Review 1572 : Distant – Heritage

Distant annonce son troisième album.

Créé en 2014, le groupe Néerlandais qui mêle Deathcore et Beatdown s’est fait un nom dans la scène locale, puis internationale. Après avoir signé chez Century Media Records, Alan Grnja (chant), Nouri Yetgin (guitare), Vladimir Golic (guitare), Elmer Maurits (basse) et Han Mato (batterie) sortent Heritage.

Acid Rain, le premier titre, développe une ambiance oppressante avec des tonalités dissonantes et inquiétantes avant que Paradigm Shift ne place ses riffs saccadés accompagnés par les hurlements virulents. Le groove sec et pesant est aussi écrasant qu’accrocheur avec ses effets modernes et ses moshparts explosives, puis Born of Blood prend la suite avec des samples planants qui créent un contraste intense avec la violence omniprésente. La diversité vocale rythme ce morceau abrasif qui ne s’arrête que pour laisser The Grief Manifest nous faire remuer le crâne avec un son énergique et motivant, qui propose tout de même quelques leads plus planants et travaillés venir nuancer la rage. Le groupe enchaîne avec Exofilth, le premier titre dévoilé, construit sur de l’efficacité brute couplée à une ambiance imposante et intrigante, puis avec Argent Justice, une composition ambitieusement dévastatrice où l’on retrouve les vocalistes de Suicide Silence, Emmure, Abbie Falls, Acranius, Angelmaker, Bodysnatcher, CABAL, Carcosa, Crown Magnetar, Paleface, ten56. et Worm Shepherd. Comme on peut s’en douter, le très long morceau est incroyablement efficace, révélant une diversité vocale démentielle, intense et continue avant de nous laisser respirer avec un final sombre qui nous mène à The Gnostic Uprising, un titre beaucoup plus brut qui sait faire place à des samples dissonants et chaotiques. A Sentence to Suffer redonne vie à la rage agressive que le groupe manie parfaitement tout en ajoutant des samples épiques à cette base créée pour motiver des fosses, alors que Human Scum retourne aux racines du Deathcore combinées avec les ajouts modernes du groupe pour créer une vague de violence. Heritage, le titre éponyme, alimente une ambiance inquiétante pour accueillir Will Ramos (Lorna Shore, The Big Six, ex-A Wake in Providence), créant un duo ravageur qui nous mène à Orphan Of Blight et son ambiance plus mélancolique que le groupe mêle habilement à sa base agressive. L’album prend fin avec Plaguebreeder, une composition ancrée dans des sonorités Old School saccadées et extrêmement efficaces qui vont sans nul doute déchaîner les fosses sans oublier de placer quelques éléments inquiétants.

Si vous ne les connaissez pas encore, Distant est l’un de ces groupes qui vient vous écraser tous les os du corps avant de vous laisser au sol. Heritage n’est ni leur premier méfait, ni le dernier, mais une chose est sûre : il annonce la couleur.

95/100

English version?

Quelques questions à Elmer Maurits, bassiste de Distant.

Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu vous présenter, le groupe Distant et toi, sans utiliser les « étiquettes » musicales habituelles ?
Elmer Maurits (basse) : Bonjour, c’est Elmer Maurits, bassiste du groupe Distant. Nous sommes un groupe de Deathcore originaire des Pays-Bas et de Slovaquie.

Heritage, votre troisième album, va bientôt sortir. Comment vous sentez-vous ? Avez-vous déjà des retours ?
Elmer : Jusqu’à présent, nous avons déjà sorti 4 singles d’Heritage. En commençant par Exofilth pendant l’été, suivi de Human Scum, Orphan Of Blight et dernièrement Argent Justice. Les réactions que nous avons reçues sur ces titres ont été vraiment folles. Même avec le large spectre d’influences musicales et de genres qui sont dépeints dans ces chansons, nous n’avons reçu que de l’amour et de l’impatience pour l’album.

Comment résumeriez-vous Heritage en trois mots ?
Elmer : Énergique, structuré, puissant.

