Review 1979 : Voice of Ruin – Cold Epiphany

Voice of Ruin est toujours aussi déterminé.

2023 marque non seulement les quinze ans du groupe Suisse, composé de Randy Schaller (chant), Erwin Bertschi (basse), Dario Biner (batterie), Nicolas Haerri (guitare) et Darryl Ducret (guitare), mais également la sortie de leur quatrième album, Cold Epiphany, chez Tenacity Music.

Prelude To A Dark Age nous offre une courte mais relativement sombre mélodie introductive avant que les riffs accrocheurs de I – The Vile Kings ne nous agressent par surprise. La voix saturée rejoint le groove de la rythmique, parfois complétée par des leads travaillés ainsi que des claviers majestueux, mais le titre va briser sa régularité peu avant le final, qui nous mène à Bloody Salvation et ses influences Old School entêtantes. Les patterns efficaces rencontrent à nouveau les harmoniques, certes plus discrètes face aux riffs agressifs, mais toujours présentes pour donner vie à cette petite touche de douceur avant de charger une dernière fois pour nous présenter Deathstar Rising, un titre aux guitares plus imposantes, qui piochent allègrement dans des racines Thrash vindicatives. Les nuances viendront des samples sombres qui donnent à certaines des allures théâtrales, puis Unforgiven Sins nous accorde quelques instants de quiétude grâce à une introduction assez calme avant d’exploser à pleine vitesse, laissant les musiciens se déchaîner sous une double pédale ravageuse. La rythmique saccadée laisse parfois des claviers et les choeurs d’Ariel Magnane ralentir la marche, qui repart à toute allure avec The Last Feast entre éruptions de violence brute et riffs bourrés d’harmoniques tranchantes. Les refrains restent toujours accessibles, créant un contraste intéressant avant d’attaquer Cyanide Stone par une introduction hypnotique, qui nous mène à une base solide, toutefois assez rapidement stoppée par une nouvelle partie claire. Anna Murphy (Cellar Darling, ex-Eluveitie) prête sa voix aux musiciens pour deux moments vibrants, puis le groupe revient au complet sur Dreadful Tears, où on retrouve des riffs vifs et abrasifs, mais également un break plus sombre avant un refrain tranchant, renforçant une fois de plus les racines Old School, qui sévissent également sur l’étrange Lustful Gaze, où des pointes de technicité feront leur apparition pour donner au titre ses sonorités haletantes complexes. L’album se referme avec Cold Epiphany, qui transforme sa complainte initiale en une rythmique accrocheuse où les leads se font de plus en plus insistants, rencontrant également des orchestrations avant de s’éteindre.

Voice of Ruin applique une recette simple : des riffs saccadés, des mélodies tranchantes et des patterns solides créés pour vous briser la nuque. Impossible pour Cold Epiphany d’être mauvais, que ce soit avec des influences modernes ou Old School !

80/100

English version?

Quelques questions à Randy Schaller, chanteur du groupe Voice of Ruin, à l’occasion de la sortie de leur nouvel album, Cold Epiphany.

Bonjour et tout d’abord, merci beaucoup de m’accorder de ton temps ! Pourrais-tu vous présenter, le groupe Voice of Ruin et toi, sans utiliser les étiquettes musicales habituelles ?
Randy Schaller (chant) : Voice Of Ruin est un groupe de Metal Suisse. En 15 ans, nous avons sorti 4 albums et joué plus de 250 concerts dans le monde entier. Les meilleurs mots pour décrire notre musique seraient : mélodique, engagé, puissant, sombre, groovy.

Comment associes-tu personnellement le nom Voice of Ruin à l’identité musicale du groupe ?
Randy : Notre musique est puissante et intense et nous pensons que nos concerts pourraient être le meilleur exemple du nom de notre groupe.

Le quatrième album du groupe, Cold Epiphany, est sur le point de sortir. Comment te sens-tu ? Quels sont les retours ?
Randy : Je suis très enthousiaste. Nous avons tellement travaillé pour cet album, nous avons écrit environ 40 démos et nous n’avons gardé que les meilleures. Les premiers retours sont vraiment bons et c’est toujours excitant de voir que les gens ont compris ce que nous voulions faire avec ce nouvel album.

Comment résumerais-tu l’identité de Cold Epiphany en seulement trois mots ?
Randy : Froid, sombre et puissant.

