Triagone sort son premier EP.
Né en Belgique, le projet compte sur Lorena Moraes (chant), Lou-Indigo Caspar (chant/guitare), Lucas Lembert (guitare), Leonard Ivanciu (basse) et Lorenzo Vissol (batterie) pour la sortie de Sem Papyrvs.
Le constat tombe rapidement avec Novvs Ordo Seclorvm, le premier morceau, le groupe maîtrise parfaitement son Death Metal ! On retrouve des patterns complexes et rapides, une violence viscérale caractérisée par un blast massif et des hurlements surpuissants, mais également une touche mélodieuse abrasive. L’alliance des deux voix leur permet de couvrir un champ assez large qui s’allie parfaitement dans plusieurs langues avec la rythmique inarrêtable qui continue avec Abyssvs Abyssvm Invocat, une composition saccadée qui laisse à nouveau toutes les influences du groupe se rejoindre pour créer un mélange aussi explosif qu’agressif en toutes circonstances. Le clip nous aidera à prendre conscience de la rapidité extrême de ce titre qui nous martèle en permanence mais qui laisse place à des leads perçants avant qu’Ad Mortem Sem Papyrvs ne vienne nous écraser avec son groove massif. Seul un sample vocal parviendra à apaiser les vagues de violence surmontées de parties vocales dévastatrices, qui nous mènent à Nvlla Regvla Sine Exceptione et ses tonalités plus mystérieuses qui n’enlèvent absolument rien à la puissance que le groupe déploie sans ménagement, tout comme les leads inspirés. A nouveau, l’alternance vocale permet au groupe de nous tenir en haleine jusqu’à ce final apaisant qui nous mène à De Beata Vita, une très courte composition qui va mettre en lumière la section rythmique dans une atmosphère dissonante avant de laisser les leads nous mener à Imperivm In Imperio, la dernière composition qui conjugue habilement technicité et violence pure sur un tempo élevé soutenu par un blast massif.
Triagone fait partie de ces groupes qui savent jouer vite et bien, et qui nous le prouvent à chaque seconde. J’ai du mal à croire que Sem Papyrvs n’est que le premier EP de ce projet extrêmement prometteur, qui va sans aucun doute se faire entendre très prochainement.
95/100
Quelques questions à Lou-Indigo “Loukele” Caspar, guitariste et chanteur du groupe Triagone.
Bonjour et tout d’abord merci de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu vous présenter, le groupe Triagone et toi, sans utiliser les “étiquettes” Metal habituelles ?
Lou-Indigo “Loukele” Caspar (guitare/chant) :Bonjour , moi c’est Loukelele (Lou-Indigo Caspar) et je te présente le groupe de Brutal Tech Death Triagone ! Nous sommes un groupe qui mets en avant la vitesse, la brutalité, la melodie/harmonie et qui s’inspire du Metal, du contrepoint baroque ,aussi des influences de la musique mésopotamienne, ainsi que des touches de rythmes de musique latino-américaine. Le tout saupoudré d’un mélange de voix gutturales masculine et féminine en plusieurs langues latines, mortes et vivantes.
Quel est le lien entre le nom du groupe et la musique que vous jouez ?
Loukele : Tout d’abord je dois revenir aux origines du nom de ce groupe. C’est un mot hybride inspiré du grec ancien, que nous avons trouvé conjointement moi et Lorenzo Vissol (batterie). La première idée de Lorenzo pour le nom du groupe ,qui est philosophique, portait sur l’Agôn. C’est un terme qui désigne une forme de duel , que ce soit intellectuel , artistique ou sportif. On peut le voir de manière très synthétique comme une joute opposant 2 visions différentes qui s’affronte dans un combat d’idées. Dans un deuxième temps j’ai pensé à Triagone,en référence directe au nom grec Trigone qui veut dire trois angles, soit le Triangle, en parallèle avec mon inspiration des liens entre les mathématiques et la musique, comme certaines démonstrations de relations trigonométriques que l’on peut retrouver dans le cercle des quintes, la démonstration de la gamme de Do majeure accordée à Pythagore et ses démonstrations sur les triangles etc… Au final c’est un mix entre ces deux notions, donnant une troisième voie de réflexion sur le nom du groupe. Chacun peut l’interpréter à sa manière et développer le côté philosophique et/ou mathématique. Le lien que l’on peut faire avec notre musique est évidemment d’abord technique : j’utilise beaucoup les mathématiques de la musique pour l’harmonie, la mélodie et bien sûr les arpèges qui sont vraiment la signature de mes riffs et solos, et qui forment de beaux triangles sur les partitions. Mais nous avons aussi un message très critique envers la société pyramidale, une analogie que nous aimons beaucoup est celle de l’esclave qui construit la pyramide pierre par pierre pour grimper dans les rangs de la société, en vain. Dans cette structure pyramidale la lutte est inégale et oppose les oppresseurs aux opprimés.
