Bodyfarm ressort les armes.
Créé aux Pays-Bas en 2009, le groupe mené par Bram Hilhorst (guitare, ex-Cavitation) a subi quelques changements. En 2020, Alex Seegers (ex-Pleurisy) a lâché la basse pour la guitare, Ralph de Boer (chant/basse, Dead Head, Radiathor) rejoint le groupe, suivi par David Schermann (batterie, Weltschmerz, Wrang, ex-Wesenwille) avant l’annonce d’Ultimate Abomination, leur cinquième album, qui sort en 2023 chez Edged Circle Productions.
Torment, le premier titre, annonce immédiatement la couleur avec un Death Metal Old School énergique et vindicatif, que ce soit sur le chant, la rythmique lourde ou le solo tranchant. Le titre reste brut et agressif en continu, laissant quelques explosions nous lacérer avant que Symbolical Warfare ne place des mélodies dissonantes sur cette base écrasante faite de patterns assassins. Les leads inquiétants se mêlent aisément à la rythmique saccadée et directe qui continue avec une touche sombre sur The Wicked Red, un titre aux influences mélodieuses. On le sent légèrement plus accessible et plus groovy tout en conservant son agressivité et ses sonorités abrasives, mais la rage pure va resurgir sur Blasting Tyranny et ses bases vives menées par une batterie déterminée. Le morceau offrira tout de même quelques passages intenses et entêtants avant que The Swamp, le titre le plus long, ne place une intro sombre et inquiétante sur laquelle naissent des riffs lancinants. Mais les tonalités plus lentes et aériennes ne signifient pas que le son ne sera pas lourd ni accrocheur avant que Carving Repentance ne fasse s’enflammer le tempo à nouveau. Double pédale et blast se succèdent de manière cohérente pour servir de base à ces riffs sombres, mais également aux leads hypnotiques effrénés, suivis par Empire of Inquity qui ralentit encore avant de laisser des patterns martiaux sévir, surmontés de parties vocales puissantes. Le blast viendra régner sur la dernière partie du morceau, qui nous laisse avec Soul Damnation et sa rage évidente qui vient dynamiser instantanément l’atmosphère en couplant riffs vindicatifs, hurlements de haine et batterie massive. Le titre est un parfait premier morceau pour un set placé sous le signe de la puissance avec tout de même un passage plus calme, suivi par une reprise de la violence et par Sacrilege of the Fallen, qui vient de nouveau temporiser l’atmosphère tout en la rendant plus pesante. Il n’y aura que peu de temps à attendre pour se prendre de plein fouet cette accélération brutale, avant que Charlatan Messiah ne referme l’album avec une puissance aussi brute que directe, à tous points de vue.
Si vous parlez de Death Metal en 2023, vous devez parler de Bodyfarm. Avec Ultimate Abomination, le groupe sait aller vite et nous frapper sans relâche, mais également placer des éléments plus lents ou plus mélodieux sans perdre de sa puissance et de sa rage.
95/100