Review 1743 : Ekrom – Uten Nådigst Formildelse

Le premier album d’Ekrom voit le jour.

Après un premier EP en 2022, le groupe norvégien composé de Kharon (guitare/chant/claviers, The Kovenant) et Thomas Ødegaard (batterie, Conjuration, Nocturnal Breed) annonce la sortie de Uten Nadigst Formildelse chez Edged Circle Productions.

Le groupe affirme ses racines Old School et glaciales dès Bell Witch, une composition brute et effrénée qui compte également sur quelques claviers ambiants pour développer son oppression. L’approche changera à peine sur The Black Flame Of Seth, un titre qui offre quelques parties légèrement plus mélodieuses et moins vives, développant principalement les sonorités entêtantes et mystiques que le duo entretient parfaitement, mais la violence revient rapidement se mêler aux sons planants en nous menant à The Black Hearted Ragana et à sa lenteur lancinante. La batterie apporte une certaine dynamique à cette vague de distorsion sombre, dissonante et crasseuse, mais également parfois surprenamment apaisante, puis le son clair contribue à cette atmosphère planante, qui sera entachée par Abyss Of Eternity et ses premières notes très vives, complétées par des parties vocales vomies et rauques, alors que la rythmique s’apaise parfois, alors que Misanthropy Void nous autorisera une nouvelle brise fraîche avec une introduction triste mais très mélodieuse, qui colle parfaitement à l’approche mélancolique de la rythmique sombre et funeste. Les parties vocales tarderont à arriver, annonçant le contraste avec cette explosion viscérale, mais on les retrouvera immédiatement avec I Djevelens Skygge, le titre suivant, qui reste ancré dans cette dualité entre éléments majestueux et base abrasive. Les influences norvégiennes mêlées avec les claviers donnent un résultat aussi mystérieux que lancinant, y compris sur ce passage Old School où les cymbales sont mises à l’honneur, tout comme sur la lancinante My End, où la batterie se déchaîne sous des parties imposantes beaucoup plus douces. Le mélange rythmé continuera de progresser en compagnie des parties vocales brutes entre deux cassures jusqu’à When I Enter The World Of Unknown, la dernière composition, où les hurlements deviennent terrifiants dans le brouillard oppressant et impénétrable duquel les leads peinent à s’extirper pour contribuer au chaos ambiant jusqu’à la dernière note.

L’approche Old School pesante d’Ekrom est parfaitement retranscrite avec Uten nadigst formildelse, un album qui s’inspire autant des racines sombres et brutes du Black Metal que de ses inspirations majestueuses et hautement solennelles.

85/100

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