Interview : Porta Nigra

Weltende review FR / EN

Version Française ?

Few questions to Tobias, also known as Gilles de Rais, founder and vocalist/guitarist of the Extreme Metal band Porta Nigra.

Hello and first of all, thank you very much for your time! Could you please introduce yourself and the band Porta Nigra without using the usual Metal labels?
Tobias: I am Tobias, active within the German Extreme Metal scene since the 1990ies and founded my own project Porta Nigra in 2010. It is heavily inspired by Fin de siècle (a phrase which typically encompasses both the meaning of the similar English idiom « turn of the century », ed.) and decadence literature and we use influences from almost all Metal styles and even outside of Metal.

How do you link the name Porta Nigra to the band’s music identity?
Tobias: The meaning of the name you will find in our music, lyrics and visuals. It really is just a name that sounds good to me and has words that are not overly used in the music scene.

Weltende, your new album, is now out, how do you feel about it? Do you already have some feedback?
Tobias: Very good. I think it’s a huge step for us in terms of songwriting, performance and sound. Also it has elements from all our pretty different albums that we have done so far.

How would you sum Weltende’s identity up in only three words?
Tobias: Dramatic, theatrical, aggressive.

How did the composition process happen for Weltende? Did you notice some differences with the previous releases?
Tobias: We have a new drummer (Jöschu Käser, also Forgotten Tomb) and music writing went pretty fast. After the more Black Metal-oriented style of the album before I was more free to use whatever came to my mind. Vocals and mixing kind of took long until we were satisfied…

What about the artwork, and how does it embody the band’s music?
Tobias: Uprising by Käthe Kollwitz deals with the Peasants’ War in Germany in the 16th century and therefore does thematically not fit into the album’s concept which is a homage to the expressionist writers that died in the First World War, so much later. But it captures the feeling of conflict and distress perfectly and also the biography of Kollwitz fits into our concept.

Where do you find inspiration to create your music?
Tobias: Mostly obscure literature but also music obviously, Ambient, Industrial, Black Metal and many other things.

The band’s music is definitely an unusual melting of extreme Metal influences, mainly rooted in Black Metal universe. What do you consider as your influences?
Tobias: Second Wave Scandinavian and German/French/American Black Metal, as well as basically any other style of Metal and beyond. Favourite Metal band would be Dodheimsgard but also German Bethlehem, Lunar Aurora and Totenmond are important to me.

Maybe you have a favorite song on this album? Or maybe the hardest one to achieve for the album?
Tobias: I like Verlorene Paradiese because it has a good groove. I would like to maybe explore that path more. Hora Mortis was not hard but a lot of stuff is happening in that song, so we worked a lot on it.

The band mainly uses German as the lyrics’ language, why did you make this choice, instead of English, as many bands do? What about the vocal samples, where do they come from?
Tobias: I have my own style of writing that I could never translate to English, it would loose its edge. The voice samples are almost all from Austrian actor Oskar Werner who is reading (rather screaming) expressionists lyrics at a festival in 1981.

Do you think you are still improving yourself as a musician and songwriter?
Tobias: Yes absolutely. I am still working on becoming a tighter guitar player and am very much interested in the magic of songwriting.

I don’t find on the internet any hint of Porta Nigra playing live, do you consider live shows?
Tobias: No, not interested in that. All focus on creating.

Are there any musicians or artists you would like to collaborate with? Whether it is for one song, or maybe more.
Tobias: It would be a dream if Austrian-French project Elend could do some orchestration or ambience for one of my songs. Well, a dream…

Maybe you know the French Metal scene? Which bands do you like?
Tobias: Yeah but no big surprises. We listened a lot to Blut aus Nord back in the day. Of course Deathspell Omega and I think I have three CDs by Nehëmah. And of course Elend which is one of the most fascinating “bands” of all time for me.

Funny and last question: which dish would you compare Porta Nigra’s music with?
Tobias: Foie gras, definitely. It tastes so good but when you know how it’s made you want to puke.

That was the last question for me, so thank you very much for your time and your music, last words are yours!
Tobias: Check out the new album, if you like it support the label and band. 

Version Française

Quelques questions à Tobias, également connu sous le nom de Gilles de Rais, fondateur et chanteur/guitariste du groupe de Metal Extrême Porta Nigra.

Bonjour et tout d’abord, merci beaucoup de m’accorder de ton temps ! Peux-tu te présenter et présenter le groupe Porta Nigra sans utiliser les étiquettes Metal habituelles ?
Tobias : Je m’appelle Tobias, je suis actif sur la scène allemande du Metal Extrême depuis les années 1990 et j’ai fondé mon propre projet Porta Nigra en 2010. Il est fortement inspiré par la littérature Fin de siècle (expression générique utilisée pour décrire l’esprit qui caractérise les dernières années du xixe siècle, ndlr) et de la décadence et nous utilisons des influences de presque tous les styles de Metal et même en dehors du Metal.

