Review 1891 : Woe – Legacies of Frailty

Woe s’exprime toujours.

Créé aux Etats-Unis en 2007 par Chris Grigg (tous instruments, Glorious Depravity, Infiltrator, Unrest…), le groupe débute en projet solo, mais finit par évoluer avec le recrutement de membres. Il compose et enregistre cependant seul Legacies of Frailty, son cinquième album, qui sort en 2023 chez Vendetta Records.

Le musicien crédite tout de même Lev Weinstein, batteur du groupe, mais également de Krallice, Geryon, Anicon… sur certains titres.

Fresh Chaos Greets the Dawn nous enveloppe d’abord dans des claviers dissonants et perturbants avant de laisser le Black Metal pur développer ses sonorités dévastées surmontées de cris rauques. Les leads glaciaux s’intègrent parfaitement à la déferlante incessante qui ralentit parfois pour devenir plus majestueuse, puis le ton devient réellement apocalyptique sur Scavenger Prophets qui explose soudainement et se montre beaucoup plus pesante. Outre la rythmique plus lourde, les parties vocales sont également plus inquiétantes et étouffantes, parfois même doublées par des choeurs qui émergent du chaos, qui va s’étendre à The Justice of Gnashing Teeth, la composition suivante. On remarque quelques orchestrations en arrière plan, renforçant les mélodies sombres que le musicien développe naturellement et qui se trouvent apaisées par ce break central où des tonalités douces apparaissent, provoquant une accalmie plus durable qui redeviendra majestueuse à nouveau avant de donner vie à l’introduction étouffée de Distant Epitaphs. La viscéralité et les sons agressifs habituels ne tarderont pas à refaire surface, ponctuant la complainte de vagues de rage ravageuses avant que des racines Old School ne donnent un coup de fouet au titre, qui se précipitera vers un final plus doux. Shores of Extinction prend la suite pour combiner noirceur et une approche plus mélodieuse, mais on sent que l’ambiance change légèrement pour finalement laisser Far Beyond the Fracture of the Sky apporter la touche finale. Beaucoup plus vif, il mélangera les tonalités les plus viscérales avec une vitesse effrénée, mais également un passage plus imposant et les claviers cosmiques du premier titre avant de lancer l’ultime charge vers le néant.

Woe ne s’exprime que par des tonalités viscérales. Qu’ils soient rapides ou plus majestueux, les riffs de son créateurs nourissent une mélodie brute et naturellement sombre, qui fait de Legacies of Frailty une ode à la noirceur.

90/100

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