L’histoire d’Antirope s’écrit actuellement.
Créé en 2015 en Allemagne par Slaven Stokic (chant/guitare) et Patrick Fleischer (guitare/choeurs), rejoints plus tard par Julie Fleischer (basse) et Tobi Schauseil (batterie), le groupe signe avec Eclipse Records pour la sortie d’Amnesia, son premier album.
Is This the End, le premier morceau, place immédiatement des tonalités groovy et accrocheuses avant que la rythmique ne devienne plus dissonante et lente pour accueillir le chant. Le contraste entre les deux parties de ce titre se révèle finalement très cohérent et complémentaire avant que Black Or Two ne révèle des sonorités plus accessibles recouvertes d’une bonne dose de saturation aux influences Alternative/Grunge. A nouveau, le mélange reste relativement accrocheur tout comme sur Dead Sun qui se montre plus mélancolique avec une approche plus lancinante, laissant le chant clair nous envoûter lentement. Le groupe ne manque pas d’exploiter ses racines Post-Rock pour accentuer le côté pesant que l’on retrouvera aussi avec Beautiful Liar, dont la rythmique saccadée respire le désespoir avant de s’enflammer pour nous étouffer sur sa dernière partie. Ropes prend la suite tout en conservant cette approche entre le groove et la dissonance entêtante tout en s’autorisant un sursaut d’énergie sur la fin avant de revenir dans des tonalités plus douces sur Give Me More, où le son clair occupera la première partie du morceau. La saturation reviendra énergiser les riffs, puis Passenger nous hypnotisera avec une rythmique lente mais lancinante grâce à une sa guitare étrangement mélodieuse, en particulier sur ce break intense. La quiétude nous mène à Time Is A Killer, qui viendra la perturber avec sa lourdeur abrasive alors que les parties vocales y sont toujours fermement ancrées, tout comme sur Everything You Are qui laisse pleinement ses racines Progressive s’exprimer sur ce titre apaisant, dont la rythmique ne se renforcera que sur la seconde moitié. Amnesia, la composition suivante, adopte des tonalités Industrial froides empruntées à un projet américain bien connu, qui se parera de la touche du groupe sur les moments les plus énergiques, puis qui disparaîtra sur Utopia, le long dernier morceau, qui nous offre de petites touches d’énergies pour rythmer sa marche jusqu’au néant.
Amnesia est un album surprenant qui va nous habituer à une certaine mélancolie dissonante empruntée au Doom avant de la briser pour y placer des influences très diversifiées sous une base Alternative qu’Antirope assume et manie comme personne.
75/100