Sem Papyrvs, votre tout premier EP, sort au début de l’année. Comment vous sentez-vous à ce sujet ? Est-ce que vous avez déjà eu des retours ?
Loukele : Effectivement la sortie de notre premier EP représente pour moi un accouchement difficile mais extrêmement satisfaisant. C’est un projet que j’ai commencé avec Lorenzo il y a plusieurs années et nous avons eu beaucoup d’imprévus sur le chemin. Tout d’abord pour trouver le line up qui nous correspondait, et ensuite Lorenzo ainsi que moi-même avons eu d’autres opportunités dans d’autres groupes et nous avons pris notre temps pour finaliser ce projet tous les deux en parallèle des tournées ,enregistrements , et des cours de musique que l’on a fait chacun de notre côté dans nos projets respectifs. Nous avons d’abord appris ensemble, puis séparément, puis de nouveau ensemble nous avons travaillé notre identité musicale et notre message. Une fois que nous avions trouvé notre bassiste permanent (Leo) et notre chanteuse principale (Lorena) nous nous sommes sentis prêts pour enfin enregistrer notre premier EP fin 2019, initialement de 4 morceaux, qui était déjà écrit entièrement. Nous avons par la suite trouvé le dernier membre Lucas qui prenait régulièrement des cours de guitare avec moi. Puis est venue la période Covid, alors nous avons repoussé la sortie et nous avons pendant ce temps-là produit 2 nouveaux morceaux, enregistrés en 2021, pour avoir donc nos 6 morceaux de l’EP Sem Papyrvs. À ce jour où je réponds à l’interview, nous n’avons sorti que 3 des 6 morceaux, et nous avons des retours modestes mais très gratifiants. Nous avons également gagné une belle place au Gullegem Metal Fest et une belle release party à Anvers, donc l’avenir de Triagone semble prometteur.Pour le moment c’est encore un peu tôt pour bien évaluer les retours car cela prends toujours plusieurs mois après les sorties et les premiers concerts pour voir des résultats probants, mais je peux déjà dire que je suis impatient de voir les réactions pour notre dernier single sur la liste Imperivm In Imperio. C’est selon nous tous notre meilleur titre et bien évidemment nous le gardons pour la fin.
Comment avez-vous géré le processus de composition ? Comment sont arrivés le nom et l’artwork ?