Comment relies-tu le nom Porta Nigra à l’identité musicale du groupe ?
Tobias : La signification du nom se retrouve dans notre musique, nos paroles et nos visuels. C’est juste un nom qui sonne bien pour moi et qui contient des mots qui ne sont pas trop utilisés dans la scène musicale.

Weltende, votre nouvel album, est sorti, comment te sens-tu ? Avez-vous déjà des retours ?
Tobias : Très bien. Je pense que c’est un grand pas en avant pour nous en termes d’écriture, de performance et de son. De plus, il contient des éléments de tous les albums assez différents que nous avons fait jusqu’à présent.

Comment résumerais-tu l’identité de Weltende en trois mots ?
Tobias : Dramatique, théâtral, agressif.

Comment s’est déroulé le processus de composition pour Weltende ? As-tu remarqué des différences avec les albums précédents ?
Tobias : Nous avons un nouveau batteur (Jöschu Käser, également de Forgotten Tomb) et l’écriture de la musique s’est faite assez rapidement. Après le style plus orienté Black Metal de l’album précédent, j’étais plus libre d’utiliser ce qui me venait à l’esprit. Les voix et le mixage ont pris du temps jusqu’à ce que nous soyons satisfaits…

Qu’en est-il de la pochette, et comment incarne-t-elle la musique du groupe ?
Tobias : Uprising de Käthe Kollwitz traite de la guerre des paysans en Allemagne au 16ème siècle et ne correspond donc pas au concept de l’album qui est un hommage aux écrivains expressionnistes qui sont morts pendant la première guerre mondiale, bien plus tard. Mais il capture parfaitement le sentiment de conflit et de détresse et la biographie de Kollwitz s’inscrit également dans notre concept.

Où trouvez-vous l’inspiration pour créer votre musique ?
Tobias : Principalement de la littérature obscure, mais aussi de la musique, de l’Ambient, de l’Industrial, du Black Metal et bien d’autres choses.

La musique du groupe est définitivement un mélange inhabituel d’influences Metal Extrêmes, principalement enracinées dans l’univers du Black Metal. Quelles sont vos influences ?
Tobias : Le Black Metal scandinave de la deuxième vague et le Black Metal allemand/français/américain, ainsi que tout autre style de Metal et au-delà. Mon groupe de Metal préféré est Dodheimsgard, mais les groupes allemands Bethlehem, Lunar Aurora et Totenmond sont également importants pour moi.

Peut-être as-tu une chanson préférée sur cet album ? Ou peut-être la plus difficile à réaliser pour l’album ?
Tobias : J’aime Verlorene Paradiese parce qu’elle a un bon groove. J’aimerais explorer davantage cette voie. Hora Mortis n’était pas difficile mais il se passe beaucoup de choses dans cette chanson, donc nous avons beaucoup travaillé dessus.

Le groupe utilise principalement l’allemand pour les paroles, pourquoi avoir fait ce choix, plutôt que l’anglais, comme le font beaucoup de groupes ? Qu’en est-il des samples vocaux, d’où viennent-ils ?
Tobias : J’ai mon propre style d’écriture que je ne pourrais jamais traduire en anglais, il perdrait de son intérêt. Les échantillons de voix proviennent presque tous de l’acteur autrichien Oskar Werner qui lit (plutôt en criant) des paroles expressionnistes lors d’un festival en 1981.

Penses-tu que tu continues à t’améliorer en tant que musicien et auteur-compositeur ?
Tobias : Oui, absolument. Je travaille toujours à devenir un guitariste plus précis et je suis très intéressé par la magie de l’écriture de chansons.

Je ne trouve pas sur Internet de traces de Porta Nigra en live, est-ce que vous envisagez de faire des concerts ?
Tobias : Non, cela ne nous intéresse pas. Nous nous concentrons sur la création.

Y a-t-il des musiciens ou des artistes avec lesquels tu aimerais collaborer ? Que ce soit pour une chanson, ou peut-être plus.
Tobias : Ce serait un rêve si le projet franco-autrichien Elend pouvait faire une orchestration ou une ambiance pour l’une de mes chansons. Enfin, un rêve…

Peut-être connais-tu la scène Metal française ? Quels sont les groupes que tu aimes ?
Tobias : Oui, mais pas de grandes surprises. Nous écoutions beaucoup Blut aus Nord à l’époque. Bien sûr Deathspell Omega et je crois que j’ai trois CD de Nehëmah. Et bien sûr Elend, qui est pour moi l’un des groupes les plus fascinants de tous les temps.

Dernière question amusante : à quel plat comparerais-tu la musique de Porta Nigra ?
Tobias : Le foie gras, sans aucun doute. C’est tellement bon, mais quand on sait comment c’est fait, on a envie de vomir.

C’était la dernière question pour moi, donc merci beaucoup pour votre temps et votre musique, les derniers mots sont pour vous !
Tobias : Essayez le nouvel album, si vous l’aimez, soutenez le label et le groupe.

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