Troisième et dernier jour pour cette 11e édition du Mennecy Metal Fest, et premier point positif : bien que toujours présente la chaleur est légèrement redescendue, signe d’une existence faiblement moins complexe. On attaque donc dès 13h30, comme la veille !
Et comme hier également, ce sont Karpathian Relict qui s’avancent sur la scène, désireux d’effectuer un deuxième set pour marquer les esprits. C’est chose faite avec le premier titre, qui est le même que la veille, et qui verra la même gestuelle s’effectuer, avec comme constat que le groupe a pris confiance en lui, et n’hésite pas à se briser la nuque dès le coup d’envoi. “It’s a great honor to begin the last day of the festival!” lâche le vocaliste avant d’enchaîner avec la suite de leur setlist, qui s’est vue légèrement réduite tout comme leur temps de jeu, mais qui va finalement réussir à réveiller les plus endormis, qui vont les applaudir comme il se doit à l’issue du show.
On passe à la petite scène, où c’est un NZGL renouvelé qui voit le jour. Si Gaël (guitare) et Max (chant) sont toujours présents, le groupe semble avoir changé une bonne partie de son line-up, tout en restant assez constant. Quelques petits soucis techniques viendront entacher les parties vocales d’Anne-Sophie (chant), qui donne avec fougue la réplique à son acolyte masculin, pendant que les musiciens, relativement statiques, headbanguent en jouant leurs parties. Le show reste très appréciable, et il aura permis aux plus aguerris du festival, d’apprécier le groupe sous une troisième forme !
Retour sur la grande scène, en plein soleil, pour une leçon de Doom Romantique avec Après Moi Le Déluge. Pour ceux du fond qui ne suivent pas, le groupe nouvellement formé s’articule autour du duo vocal Karen (Gonezilla) et Olivier (Conviction), qui se sont entourés de musiciens pour nous laisser nous délecter d’un son lent infusé de Doom et Funeral Doom. Le show est donc très lancinant, laissant les deux vocalistes se répondre, se rejoindre et jouer ensemble pendant que leurs acolytes se concentrent sur leur rythmique et leurs mélodies. Malgré le peu de spectateurs, le combo aligne ses riffs, entrecoupés d’interventions vocales destinées à introduire leurs morceaux, que j’ai hâte de retrouver dans un contexte plus propice.
Retour dans la violence pure avec Pleasure To Kill, qui nous l’annoncent directement : “On fait du Thrash !”. Car oui, le nom est (sans aucun doute) tiré d’un titre de Kreator, maîtres incontestés du style venus d’Allemagne, et qui inspirent visiblement les riffs des orléanais, qui auront tôt fait d’énergiser les premiers rangs, se lançant parfois dans quelques séances de headbang frénétiques. SI le guitariste semble légèrement en retrait au début du set, concentré sur ses leads criards, le bassiste ne manquera pas de nous motiver à les soutenir dans leur œuvre, qu’ils semblent bien maîtriser, alignant les titres avec de très courtes pauses, et qui se verra gratifié d’un petit pit avant la fin du show.
Retour sur la scène principale pour le Nu Metal de Waking the Misery, qui va débuter devant un public visiblement prêt à en découdre et habitué des franciliens. Très motivés, les membres n’hésitent pas à haranguer la fosse en jouant, et s’autoriseront même quelques traits d’humour entre les morceaux, tous aussi bien reçus par leur audience. Et comme il ne fait pas assez chaud aux yeux du groupe, deux jeunes femmes viendront lancer des t-shirts dans la fosse, qui tentera tant bien que mal de les réceptionner avant de retourner remuer le crâne ou se foncer joyeusement dedans sur les compositions suivantes, qui s’autorisent parfois quelques touches plus mélodieuses sans oublier le côté brut. Bilan des courses, je préfère largement le live.
Je n’avais pas vu Savage Annihilation depuis 9 ans déjà, et j’avais hâte de pouvoir à nouveau voir leur son prendre vie. Je n’ai pas été déçu, le trio est plus que carré, alignant un Death Old School massif et agressif à souhaits laissant des leads tranchants s’ajouter à une base grasse et des hurlements bestiaux qui passent extrêmement bien en live. La chaleur n’empêchera pas la fosse de se rapprocher devant les trois musiciens, qui bien qu’un peu statiques offriront un show très appréciable pour l’heure du goûter.