Loukele : En ce qui concerne le processus de composition pour cet EP, ce sont des morceaux d’abords écrits par moi et que je maquette en auto-production avec tous les instruments, guitares/basses/voix/batterie programmée sur ordinateur. Ensuite avec Lorenzo nous arrangeons un peu les structures, et Lorenzo écrit complètement autre chose pour la batterie selon son jeu et ses idées. On fait quelquefois des allers retours entre la guitare et la batterie en fonction de comment cela évolue mais c’est en général fidèle aux premières maquettes en ce qui concerne les guitares, par contre pour la batterie c’est complètement original et signé 100% Lorenzo Vissol. Avec Leo nous analysons lui et moi les parties basses, et Leo est un grand technicien de la basse. J’écris en général des pistes rudimentaires mais qui ont une fonction harmonique précise et calculée, Leo me montre ensuite son éventail de techniques de tapping/slap/arpègiations et nous réécrivons ensemble pour que cela reste dans l’harmonie tout en étant des lignes de basses techniquement plus complexes, avec un vrai jeu de bassiste qui joue aux doigts uniquement. Avec Lorena on retravaille ensemble les rythmiques des voix et les textures et le timbre. Généralement je maquette tout avec ma voix puis on enregistre tout à nouveau ensemble avec Lorena. Comme Lorena est arrivée tard dans le groupe elle n’as pas 100% des parties vocales ni aucune paroles écrites de sa part mais c’est quelque chose que je voudrais changer déjà en premier pour les lives ou elle chantera aussi certaines de mes lignes et pour l’album où je vise un ratio de voix à 80% Lorena, contre le partage actuel 50/50 de temps de paroles. C’est d’ailleurs déjà le cas pour notre 6e morceau et j’apprécie beaucoup plus cette proportion. Lucas étant le dernier arrivé et encore très jeune, il n’as pas participé encore a l’écriture des morceaux, sauf sur un riff en contrepoint ou il a réarrangé la ligne que je lui avait écrite, toujours sur le 6e morceau. Pour ce qui concerne le titre de l’EP , nous l’avons trouvé moi et Lorena à partir d’un jeu de mots entre le Latin et le Portugais. “Sem” veut dire “sans” et “Papyrvs” veut dire “papier”. Cela désigne toute personne qui a une situation difficile ou précaire. À ne pas confondre avec “sans-papiers” (sensvm papyrvm) car notre idée regroupe un ensemble de personnes plus large que des immigrants illégaux. Le papier est ce qui a permis à bon nombres de sociétés de se construire que ce soit pour faire des comptes ,matérialiser la monnaie en billets, des diplômes, des documents administratifs,à écrire ou même dessiner son histoire et celle des autres, et cætera… Donc toute personne qui seraient en déficit d’une voire de toutes ces identités possibles. Une personne sans identité,sans richesse, sans histoire, sans diplôme, etc… Pour l’artwork c’est une idée de Lorenzo à la base qui voulait faire une représentation de l’ouvrage de Saint-Augustin, De Beata Vita soit un essai qui traite de la recherche du bonheur, de manière ouverte et non achevée. Pour représenter cette idée il avait l’idée du voyage qui importe plus que la destination,et donc aussi celle du rameur, le migrant sur un bateau ,qui se dirige vers sa nouvelle vie. J’ai ensuite suggéré de le faire voguer dans le sable pour accentuer le côté absurde et impossible de ce trajet , d’écrire en sumérien le nom du bateau et puis des éléments cyberpunk et dystopiques pour suggérer en fait une nouvelle préhistoire post-apocalyptique dans le futur après un effondrement économique et climatique de la société moderne actuelle. C’est d’autant plus intéressant car nous avons choisi tous ensemble pour ce dessin un artiste spécialisé dans le dessin antique/moyen-age/religieux/renaissance. À première vue on pourrait se dire, à cause du style de trait de crayon et de la manière de dessiner le corps,qu’il s’agit d’une scène du passé dans l’antiquité (et y voir une référence à Kharon qui vogue sur le Styx par exemple).
Qu’est-ce qui vous inspire pour créer votre musique ? Même questions pour les paroles, et leurs nombreuses langues.
