Review 1863 : Cryptopsy – As Gomorrah Burns

Onze ans. Il nous aura fallu attendre onze ans avant que Cryptopsy n’annonce son huitième album.

Créé en 1988 sous le nom de Obsessive Compulsive Disorder, puis Necrosis puis Gomorra, le groupe canadien composé actuellement de Flo Mounier (batterie, Arise from Worms, Tribe of Pazuzu, Vltimas, ex-Nader Sadek), Christian Donaldson (guitare, Mythosis), Matt McGachy (chant, 3 Mile Scream) et Olivier Pinard (basse, Cattle Decapitation, Akurion, Vengeful, ex-Obvurt) dévoile As Gomorrah Burns, chez Nuclear Blast.

L’album s’ouvre à pleine vitesse avec Lascivious Undivine, qui nous montre sans mal que le groupe n’a rien perdu de sa superbe : riffs saccadés, patterns complexes, blast furieux et hurlements sauvages se mêlent habilement tout en nous piétinant avec rage. On retrouve quelques passages Old School lourds et énergiques avant qu’In Abeyance ne prenne la suite avec la même violence effrénée, parfois teintée d’éléments plus dissonants et inquiétants qui nous autorisent à respirer entre deux vagues de fureur. Les quatre monstres enchaînent avec Godless Deceiver qui nous étouffe sous des riffs incroyablement lourds et groovy légèrement plus lents, mais la vitesse n’est jamais loin pour nous offrir des passages accrocheurs. On notera également un solo étrangement lancinant, puis Ill Ender renoue immédiatement avec cette tornade rythmique dans laquelle tous les instruments sont mis à contribution pour créer un son explosif en toutes circonstances, même lors des passages plus lents et hachés, qui nous conduisent à Flayed The Swine et à son introduction inquiétante. La brutalité pure refera bien évidemment surface en un instant, mais le titre conserve certains éléments hypnotiques dissonants qui font son charme, tout comme sur The Righteous Lost qui n’hésite pas à nous molester à coups d’harmoniques tranchantes récurrentes et de parties de basse dévastatrices, mais également avec un solo épique. Le son s’assombrit considérablement sur Obeisant et sa lourdeur angoissante, teintant également les parties les plus agressives du morceau sous les habituels hurlements déchaînés, puis l’album touche à sa fin avec Praise The Filth, le plus long des huit titres, qui n’est clairement pas le moins violent et qui n’hésite pas à coupler les riffs rapides et complexes à un break final apocalyptique.

Cryptopsy est toujours en pleine forme, et nous livre avec As Gomorrah Burns un album hautement dévastateur. Bien qu’un peu court, leur huitième opus est à la hauteur de nos espérances et va faire exactement ce que l’on attend de lui : nous démonter sauvagement.

95/100

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