Review 1957 : Plague Rider – Intensities

Nouvelle aventure pour Plague Rider !

Créé en Angleterre en 2011, le groupe sort rapidement une démo la même année, suivie de peu par un album, ainsi que deux EPs. En 2023, Jake Bielby (guitare, Dybbuk, ex-Live Burial), Lee Anderson (basse, ex-Live Burial, ex-Horrified), Matthew Henderson (batterie, ex-Live Burial, ex-Horrified) et James Watts (chant, Dybbuk, Arkanar) signent chez Transcending Obscurity Records pour annoncer Intensities, leur deuxième album.

Temporal Fixation propose quelques notes claires en guise d’introduction avant de laisser le groupe accélérer progressivement, plaçant quelques cris en arrière-plan avant que la déferlante ne prenne place, laissant des sonorités Old School nous lacérer sur des patterns chaotiques. Le son dissonant accélère et ralentit sans cesse avant de s’éteindre pour s’enflammer à nouveau sur An Executive, dont le groove malsain mais accrocheur sévit immédiatement dans ce que l’on pourrait appeler un imbroglio organisé, qui ne cesse de déverser des parties complexes et travaillées. Le groupe ne lésine pas sur les harmoniques inattendues avant de laisser Modern Serf prendre la suite avec une nouvelle dose d’imprévu habilement ficelé pour rendre ses riffs relativement cohérents tout en restant possédé par une folie dévastatrice. La même énergie survoltée animera Toil, une courte composition qui peine à arriver aux trois minutes, mais qui ne perd pas un seul instant pour nous déverser toute sa puissance grâce à des vociférations et une base remuante, puis le groupe repart dans l’approche légèrement plus progressive grâce à The Refrain, dont la durée est presque trois fois plus longue. En plus de jouer une rythmique convolutée dont l’intensité ferait pâlir n’importe quel musicien aguerri, le groupe ajoute des touches criardes dérangeantes à ses moments les plus agressifs avant de s’abandonner à nouveau à la démence pour rejoindre Challenger’s Lecture en nous frappant de toutes les manières possibles. Si le titre démarre de manière légèrement plus conventionnelle, les musiciens auront tôt fait d’ajouter leur patte surprenante et explosive, avec notamment une partie plus étouffante sur la fin, puis c’est avec les douze minutes de Without Organs que l’album prend fin, laissant les quatre musiciens se démener pour occuper l’intégralité du temps imparti avec un mélange d’à peu près tout ce qu’ils savent faire, que ce soit à pleine vitesse ou plus lentement, mais surtout avec un maximum d’effets étranges et de maîtrise.

Quoi qu’on en pense, Intensities est un album remarquable. Extrêmement difficile d’accès, Plague Rider parvient à conserver une cohérence dans sa folie, une logique dans son chaos, et une virulence viscérale dans son nouvel album.

80/100

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