Loukele : Ce qui m’inspire pour écrire ma musique , c’est beaucoup les morceaux de musique baroque. J’aime beaucoup le clavecin comme dans les morceaux de Pancrace-Royer ou encore le Padre Soler, le violon comme dans les œuvres de Paganini, et l’orgue d’église comme dans les morceaux de Bach. En ce qui concerne mes inspirations venant du Metal, mon album fétiche qui représente pour moi le mieux le lien entre Death Metal et musique Classique est le premier album de Fleshgod Apocalypse, Oracles. Mais j’aime beaucoup Nile, Cannibal Corpse, First Fragment, Archspire, Morbid Angel, Vital Remains, Necrophagist, Behemoth, Belphegor… en ce qui concerne le Death Metal. Ces groupes sont mes inspirations principales pour sûr. J’aime aussi beaucoup le Black Metal pour sa musicalité mais je me suis éloigné de cette scène à cause de sa politique. J’écoute aussi beaucoup de Rap, moins pour la musique mais surtout pour l’impact immédiat des paroles, ce que je ne trouve pas ou rarement dans le Metal en voix saturées. A part ça j’aime beaucoup la musique donc c’est plus en fonction du groupe/de l’artiste que du genre musical, mais ce ne sont pas forcément des inspirations immédiates. Pour les paroles, je suis toujours inspiré par la même émotion, celle de la marginalité dans une société individualiste où il faut toujours penser à soi avant de penser aux autres. Cela me dérange profondément. Et l’idée de les avoir dans plusieurs langues vient de plusieurs choses, un groupe qui m’a longtemps fasciné pour cela est le groupe Anorexia Nervosa. On y trouve du français, de l’allemand, de l’anglais, du latin, et tout ça des fois dans le même morceau ! Et Behemoth pour ses paroles en grec ancien, en araméen, en anglais et en polonais… La musique est elle aussi une langue qui a plusieurs origines et versions en fonction de où et quand on se trouve dans le Monde. Je suis fasciné par la diversité des moyens de communiquer avec des langues, et elles ont toutes un charme qui leur est unique. Les voyages que j’ai pu faire soit pour le plaisir personnel soit pour les tournées ont beaucoup renforcé ce sentiment. J’essaie de retranscrire mes émotions dans les langues qui leur correspondent le mieux selon leur musicalité respective. Malheureusement je suis limité à quelques langues, si je le pouvais, j’aimerais parler toutes les langues du monde et toutes les mettre en musique !
Même si Sem Papyrvs n’est que le premier EP du groupe, j’ai ressenti beaucoup de maturité et une violence assumée, doublée d’une grande technicité. Quels groupes considérez-vous comme vos influences ?
Loukele : Effectivement il y a une certaine maturité musicale de nôtre part sur ce premier EP car nous avons tous eu dans ce groupe de l’expérience avec nos différents projets. Nous avons donc fait les choses de la manière la plus professionnelle possible et nous avons beaucoup investi et réfléchi pour cet EP. Nous ne sommes pas spécialement inspirés par des groupes en particulier mais surtout de la musique classique, d’où le côté extrême dans la technique et l’intensité des notes !
Comment avez-vous décidé de créer un groupe ensemble ?
Loukele : Lorenzo et moi sommes les 2 premiers membres du groupe et nous avons été mis en contact par son grand frère Andrea Vissol, le bassiste chanteur de mon ancien groupe, Dehuman. Je n’ai rejoint le groupe Dehuman que des années plus tard mais nous étions tous dans le même lycée ! On se connaît depuis toujours et j’ai passé beaucoup de temps chez eux dans mon adolescence, à construire nos rêves de musique ensemble. Avec Lorenzo nous avons passé beaucoup de temps à essayer des membres différents jusqu’à ce qu’on trouve nôtre bassiste Leo pendant un concert de Dehuman à Bruxelles. Nous savions de réputation qu’il était très bon techniquement et cela était nôtre premier critère. Il était impliqué dans plusieurs groupes moins techniques mais très pro (Exuviated par exemple). Il a tout de suite accroché avec nous à l’idée de jouer de la musique plus technique. J’ai rencontré Lorena pendant une tournée au Brésil avec Dehuman, elle jouait sur le même festival que nous avec son groupe local de Goiânia (Suttura). Lorena est venue s’installer en Belgique avec moi par la suite et nous avons fait quelques covers de Cannibal Corpse ensemble ! J’ai montré ça à Lorenzo et Leo et ils ont vraiment adoré la voix et la présence de Lorena. Lucas est le dernier arrivé du groupe et c’est un de mes anciens élèves qui a pris des cours avec moi 2h par semaine pendant 2 ans. Il a un très grand talent et c’est un grand travailleur. Il est plus jeune que nous mais nous avons choisi de le prendre malgré tout car je n’ai jamais trouvé un guitariste avec une vision et une discipline aussi proche de la mienne, et ce n’était pas un compromis que nous pouvions faire histoire d’avoir une deuxième guitariste coûte que coûte.
