Le Black Metal Français est à l’honneur grâce à Sanit Mils Records ! Pensées Nocturnes, Houle, Griffon et Bovary nous ont donné rendez-vous pour honorer ce style sombre sous toutes ses formes en ce mercredi soir.
On débute avec Bovary, dont le sample introductif annonce un désespoir intense, suivi par les premiers riffs et les hurlements. Le groupe a également pris soin de placer quelques bouquets de fleurs sur scène, décorant tristement leurs complaintes que Petri Ravn (guitare/chant) introduit sobrement avant de se remettre à hurler toute sa détresse à l’unisson avec Étrange Garçon (guitare/chant). On notera également certains passages plus bruts et agressifs grâce à la section rythmique composée de Bastien (batterie) et Loïs (basse), mêlant les sonorités DSBM avec une approche massive, toujours suivies par les tonalités dissonantes hypnotiques que les quatre musiciens maîtrisent à la perfection. Sur la fin du dernier morceau, Étrange Garçon confiera sa guitare à une ombre encapuchonnée pour descendre hurler les dernières paroles au centre de la fosse, toujours avec cette sincérité viscérale caractéristique, suivie par les acclamations du public, puis du silence.
Setlist: Par Amour Du Vide (sur bande) – Ana – Nous sommes… – Bénies soient les putains – Dialogue amputé – …Et je ne serai plus là pour l’attendre – Bonheur léthargique
La soirée se poursuit avec Griffon, dont les musiciens maquillés débutent leur set dos à nous. Mais à la seconde où ils se retournent, la déferlante nous frappe de plein fouet, menée par les hurlements possédés d’Aharon (chant), parfois aidé par quelques choeurs. L’assaut de Sinaï (guitare), Dino (basse), Antoine (guitare) et Kryos (batterie) se poursuit, explorant des tonalités mélodieuses mais toujours très sombre, en compagnie d’interventions vocales puissantes et relativement diversifiées, continuant de nourrir la rage des franciliens qui prennent à peine le temps de respirer entre deux titres. Les musiciens n’hésitent pas à s’avancer pendant les passages les plus intenses, laissant le vocaliste parfois jouer avec son pied de micro ou tombant à genoux pour donner vie à ses cris qui emplissent la salle sous les flashs lumineux. Après seulement six morceaux, le combo sera forcé de laisser la scène, non sans avoir engendré une vague d’applaudissements mérités.
Setlist: Abomination – Souviens toi, Karbala – Jérusalem – Apotheosis – L’Ost Capétien – La Cité Est Perdue
Deux lanternes sont disposées sur la scène pour accompagner l’arrivée de Houle, qui vient nous conter la rage de la mer. Alors que la rythmique de Zéphyr (guitare), Græy Gaast (basse) et Vikser (batterie), accompagnée par les mélodies de Crabe (guitare), sévit, Adsagsona (chant) entre en scène et commence à son tour à hurler, ajoutant sa voix à la fureur insondable des riffs du groupe. Headbanguant tout en jouant, les quatre musiciens délivrent un véritable ouragan rythmé par quelques passages plus doux et menés par la vocaliste possédée par la musique torturée. Avec leurs cinq titres seulement, le combo a réussi à convaincre l’intégralité de l’assemblée, qui n’est malheureusement pas aussi conséquente que l’on pouvait l’espérer, mais qui se masse devant la scène et entre sans souci dans la tempête sous les lumières à dominance bleue. On notera également quelques cris stridents relativement impressionnants et certains passages beaucoup plus fédérateurs, qui vaudront au combo de nombreuses acclamations.
Setlist: Le continent – Au loin la tempête – La dernière traversée – Mère nocturne – Sous l’astre noir
Dernier groupe de la soirée, la troupe de Pensées Nocturnes qui vient nous offrir une performance relativement différente, mais tout aussi attendue par une foule visiblement très réceptive au mélange aussi original que singulier mené par Léon Harcore (chant/trompette/trombone). Et si c’est bel et bien le frontman qui capte tous les regards, Gégé (accordéon), Le Grand (basse), Roro (guitare), Jacky (batterie) et Zakouille (guitare) ne se privent pas pour remuer sur scène, et haranguer une audience qui profite de chaque note, sombre ou festive. Le vocaliste n’hésitera pas à alterner entre ses cuivres ou à faire remuer lui-même la fosse en y entrant, pendant que les lumières atroces découpent les silhouettes de ses musiciens. Entre deux titres, le groupe remercie chaleureusement son public à base de “Je compte sur toi pour foutre le bordel, Paris !” et autres joyeusetés pour nous inciter à les rejoindre dans la folie, et c’est après un ultime morceau aussi décadent que cadré que le groupe sera acclamé pour sa performance.
Setlist: Viens tâter d’mon carrousel – Paria – Le Tango du vieuloniste – Rahu – Monosis – Poil de Lune – Deux bals dans la tête – Padam – Sydrogine
A tous ceux qui disent que la France n’est pas une terre de Metal, je répondrai simplement qu’ils avaient tort d’avoir déserté ce soir-là. Avec leur approche personnelle du Black Metal, Pensées Nocturnes, Houle, Griffon et Bovary ont su convaincre toute la salle, prouvant que leur touche vit toujours plus intensément. Merci à Sanit Mils Records pour l’organisation de la date, et plus particulièrement à Vangelis pour l’accréditation photo.