Review 1712 : Moonreich – Amer

Moonreich surgit des abysses avec son nouvel album.

Créé en 2008 à Paris, le groupe composé d’Arthur “Weddir” (guitare/chant/composition, ex-The Negation, live pour Glorior Belli) et Guillaume “Siegfried” (basse, Valland, Taliesin, ex-Creeping Fear, ex-Funeral War, ex-Azziard…) fêtent leurs quinze ans avec la sortie d’Amer, leur cinquième album, chez Les Acteurs de l’Ombre Productions.

L’album débute avec Of Swine and Ecstasy, un titre brut et oppressant qui laisse un sample angoissant nous mener à cet océan de noirceur régi par les hurlements massifs. On retrouvera également un break pesant mais mélancolique qui nous conduit à une approche plus minimaliste, laissant une section rythmique réduite soutenir des leads mélodieux et mélancoliques, suivis par Amer, le titre éponyme, qui lâche immédiatement les éléments les plus agressifs. Les riffs rapides complétés par les cris viscéraux fonctionnent parfaitement sur ce morceaux aux influences Old School, créant régulièrement des vagues de rage avant de laisser des sonorités accrocheuses rejoindre la déferlante pour finalement la draper de mélancolie avant que Where We Sink ne nous dévoile une tornade aussi cinglante qu’intimiste. La rythmique se pare parfois de sonorités imposantes, faisant du titre un véritable ouragan viscéral qui accueillera même un chant clair lointain lors de ce passage entêtant qui nous mène jusqu’à Astral Jaws et ses sonorités planantes qui contrastent avec la base massive. Les leads dissonants renforcent la sensation d’oppression abyssale que le groupe cultive côte à côte avec la douceur inattendue, puis le final apaisant nous laisse lentement dériver jusqu’à The Cave of Superstition, l’ultime composition, qui est de loin la plus longue, mais également la plus expérimentale. On notera par exemple ce break fait de percussions et de voix lointaines qui s’intègre parfaitement au Black Metal froid et imposant, qui va finalement se renforcer avant de laisser les sonorités mystérieuses et ritualistiques resurgir, à nouveau écrasées par une déferlante qui se dirige imperceptiblement vers un final épique.

Moonreich propose avec Amer un univers riche mais sombre, créé par des vagues de noirceur, de puissance et de mélodies glaciales entêtantes, alimentant en permanence un flot de sonorités saisissantes. Un excellent opus.

90/100

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