Ofnus s’éveille avec un premier album.
Créé en 2021 au Pays de Galle par William Philpot (chant, Asbjorn Daemonium de Noctis, Black Pyre, Asbjorn Perversus), James Ponsford (guitare, Blind Divide), Alyn Hunter (guitare, Agrona, Mors Vincit Omnia, Tywyllwch), Richard Rees (basse) et Ethan Reed Spargo (batterie, Black Pyre), le groupe signe en 2023 chez Naturmacht Productions pour la sortie de Time Held Me Grey And Dying.
Avec Burned By The Soul Of The Moon, le premier morceau, le groupe va d’abord instaurer une ambiance pesante avant de laisser ses mélodies sombres se mêler aux grognements inquiétants sur une rythmique solide. La dissonance envoûtante flotte lentement sur le blast et les parties plus imposantes de cette longue composition, y compris lorsque les chœurs majestueux se mêlent aux hurlements en nous menant à The Endless Grey et à sa mélancolie aussi pesante qu’entêtante. Les orchestrations tiennent une place très importante sur ce titre, reprenant parfois ces voix imposantes avant de nous offrir quelques accélérations plus vives, puis une voix nous conduit à Fading Dreams et à ses riffs tranchants. Les sonorités Old School énergiques collent également à la perfection à cette approche brumeuse et enivrante des leads qui chevauchent la rythmique effrénée, mais aussi aux moments occultes peuplés de choeurs, créant un contraste avec les premières notes de la très douce Grains of Sand. Même lorsque la saturation vient envelopper les riffs et les recouvrir de hurlements fantomatiques, ils restent lancinants et apaisants, laissant la pression retomber avec un break mélodieux en son clair relativement dissonant avant une dernière vague plus pesante qui débouche sur Monody, un interlude assez court comparé aux autres morceaux. Le son presque féérique nous laisse planer un instant avant qu’Exulansis ne nous noie à nouveau dans cet ouragan pesant et sombre rythmé par les diverses apparitions vocales complémentaires que le groupe invoque pour donner vie à ses répliques sismiques intenses. Quelques leads apportent une fois de plus des sons transcendants que l’on retrouvera également sur Echoes, une composition qui sait parfaitement manier les éléments les plus bruts pour les coupler aux mélodies aériennes. Elles seront également mises à contribution pour tempérer l’ardeur de la rythmique déchirante, tout en laissant parfois place à des orchestrations démonstratives, avant qu’A Thousand Lifetimes ne vienne mettre le point final à cet album avec une dernière tempête mélancolique et harmonieuse qui ajoute douceur et apaisement aux ténèbres profondes pendant plus de huit minutes, avec seulement un court break qui fera naître la voix claire avant qu’elle ne soit elle aussi balayée par la puissance des riffs.
Très jeune, Ofnus possède déjà une identité affirmée et un son incroyablement précis entre ses sonorités brumeuses et sa rythmique massive. Time Held Me Grey And Dying sonne comme la promesse d’une mélancolie saisissante, orchestrée par des voix transcendantes.
95/100