Comment avez-vous abordé le processus de composition de cet album ? Avez-vous remarqué des changements entre cet album et le précédent ?
Elmer : Oui, nous avons adopté une approche différente pour l’écriture d’Heritage par rapport à Aeons Of Oblivion. Tout d’abord, avec Aeons Of Oblivion, nous étions au milieu de la pandémie, ce qui rendait incertain le temps pendant lequel les choses resteraient bloquées et comment nous pourrions utiliser ce temps pour écrire un album. D’où la combinaison de plusieurs EPs sur cet album. Maintenant avec Heritage, nous avions prévu d’écrire ensemble pendant l’été 2022. Cependant, en raison de problèmes de visa, notre guitariste Nouri n’a pas pu participer à notre tournée américaine du printemps 2022, ce qui a libéré son emploi du temps pour commencer à écrire dès maintenant. La deuxième grande différence est que nous avons incorporé la collaboration avec un producteur dès le début du travail sur cet album. Howard Fang (connu de Within Destruction) nous a donné d’excellents retours sur la structure de nos chansons, les aidant à s’améliorer par rapport aux albums précédents.

L’album est un condensé de breaks, de moshparts et de parties vocales massives, qu’est-ce qui vous a conduit à l’univers du Deathcore/Beatdown dans le passé ? Quels groupes pourriez-vous citer comme vos inspirations ?
Elmer : Nous étions tous très fans de la première vague de groupes Deathcore lorsqu’ils ont émergé. Assister à des concerts de Deathcore et de Beatdown à la fin des années 2000 et au début des années 2010 est ce qui nous a tous motivés à commencer à jouer dans des groupes. Et cet amour combiné pour les groupes de cette époque nous inspire toujours à écrire de la musique avec ces influences. On pourrait citer Suicide Silence, Impending Doom, Despised Icon, mais également des groupes de Beatdown comme Nasty.

La chanson Argent Justice est certainement l’un des morceaux les plus ambitieux dont j’ai entendu parler depuis longtemps, rassemblant autant de vocalistes. Comment avez-vous demandé à chacun de participer, et comment avez-vous réussi à créer une pièce pour chacun d’entre eux ?
Elmer : Pendant la pandémie, nous n’avons pas réussi à faire des collaborations live et nous avons donc sorti Argent Debt, qui compte 5 chanteurs invités. Pour cet album, nous voulions faire quelque chose de similaire mais en montant d’un cran. Nous avons donc pris beaucoup de temps pour réfléchir et discuter des personnes avec lesquelles nous voulions collaborer et nous avons même écrit les parties de la chanson en fonction de la direction musicale de ces chanteurs. Nous avons une sorte de connexion avec tous les chanteurs de ce titre. Soit en tournant avec eux, soit en ayant travaillé avec eux, soit en rendant hommage à leur influence sur nous. Ou bien sûr, une combinaison de ces facteurs.

Avez-vous déjà des projets pour l’avenir du groupe ?
Elmer : Nous sommes un groupe qui aime planifier les choses, donc oui, nous travaillons déjà en amont. Mais avant tout, cela comprendra une année entière de tournées.

Y a-t-il des musiciens ou des groupes avec lesquels vous aimeriez collaborer ? Que ce soit pour une chanson, un album…
Elmer : Beaucoup, car nous adorons faire des collaborations. Nous travaillons actuellement sur des projets plus originaux. Mais nous ne pouvons pas encore en parler en détail.

Avec quels groupes aimeriez-vous faire une tournée ? Je vous laisse créer une tournée (ou juste un seul concert) avec Distant et trois autres groupes !
Elmer : C’est une question difficile car nous aimons tellement de groupes ! La plupart du temps, il doit s’agir d’un groupe lourd avec lequel il est agréable de passer du temps. Lorna Shore correspondrait à cette description, mais aussi Extortionist et Bound In Fear.

C’était la dernière question pour moi, donc merci beaucoup pour votre temps et votre musique, les derniers mots sont pour vous !
Elmer : Merci ! Profitez de l’écoute d’Heritage et gardez un œil sur un concert dans votre région !

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