Après une semaine de pause dédiée aux photos des précédents shows, il est temps de reprendre tout en douceur avec non pas un mais bien trois shows qui s’annoncent plus que planants : le tournée de titan déjà repoussée de Katatonia et Sólstafir, accompagnés par Som, groupe dont le nom n’est pas loin de m’être inconnu. Pour l’étape parisienne, c’est le Trianon, l’un des lieux les plus majestueux de la capitale, qui a été choisi.
Une légère avance pour l’ouverture des hostilités avec Som, dont les musiciens s’installent dans le calme avant de laisser leur mélange de Post/Progressive Metal aux relents parfois Sludge ou Post-Punk nous assommer. Entre deux flashs qui troublent la brume verte, on remarque Mike Repasch-Nieves (guitare) et Joel Reynolds (guitares) qui headbanguent en suivant leurs vagues pesantes pendant que Will Benoit (basse/chant) les accompagne de son chant clair planant. Malheureusement assez peu visible, Justin Forrest (batterie) offre un travail précis et régulier qui donne un peu plus de puissance aux riffs lancinants que le public semble apprécier. Le vocaliste prend également le temps de remercier entre deux titres le public pour sa présence ainsi que l’organisation, puis la mélancolie enrobée de distorsion et autres effets reprend, replongeant l’audience dans une sorte de torpeur qui semble faire effet, laissant le show se terminer dans la douceur.
Setlist : Prayers – Animals – Awake // Sedate – Moment – Clocks – Black Out The Sky – Youth // Decay
La scène reste tout aussi sobre pour l’arrivée de Sólstafir, dont les membres semblent visiblement très attendus ce soir. Bien que très long, le premier morceau va immédiatement faire entrer la salle entière dans une bulle temporelle, laissant la basse de Svavar Austmann ronfler lentement, accompagnée par les frappes d’Hallgrímur Jón Hallgrímsson (batterie), les harmoniques de Sæþór Maríus Sæþórsson (guitares) ainsi que celles d’Aðalbjörn Tryggvason (guitare/chant), qui n’hésite jamais à se placer au plus près du bord de la fosse. Les parties vocales sont toujours aussi intenses, et les envolées planantes sont suivies par une instrumentale lancinante qui sait exactement à quel moment exploser pour nous faire rester dans cette transe, seulement interrompue par la fin des morceaux. “Paris, we meet again!” lâche le vocaliste entre deux titres, visiblement très heureux d’avoir pu reprendre la route avant de laisser un titre plus ancien faire revivre les influences Black Metal qui animaient la formation dans ses premières productions. Les musiciens ne se privent pas pour jouer face à face, pendant que l’assemblée remue le crâne en rythme. La setlist reste à la fois légèrement prévisible mais toujours aussi bien gérée, et c’est après le doublé Fjara/Ótta que le chanteur présentera les membres avant de nous annoncer l’arrivée du dernier morceau, Goddess of the Ages, qu’il dédie à une de leurs amie. Il lâchera également sa guitare pour venir chanter la première partie du titre directement sur les crash barrières, se tenant aux mains du public pendant un long moment avant de retourner sur scène, finir ce titre avec une intensité incroyable sous des applaudissements mérités.
Setlist : Náttfari (sur bande) – Náttmál – Köld – Melrakkablús – Bloodsoaked Velvet – Rökkur – Fjara – Ótta – Goddess of the Ages
Léger changement d’ambiance lorsque Katatonia monte sur les planches sous les acclamations de leurs fans, mais également accompagnés pour notre plus grand désespoir par des lumières sombres et des flashs aveuglants, qui découpent péniblement les silhouettes des musiciens. Mais ce n’est pas cette absence de façades qui arrêtent Jonas Renkse (chant) et sa bande, bien au contraire, puisque le groupe va nous déverser ses compositions lourdes et pourtant touchantes qui vont débuter avec un chant sous-mixé, chose qui finira cependant par s’améliorer, laissant la voix du frontman ainsi que les choeurs de Nico « Dyngwie » Elgstrand (guitare/choeurs) nous envoûter. Niklas Sandin (basse) et Roger Öjersson (guitare) headbanguent sous les frappes de Daniel Moilanen (batterie), mais les musiciens restent tout de même assez statiques, laissant le vocaliste déambuler sur scène, lâchant parfois quelques coups de pied en l’air lorsque la rythmique explose. Les musiciens se mettent à remuer de plus en plus sous des lumières qui ne semblent pas vouloir s’améliorer en nous occultant toujours les visages sur scène, et c’est entre deux remerciements que les flashs reprennent pour illustrer la mélancolie saisissante du groupe. “I wanted to impress you in French, but my French is a little bit dated” lâchera le vocaliste en reprenant son souffle, nous expliquant qu’il confondait le mot français “retard” avec son homonyme anglais, ce qui apportera une touche plus humaine à l’ambiance froide mais saisissante que les suédois construisent peu à peu avec la collaboration d’un public de fans qui savoure autant les nouveaux morceaux, occupant un tiers de la setlist, mais également les compositions plus anciennes, comme Evidence qui sera reprise et accompagnée d’applaudissements, et qui viendra clore leur performance avec des acclamations, mais également la soirée.
Setlist : Austerity – Colossal Shade – Lethean – Deliberation – Birds – Behind the Blood – Forsaker – Opaline – Buildings – My Twin – Atrium – Old Heart Falls – Untrodden
Rappel : July – Evidence
Les dernières heures de la semaine sont comptées, et le Trianon se vide rapidement de ses occupants du soir. Les groupes du soir ont fait l’unanimité dans le public, que ce soit avec l’aveuglante froideur de Katatonia, l’intensité brute de Sólstafir ou les notes planantes de SOM, que beaucoup ont découvert, et personne ne semble déçu. Merci une fois de plus à notre roi-lézard préféré, Garmonbozia Inc., pour l’organisation sans faille et l’accréditation photo !