discographie. Et c’est assez surréaliste de penser que le groupe a fait autant d’albums, constituant ainsi un vaste et gros catalogue. Et je suis bien sûr très heureux de faire partie, une fois de plus, de l’histoire de Katatonia. Et c’est un disque auquel je crois fermement, depuis le moment où j’ai entendu le tout premier son de pré-production.
Comment résumerais-tu Sky Void of Stars en seulement trois mots ?
Niklas : Un classique sombre instantané.
Comment avez-vous abordé le processus de composition de cet album ? Y a-t-il eu des changements par rapport au précédent ? Qu’en est-il de son nom et de son artwork ?
Niklas : Le processus de composition de cet album était très similaire à celui du précédent. Mais la grande différence est qu’il a été écrit pendant une pandémie. Quelque chose qui a pu colorer l’album d’une certaine manière. Certains disent que le son est plein d’espoir, et c’est quelque chose qui reflète l’humeur actuelle du groupe. Nous attendons vraiment, avec excitation, l’avenir qui nous attend.
Qu’est-ce qui vous inspire pour créer votre musique ? Même question pour les paroles. Ressentez-vous des évolutions par rapport aux précédents albums ?
Niklas : Il peut y avoir beaucoup de choses différentes qui inspirent Katatonia à continuer à faire de la musique. Les expériences, la culture pop et les autres artistes, musiciens et groupes. Tout comme nous sommes tous, en tant qu’humains, inspirés sur un plan conscient ou subconscient. Il peut y avoir des choses qui se retrouvent dans la musique, et qui sont remarquées par d’autres avant que ceux qui la jouent ne les reconnaissent.
Comment avez-vous choisi les premiers singles à dévoiler pour introduire votre nouvel album ?
Niklas : C’est toujours une chose difficile à faire. Vous voulez donner au public quelque chose de nouveau qui leur donnera une idée de ce à quoi s’attendre pour la suite du disque. Le premier morceau est particulièrement difficile à choisir, car c’est le premier nouveau son que les gens ont entendu depuis des années. Mais je pense que nous avons fait un bon choix avec les singles de cet album. Et aussi en gardant les fans sur le qui-vive, ne sachant jamais à quoi s’attendre de la prochaine chanson qui sera dévoilée.
Vous serez de retour en Europe en 2023 pour une tournée aux côtés de Solstafir, que peut-on attendre de cette tournée ?
Niklas : Les gens peuvent s’attendre à un groupe très enthousiaste et affamé. Jouer en live pour les gens est quelque chose qui nous nourrit. Quelque chose qui nous a été enlevé au cours des deux dernières années. Nous allons donc, comme toujours, jouer des concerts très honnêtes, puisque nous serons exactement là où nous sommes censés être. Et où nous nous épanouissons en tant que groupe. Et c’est un super package, avec les Islandais de Solstafir et les Américains de SOM.
Avez-vous d’autres projets pour l’avenir du groupe ?
Niklas : Nous allons prendre une semaine de repos après être rentrés de la tournée européenne, puis nous jouerons un festival au Danemark. Après cela, nous nous embarquerons dans une tournée sud-américaine. C’est quelque chose que j’attends avec impatience. Puisque je vis dans une Suède sombre et froide pendant les mois d’hiver. Un bon cocktail sous le soleil de Sao Paulo me semble parfait en ce moment.
Y a-t-il des musiciens ou des groupes avec lesquels vous aimeriez collaborer ? Que ce soit pour une chanson, un album…
Niklas : Nous n’avons pas vraiment discuté de cela ou l’avons évoqué en tant que groupe. Mais c’est venu dans une conversation que j’ai eue il y a quelques semaines, et cela m’a fait réfléchir à une collaboration avec Lady Gaga. Elle semble être l’une de ces artistes qui font de la musique dans les mêmes termes que Katatonia. Que ce soit avec la plus grande intégrité, et non pour plaire à qui que ce soit, en faisant de la musique un produit. Mais que l’on puisse toujours appeler ça de l’art.
Dernière question : avec quels groupes aimeriez-vous faire une tournée ? Je te laisse créer une tournée (ou juste un seul concert) avec Katatonia et trois autres groupes !
Niklas : C’est une question à laquelle il est très difficile de répondre. Mais je choisirais probablement FINK, Agent Fresco et Niia. Ce serait une soirée très diversifiée, très belle et très riche musicalement.
C’était la dernière question pour moi, donc merci beaucoup pour votre temps et votre musique, les derniers mots sont pour vous !
Niklas : Je terminerai comme toujours en disant à tout le monde de continuer à écouter du Rock, et aux enfants de rester cool à l’école !