On passe au Black Metal avec Moonreich qui s’empare de la Menn’Stage, prêts à déverser leur noirceur viscérale. J’avais beaucoup aimé leur dernière sortie physique, mais malgré m’être déplacé dans toute la fosse, je suis forcé de me rendre à l’évidence : le mixage ne leur rend absolument pas honneur… Seules les parties les plus mélodieuses sont audibles et appréciables, alors que les quatre musiciens se démènent, martyrisant leurs instruments pendant que les parties vocales viennent se poser sur le son chaotique. A part quelques personnes littéralement possédées, le public restera également sur sa faim.
Continuons donc avec Hysteria, que je ne connaissais pas et qui va à ma grande surprise placer des riffs Old School d’un Brutal Death massif, qui va très rapidement me convaincre. Les parties vocales grasses partagées permettent de maintenir l’énergie des musiciens qui remuent même lorsque les éléments les plus techniques entrent en jeu, et il n’en faudra pas plus à la foule pour adhérer également ! Les titres s’enchaînent, le son reste très constant, et les nuques vont se délier sous le rouleau compresseur sonore que nous offre le groupe, un signe qui ne trompe pas !
On repasse très rapidement en Menn’Stage pour Les Ramoneurs de Menhirs, un groupe étrangement très statique pour leur Punk Celtique qui fera danser la foule. Même si le son est constant, que le mix est clair, que le discours politique séduit et que les mosheurs, slammeurs et autres excités sont plus que satisfaits, je laisse sans aucun regret ma place, et pars me ressourcer ailleurs.
La foule grandit sur la Eye Stage, attendant avec impatience le retour de No Return, qui ont récemment rappelé leur ancien chanteur Moreno Grosso. Et même si l’incompréhension règne quand à leur passage sur cette scène et non la principale, le groupe va tout donner ce soir, malgré les lumières parfois absentes, pour nous offrir un son digne des grands noms du Metal français qu’ils représentent. Parties vocales, rythmique, solos, tout y passe, et tout nous régale pendant près d’une heure durant laquelle le groupe présente ses titres, anciens et plus récents, alors que la fosse ne se ménage pas non plus, profitant des quelques interactions pour souffler et tenir jusqu’au dernier titre.
Le dernier jour du festival touche à sa fin avec le show de Rotting Christ, qui tient aisément sa place de headliner avec un très bon son, une présence scénique efficace, un rythme accrocheur, des musiciens qui n’hésitent pas à arpenter la scène, et surtout un public présent. Ce n’est évidemment pas mon premier contact avec le groupe, mais je suis toujours aussi agréablement de voir à quel point les choeurs s’allient naturellement à la voix brute de Sakis Tolis (chant/guitare), qui ne va pas se ménager et offrir des cris ravageurs ou des passages plus mystiques, laissant même quelques tonalités Heavy s’inviter dans ses riffs. Le public n’hésite pas à remuer, en particulier sur les morceaux les plus agressifs de la formation, qui feront également headbanguer le groupe. Ils quitteront d’ailleurs la scène avec un sourire aux lèvres.
Ainsi s’achève la troisième journée du Mennecy Metal Fest 2023, et par la même occasion le festival lui-même. Le bilan est bien évidemment positif, car même si quelques groupes n’ont pas su me convaincre, chaque formation a visiblement donné le meilleur pour offrir le spectacle attendu. Assister à de tels spectacles dans le parc de Villeroy restera un moment intense, avec cette pointe de nostalgie qui me fait remercier encore plus chaleureusement l’ensemble des personnes qui ont rendu cette expérience possible : Jean-Philippe Dugoin-Clément pour commencer, Maire de Mennecy, mais également toute l’équipe du festival, de la technique et des bénévoles, de Musiko_Eye, et Roger Weissier de Where The Promo Is, qui a assuré l’intermédiaire pour me permettre d’assister et photographier l’évènement. Merci également aux copains pour ces échanges de vannes sans fin, et sans aucun doute à très vite.