Porta Nigra va vous étonner.
Créé en Allemagne en 2010, le groupe mené par Tobias (guitare/basse/composition, ex-Membaris), André Meyrink (chant, Chaos Invocation, ex-Crescent) et Jöschu Käser (basse/batterie, Aara, Forgotten Tomb, Malphas, Thron…), puis d’annoncer en 2023 Weltende, leur quatrième album, chez Soulseller Records.
Ils sont accompagnés par Kraal (chant), Stefan Hofmann (guitare), John Never (claviers) et Anna Maren (chant/violon).
L’album débute via Es ist Krieg, un premier titre à l’introduction relativement mystérieuse qui laissera les musiciens se déchaîner d’un coup, lançant les riffs et les hurlements à pleine vitesse. Quelques parties plus lentes et majestueuses alimentent l’ambiance pesante, mais c’est la fureur qui domine le son, tout comme sur Götterblut et sa rythmique frénétique qui colle parfaitement au débit effréné du vocaliste. Le chant clair inquiétant complète les hurlements et les leads cinglants, suivi par l’approche accrocheuse de Völkerbrand, qui intègre des éléments Black/Death Metal efficaces pour renforcer sa déferlante de rage, mais également des claviers imposants qui créent un contraste avec les mélodies froides mais entêtantes de Verlorene Paradiese, qui se transformeront rapidement en sursauts étranges. Le groupe se montre à nouveau très agressif sur ce morceau, mais il nous laissera souffler avec Bestienschlund, le titre le plus court de leur album, qui consiste en une mélodie lancinante de plus de trois minutes sur laquelle une voix samplée nous conte son histoire, en allemand comme le reste des morceaux. Les vagues de puissance brute et saccadée reprennent dès Die himmlische Revolution, qui va emprunter des influences Industrial pour créer ses sonorités entraînantes et rapides sous lesquelles le vocaliste s’en donne à coeur joie entre deux leads criards, avant de laisser Weltende étaler son pessimisme musical. Bien que je ne comprenne toujours rien à l’allemand, on sent aisément que ce morceau est de loin le plus pesant, alternant les parties vocales massives avec les cris de désespoir sous une rythmique changeante. Le final étrange laisse le sample vocal nous accompagner jusqu’à Triebgeschwärme et ses leads entêtants qui rythme les vociférations sous une rythmique solide et accrocheuse qui nous propulse sur la sombre quiétude avec laquelle débute Hora Mortis, la dernière composition, qui se pare rapidement d’une saturation brute pour compléter ses sonorités hypnotiques, ses choeurs plaintifs et ses orchestrations mélancoliques.
Si Porta Nigra trouve ses influences les plus importantes dans le Metal Extrême, il ne fait aucun doute que le groupe ne se prive pas pour octroyer à Weltende des tonalités inattendues, mélancoliques et inquiétantes pour donner vie à son oppression.
85/100