L’heure de rejoindre les sombres salles parisiennes a sonné en cette fin septembre. La raison est bien simple : Akhlys, le mystérieux groupe américain est de retour pour une nouvelle tournée Européenne. Pour cette étape parisienne, le groupe sera accompagné de Miasmes et Thagirion, deux formations locales dont la réputation grandit dans le milieu underground.
La soirée commence donc avec la performance de Thagirion, qui vient visiblement pour en découdre avec un Black Metal massif teinté d’éléments Death bruts qui va immédiatement séduire le public. Le mélange entre les passages agressifs et les leads plus aériens est très bien géré au niveau du mix, laissant chaque élément répondre à l’autre sans l’effacer totalement pendant que le vocaliste joue avec son pied de micro, le délaissant parfois pour venir hurler au plus près de la foule. Dans l’assemblée, on remarquera quelques séances de headbang pour accompagner les moments les plus intenses, suivis des riffs lancinants sans aucun temps mort, et c’est après quelques remerciements que le groupe nous assène le coup de grâce, sous des applaudissements mérités.
Le plateau est réaménagé pour accueillir Miasmes, trio qui n’attend pas avant de nous déverser son Black Metal martial aux influences Punk sauvages. Il ne leur faudra qu’un titre pour mettre tout le monde d’accord : le groupe est aussi carré que déchaîné, laissant la section rythmique nous tenir en haleine à chaque morceau. La basse rugit sous les assauts de la guitare lors des leads, le blast solide motive l’audience à remuer le crâne, et les titres s’enchaînent, annoncés d’un seul mot par le bassiste/chanteur, avant que le son ne revienne, renouant chaque fois avec la violence et la rage, et c’est à l’issue de leurs neuf titres que les trois musiciens seront acclamés.
Setlist: Délivrance – Répulsion – Pestilence – Calvaire – Prophétie – Peste – Vermine – Aversion – Destructeurs
Place à Akhlys, dont le passage était plus qu’attendu. N’ayant pu assister à leur show de l’an passé, j’étais plus qu’impatient de retrouver le groupe qui me procure toujours autant de frissons à l’écoute des albums, et le moins que l’on puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu : leur son est identique, laissant chaque hurlement de Naas Alcameth (guitare/chant) hanter l’intégralité de la pièce, pendant que la rythmique nous étouffe. Les masques des musiciens rend la performance encore plus intense, et l’on observe avec plaisir ces silhouettes effrayantes martyriser leurs instruments, recréant l’atmosphère oppressante faite de noirceur pure, de haine, de dissonance et d’éléments mystiques. Quelques samples maintiennent l’ambiance sombre entre les morceaux, qui s’enchaînent dans un silence quasi-religieux malgré un souci technique, heureusement rapidement géré, devant un public certes statique, mais ébahi par la performance du groupe, dont chaque morceau sonne comme si c’était la fin du monde. Jamais une heure n’est passée aussi rapidement, et l’assemblée ne manquera pas de louer le groupe pour sa prestation.
Setlist: Intro (sur bande) – Pnigalion – Tides of Oneiric Darkness – Succubare – Ephialtes – The Dreaming Eye – Incubatio – Consummation
Il arrive parfois que les avis soient mitigés concernant une performance live, mais ce ne sera pas le cas ce soir. Les trois groupes ont parfaitement convaincu leur public, que ce soit avec le Black/Death agressif de Thagirion, le Black Metal infusé de Punk de Miasmes ou le son occulte d’Akhlys. Un sans-faute du début à la fin.