Review 1892 : Incantation – Unholy Deification

Pas de repos chez Incantation.

Créé en 1989 aux Etats-Unis et mené depuis lors par John McEntee (guitare/chant, Tribe of Pazuzu, Beast of Revelation, ex-Mortician, ex-Revenant), le groupe peut aujourd’hui compter sur Kyle Severn (batterie, Shed the Skin, ex-Acheron), Chuck Sherwood (bass, Occumancy, ex-Blood Storm) et Luke Shively (guitare, Dismemberment) pour la sortie de son treizième album, Unholy Deification, chez Relapse Records.

Depuis près de trente-cinq ans, le groupe nous vomit avec ardeur son Death Metal Old School aux influences Doom malsaines via des patterns évidents qui mêlent une lenteur étouffante avec des éruptions de violence plus vives, le tout surmonté par les parties vocales massives de son fondateur (qui n’a pris possession du micro qu’en 2004).

C’est exactement ce que le groupe va faire sur ces dix titres, qui commencent avec le blast assassin et les leads tranchants d’Offerings (The Swarm) IV, une composition grasse mais plutôt énergique. Le son s’assombrit et ralentit sur le final, qui nous mène à Concordat (The Pact) I et ses tonalités énigmatiques, qui vont accélérer sous les ordres de la batterie, laissant la guitare lead proposer régulièrement des éléments chaotiques avant que Chalice (Vessel Consanguineous) VIII ne charge à son tour. Le groupe se déchaîne totalement, ne nous autorisant que de courtes accalmies toujours emplies de double pédale, puis Homunculus (Spirit Made Flesh) IX piochera dans les tonalités inquiétantes pour enrichir sa lenteur entêtante qui s’immobilise progressivement, mais qui s’enflamme à nouveau avec Invocation (Chthonic Merge) X et son solo nébuleux. Les riffs effrénés succèdent à une première partie plutôt calme, mais le morceau est relativement court, et il laisse rapidement sa place à Megaron (Sunken Chamber) VI qui dévoile une introduction étrange, suivie de ces riffs saccadés caractéristiques de la personnalité musicale contrastée du groupe, intégrant des parties vocales mystiques avant que Convulse (Words of Power) III ne vienne nous piétiner. Le titre alterne à nouveau entre ses différents éléments pour créer un rythme infernal et accrocheur, alors qu’Altar (Unify in Carnage) V va commencer par nous ensevelir sous un voile de dissonance habité de cris terrifiants avant de placer des éléments légèrement plus énergiques. La torpeur finira par céder sa place à Exile (Defy the False) II, une composition solide où l’introduction est beaucoup plus douce, mais c’est à nouveau dans la violence que le groupe va progresser jusqu’à Circle (Eye of Ascension) VII où l’album prendra fin, non sans une dose de dissonance sombre et inquiétante, qui se dynamisera tout de même vers le centre avant de lentement rendre l’âme.

Incantation reste au sommet de son art, mêlant habilement riffs sauvages et parties asphyxiantes sous des vociférations massives. Un mystère subsiste sur Unholy Deification, que veulent dire ces numéros, et pourquoi sont-ils dans le désordre ?

90/100

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