Est-ce vous avez déjà des plans pour le futur du groupe ? Que ce soit en terme de live, de nouvelles compositions, ou tout autre chose.
Loukele : Nous avons surtout beaucoup d’espoir, et évidemment nous planifions de faire un LP en perfectionnant nôtre formule. Pour le reste je ne peux pas encore m’exprimer.
Qu’est ce qui t’a mené dans l’univers du Metal à l’époque ? Quel a été ton premier groupe de Metal extrême ?
Loukele : Ce qui m’a amené dans le Metal est un concert que j’ai vu par hasard dans un fest de musique très variée quand j’avais 10 ans d’un groupe français que tu connais peut-être qui s’appelle Artsonic. Pour des raisons que je ne citerais pas ici, j’avais beaucoup de souffrance à cause d’une situation personnelle et c’était la première fois que je ressentais ce sentiment de catharsis par le son de guitares distordues et de voix criées. C’était chanté en français et leur premier morceau était Revolution/Hacktion. Je pouvais comprendre les paroles et la révolte dans cette musique dans son message. Ça ne m’a plus jamais quitté. Je ne me rappelle plus quel était mon premier groupe de Metal extrême mais je dirais probablement Behemoth ou Vital Remains.
Est-ce qu’il y a des musiciens ou groupes avec lesquels vous souhaiteriez collaborer ? Que ce soit pour un titre, un album…
Loukele : Alors je sais que cela peut paraître surprenant, mais mon featuring de rêve serait avec King Ju de Stupeflip. Il a déjà fait un feat avec Lofofora d’ailleurs ce qui me fait penser que cela pourrait quand même marcher avec un Metal encore plus extrême. Sinon avec Phil Tougas de First Fragment, avec qui j’ai pris mes premiers cours de musique l’année dernière, ce mec est génial et c’est selon moi probablement le meilleur guitariste de nôtre siècle. Une dernière personne à qui je pense est l’ancienne chanteuse de Igorr/Corpo Mente, Laure Le Prunenec. Sa voix transperce mon petit cœur sensible et me fait pleurer à chaque fois. C’est la seule personne que j’accepterais pour une voix claire dans Triagone car elle sait faire tellement de textures et elle sait aussi chanter en saturé avec son timbre inimitable. Je l’admire profondément aussi pour sa virtuosité et l’étendue de sa tessiture d’octaves.
Dernière question, avec quels groupes voudriez-vous tourner ? Je te laisse créer une tournée (ou un seul show) avec Triagone en première partie, et trois autres groupes !
Loukele : Je serais super heureux de faire une affiche Behemoth, Archspire, First Fragment, Nile et Triagone. Behemoth rentre moins dans ce style Death Metal technique aujourd’hui mais j’ai vu ce groupe au moins 8 fois et j’adorerais pouvoir les rencontrer.
C’était ma dernière question, je te remercie de m’avoir accordé de ton temps, et pour votre musique, je te laisse les mots de la fin !
Loukele : Pour les derniers mots j’aimerais dire que personnellement ce qui compte le plus pour moi c’est la musique dans son essence la plus primordiale. Je ne cherche ni la gloire ni la fortune. Je pense qu’il y a des artistes qui aiment plus la position que l’art leur donne que leur art en lui-même, et j’espère bien ne jamais en faire partie. Je ne suis pas fan de faire des concerts ou des tournées, je trouve tout ce côté business de la musique néfaste à la créativité qui ne cherche pas à plaire ou à vendre au plus grand nombre pour grossir les chiffres des résultats. Je souhaite simplement transmettre mes émotions et ma vision à travers des ondes sonores, pour soulager mon esprit. Je suis évidemment heureux si cela provoque aussi des réactions pour les potentiels auditeurs, mais je le fais d’abord pour moi et je partage pour quiconque pourrait aussi y trouver du réconfort, comme j’ai pu en trouver dans la musique des autres. Je te remercie infiniment pour cette interview.