La semaine s’achève sans une once de calme et de repos avec l’un des shows qui se revendique sans mal l’un des plus violents de l’année : le retour de Dying Fetus à Paris, accompagné par Nasty, Cabal et Frozen Soul. Tout en finesse donc entre Death Metal, Hardcore, Beatdown et Deathcore pour retourner le Trabendo ce dimanche. Et comme si une quelconque entité avait entendu mes prières silencieuses, la salle est pourvue de crash barrières, signifiant que je rentrerai en vie ce soir !
Dès leur arrivée devant une fosse encore assez clairsemée, les texans de Frozen Soul vont imposer une règle simple : “I want to see you fucking move”, que Chad Green (chant) va répéter à chaque morceau d’un Death Old School glacial et sans compromis qui nous rappelle sans mal les légendes du style. A ses côtés, Michael Munday (guitare), Samantha Mobley (basse) et Chris Bonner (guitare) headbanguent en plaçant des riffs extrêmement efficaces sous les frappes de Matt Dennard (batterie) pendant que les nuques commencent à se balancer, preuve que le son du groupe est accrocheur. Les mouvements de foule sont toujours assez timides, mais après quelques titres et autant d’incitations à remuer, le public va enfin commencer à se réveiller, et à effectuer de manière plus ou moins ordonnée le circle pit demandé par le vocaliste, avant de clore avec Crypt of Ice un set beaucoup trop court mais massif sous des applaudissements mérités.
Setlist: Encased in Ice – Hand of Vengeance – Beat to Dust – Death and Glory – Merciless – Arctic Stranglehold – Crypt of Ice
Le changement de plateau est assez rapide, permettant à Cabal d’enchaîner sans plus attendre sans aucune forme d’intro ou de douceur avec un Blackened Deathcore aux racines Hardcore abrasives qui débute par un “We are Cabal and we will make you bang” de la part d’Andreas Paarup (chant) qui harangue déjà la fosse. Arsalan Sahki (guitare), Malthe Sørensen (basse) et Chris Kreutzfeldt (guitare) ne tardent pas non plus à lâcher des riffs hautement saturés en remuant le crâne pendant que Nikolaj Kaae Kirk (batterie) martèle ses fûts, alternant moshparts assassines et éléments plus modernes alors que le vocaliste arpente la scène en incitant une fosse légèrement plus remplie à remuer. Entre deux titres, le frontman reprend à peine son souffle avant de lâcher “Paris, if you don’t know this fucking one, just bang you fucking head!” et d’accompagner ses camarades dans ce déferlement de rage brute et groovy où la basse semble malheureusement sous-mixée, mais qui plaît facilement aux amateurs de tonalités accrocheuses et propices à la violence, qui se finira également un peu trop vite à mon goût, sous des acclamations méritées.
A nouveau l’ambiance change, et la fosse grossit pour l’arrivée de Nasty, dont le vocaliste Matthi nous confirme que ça fait “bien trop longtemps” qu’ils n’ont pu nous rendre visite, avant de venir hurler au plus près des fans, enjambant à moitié les crash barrières. Sur scène, Paddy (guitare), Berri (basse) et Nash (batterie) ne sont pas en reste, donnant littéralement 120% de leur énergie dans leurs riffs agressifs en headbanguant en permanence pendant que le vocaliste se charge de faire des allers-retours entre les crash barrières, tendant son micro aux fans les plus motivés (et encore debouts) qui l’aideront à hurler sa rage vindicative entre deux interventions, en anglais ou parfois en français, qu’il annonce cependant moins maîtriser. Les flashs lumineux rendent le moment encore plus chaotique peu importe l’endroit de la salle où vous vous trouvez, et plus le concert avance, plus les spectateurs se déchaînent, à l’image des quelques stage dive, ou encore de ceux qui montent carrément sur scène pour emprunter son micro au vocaliste pour hurler (avec brio) à sa place avant de repartir d’où ils viennent pour ravager la fosse à nouveau. Le bassiste ira également faire un tour dans la fosse pour profiter de la chaleur humaine peu avant que leur set ne touche à leur fin, déclenchant une salve d’applaudissements mérités, ainsi qu’une courte période de quiétude.
Setlist: At War With Love – Don’t Play with Fire – Declaring War – Lying When They Love Us – Resurrection – The Boys – Be Careful – Chaos – Rock Bottom – Slaves to the Rich – Ultimate – 666AM – Shokka – Bulletrain
Mais comme annoncé, le calme ne durera pas, car une fois la scène débarrassée de tout artifice, c’est Dying Fetus qui vient retourner la fosse en un rien de temps grâce au trio dévastateur mené par John Gallagher (chant/guitare) et Sean Beasley (chant/basse) qui déploie immédiatement ses riffs explosifs rythmés par Trey Williams (batterie). Il n’en faut pas plus au public parisien pour se déchaîner à nouveau en suivant le groove accrocheur du groupe sur une setlist incroyablement bien choisie qui pioche allègrement dans sa large discographie. Les nouveaux morceaux s’intègrent parfaitement aux titres les plus Old School qui sont repris en choeur et en coups par un public de connaisseurs, savourant chaque élément technique comme chaque moshpart assassine que les trois hommes nous assènent sans discontinuer. Les titres s’enchaînent à merveille, laissant John nous encourage à coups de “Keep that shit over here we enjoy it!” avec un grand sourire avant de débuter le titre suivant, et c’est avec la désormais légendaire Kill Your Mother, Rape Your Dog que l’heure de set des américains s’achève, non sans avoir secoué une fois de plus la fosse, qui en aurait bien repris une dose !
Setlist: Justifiable Homicide – Subjected to a Beating – Fixated on Devastation – One Shot, One Kill – Unbridled Fury – Grotesque Impalement – Compulsion for Cruelty – From Womb to Waste – In the Trenches – Your Treachery Will Die With You – Wrong One to Fuck With – Kill Your Mother, Rape Your Dog
La chaleur peine à redescendre, et le stand de merchandising est pris d’assaut. On y retrouve les musiciens des premiers groupes qui échangent volontiers avec leurs fans, anciens comme nouveaux, et la salle se vide progressivement. Que ce soit le Death Metal Old School et massif de Frozen Soul, le Deathcore sombre et abrasif de Cabal, le Hardcore Beatdown énergique de Nasty ou l’incomparable Death/Grind de Dying Fetus, les quatre groupes ont su tirer leur épingle du jeu ce soir, et c’est à nouveau Garmonbozia Inc. que l’on remercie pour cette soirée démentielle, qui aurait largement mérité d’être deux fois plus remplie !