Comment s’est déroulé le processus de création de Cold Epiphany ? As-tu remarqué des changements par rapport à l’album précédent ?
Randy : Directement après la sortie de Purge and Purify, nous avons commencé à écrire Acheron et ce fut deux années stressantes avec beaucoup de concerts et de travail pour cet album. Nous avons sorti Acheron en septembre 2019, puis la pandémie a frappé la planète. C’est très démotivant quand tu travailles très dur sur un projet qui est détruit par quelque chose sur lequel tu n’as aucun contrôle. Nous étions vraiment démotivés et nous avons fait une petite pause. Fin 2020, nous avons décidé de travailler sur un nouvel album et de prendre notre temps pour écrire les meilleures chansons possibles. Nous avons commencé par 5 jours et 5 nuits dans une maison (pleine d’alcool) et nous avons écrit les 2 premières chansons. Entre 2021 et 2022, nous avons enregistré environ 40 démos et nous avons commencé à enregistrer en septembre 2022. Cold Epiphany est aussi le troisième album avec le même line up et c’est toujours plus facile quand tu sais comment travailler avec tes coéquipiers.

Qu’en est-il de l’artwork, quelles étaient les lignes directrices et comment s’accordent-elles avec la musique que vous avez créée ?
Randy : Lorsque nous travaillons avec un artiste, nous lui laissons toujours une liberté totale. Nous pensons que c’est la meilleure chose à faire. Nous avons envoyé les paroles et les démos à Travis et nous lui avons dit de faire quelque chose en rapport avec ça et comme toujours, il a fait un travail formidable.

J’ai remarqué deux invités sur l’album, Ariel Magnane et Anna Murphy (Cellar Darling, ex-Eluveitie…). Comment les avez-vous contactées et leur avez-vous demandé de participer à l’album ?
Randy : Ariel est le beau-frère de notre guitariste Nicolas. Nous avons croisé la route d’Anna de nombreuses fois, et lorsque nous avons décidé d’ajouter une voix féminine sur ce refrain, nous lui avons directement demandé car nous savions que sa voix s’adapterait parfaitement à cette partie. Nous sommes très heureux du résultat.

Pour moi, la musique du groupe sonne comme de manière très efficace, sauvage et groovy, que ce soit au niveau de la rythmique ou du chant, sur lequel vous déversez des mélodies entêtantes. Comment parvenez-vous à trouver le bon équilibre entre toutes vos influences ?
Randy : Haha, c’est un secret ! Honnêtement, nous avons toujours essayé d’y parvenir et je pense que cet album est le meilleur équilibre. Il nous a fallu des années pour trouver l’équilibre parfait.

Où trouvez-vous habituellement l’inspiration pour créer de la musique ?
Randy : Nous trouvons notre inspiration dans la vie de tous les jours et dans les événements qui se produisent autour de nous. Pour les paroles de ce nouvel album, je voulais raconter des histoires sur des gens qui traversent des moments difficiles dans leur vie. Certaines histoires se déroulent dans le passé, d’autres sont inspirées d’une réalité alternative. Je suis très inspiré par les films d’horreur et j’aime m’imaginer dans des situations catastrophiques et mauvaises.

As-tu une chanson préférée sur cet album ? Ou peut-être la plus difficile à réaliser pour l’album ?
Randy : La plus difficile à réaliser a été Bloody Salvation parce que nous avons écrit différentes versions de cette chanson et nous n’étions jamais satisfaits du premier couplet, puis Nicolas a trouvé le riff parfait et tout est rentré dans l’ordre. C’est aussi ma chanson préférée.

Penses-tu t’être amélioré en tant que musicien et compositeur avec ce nouvel album ?
Randy : Pas en tant que musicien, mais en tant qu’auteur-compositeur et en tant que parolier.

Je n’ai pas encore eu l’occasion de voir Voice of Ruin sur scène, comment te sens-tu lorsque tu joues sur scène ? As-tu des souvenirs particuliers de vos concerts ?
Randy : C’est la chose que nous apprécions le plus. Nos meilleurs souvenirs sont les premiers MetalDays et Sylak Open Air où nous avons joués en 2018 et notre premier concert au Népal en 2018 pour le Silence Festival devant des milliers de personnes.

Y a-t-il des musiciens ou des artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer ? Que ce soit pour une chanson ou peut-être plus.
Randy : Haha, pour moi ce serait Jonathan Davis de Korn… mais je sais que ce n’est qu’un rêve !

Si tu devais organiser un concert pour la sortie de Cold Epiphany, avec quels groupes aimerais-tu jouer ? Je te laisse créer une affiche avec Voice of Ruin et trois autres groupes !
Randy : Nous venons de faire notre concert de sortie avec Blown, un groupe de notre ville natale qui est actif depuis 25 ans, et c’était parfait. Nous aimons jouer avec des amis parce que c’est toujours agréable et que les after parties sont toujours aussi cool. 

Dernière question amusante : à quel plat comparerais-tu la musique de Voice of Ruin ?
Randy : Une pizza parce que c’est très bon et pas trop compliqué à faire mais on peut y ajouter plein d’ingrédients différents ?.

C’était ma dernière question, merci à nouveau de m’avoir accordé de ton temps et pour votre musique, je te laisse les mots de la fin !
Randy : Merci beaucoup à nos fans pour leur soutien et nous espérons que ce nouvel album est aussi le meilleur à vos yeux.

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