Review 1797 : Djinn-Ghül – Opulence

Djinn-Ghül ressort de son antre.

Créé en 2016 par l’américain Grant Nachbur (chant/tous instruments, Auricular Insemination, Ritual Aesthetic, ex-Nephrectomy) et le vénézuélien Junior Patiño (chant, Human Carcass Crop Circle, Deflorated Pussy, Rotten Vomit…), le groupe sort son premier album en 2017, suivi du second trois années plus tard. En 2023, ils annoncent Opulence, leur troisième album, toujours chez Vicious Instinct Records.

Après quelques percussions inquiétantes, God Lymph nous écrase sous une rythmique étouffante et saturée à l’extrême qui laisse à peine quelques notes dissonantes sortir de ce voile de noirceur. Les hurlements finiront par apparaître en même temps que les riffs explosifs, mêlant Deathcore, Brutal Death et Grindcore avant de laisser place à la tout aussi violente Xobek et à ses sonorités occultes perturbantes. Le groove sec mêlé aux vagues de puissance brute est parfait pour permettre au groupe de nous autoriser quelques courts moments de répit, comme sur le final qui mène à Ghola et à son approche sombre que les deux musiciens cultivent via des passages rapides et agressifs. Sur Opulence, le titre éponyme, le groupe fait appel au vocaliste Jordan James (Disentomb, Hydrocephalic) pour renforcer les hurlements massifs , tout en conservant une certaine dualité avec les cris perçants et leurs effets cybernétiques, ancrant le groupe dans son unicité. Le son pioche également dans un Slam Death accrocheur avant que Pseudosapien ne vienne imposer sa déferlante à pleine vitesse sous des claviers inquiétants et un blast saccadé qui laissera finalement sa place à Mother, un interlude angoissant où les sonorités Industrial rencontrent quelques voix samplées. La panique silencieuse continue sur Fruitless Grasp avant d’être annihilée par la virulence des riffs et des hurlements, où l’on retrouve Phlegeton (Wormed, Lifelost, ex-Godüs…) qui apporte sa propre touche de lourdeur vocale à l’ouragan avant que les influences modernes expérimentales ne nous conduisent à Garden of Jaws (It Sees Too Much) et à sa rythmique écrasante faite de patterns chaotiques mais extrêmement entraînants qui alternent énergie malsaine et passages aériens sombres. Grave Vessel, le dernier titre, amplifiera les éléments Noise et Industrial pour créer une dernière vague d’oppression sonore, parfois rejointe par quelques riffs efficaces avant un final entêtant.

Si vous aimez les sonorités Old School et conventionnelles, fuyez. Le chaos rampant créé par Djinn-Ghül s’enrichit à chaque écoute, laissant Opulence devenir aussi dérangeant qu’addictif tout en nous écrasant consciencieusement.

90/100

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