L’heure a sonné pour Rannoch.
Créé en 2004 en Angleterre par Ian Gillings (guitare/chant), Richard Page (guitare/choeurs) et Paul Lloyd (basse/choeurs), le groupe fait appel au batteur Dan Presland (Black Lava, A Million Dead Birds Laughing, ex-Ne Obliviscaris) pour donner vie à Conflagrations, son troisième album.
Les quatre musiciens débutent avec Degenerate Era, une composition introductrice qui laisse d’abord quelques notes mélancoliques planer avant que la lourdeur ne reprenne sa place, suivie par quelques hurlements pesants avant une nouvelle phase de douceur qui nous mène à Prism Black et à ses riffs saccadés écrasants. On remarquera une approche aussi travaillée et complexe que violente, qui laisse le mix moderne prendre toute son ampleur lors des passages effrénés dissonants où les parties vocales viennent alourdir le mélange, mais également lors du break en son clair aérien, brisé par une longue partie lead avant le retour de la lourdeur. Les éléments lancinants laisseront leur place à Threads, qui fait légèrement accélérer le mouvement tout en conservant le groove pachydermique, mais en plaçant quelques choeurs plus doux pour venir tempérer la fureur de ce blast dévastateur. Les hurlements deviennent également plus viscéraux avant que Conflagrations ne nous autorise un court répit avec son introduction, qui progresse doucement vers un passage transcendant avant d’accueillir à nouveau le son puissant et les parties vocales massives, qui se transformeront par moments en paroles entêtantes, avant de laisser les racines Prog nous conduire à Daguerreotype et à son agressivité sans limite. Le son reste extrêmement précis dans les passages les plus virulents, témoignant d’une très haute maîtrise de la puissance, mais également des parties groovy plus entêtantes recouvertes d’une dissonance aérienne, ou du calme inquiétant qui sévit sur Earth-Recycle, un interlude étrange qui nous mène à Threnody to a Dying Star, la très longue dernière composition, qui met à l’honneur les influence Progressive du groupe en renforçant peu à peu ses riffs jusqu’à ce qu’ils explosent avec la saturation. La partie instrumentale reste très intense, alternant rythmique acharnée et leads cinglants sans voix, pour finalement revenir à sa vitesse de départ, pour clore l’album avec des sonorités riches.
Rannoch est un projet incroyablement solide qui sait laisser la lourdeur, le groove et la fureur s’exprimer via des riffs massifs tout en piochant dans ses diverses influences. Conflagrations va fasciner les amateurs de technicité et étonner plus d’un auditeur !
85/100