Review 1990 : Helfró – Tálgröf

Helfró se dévoile au grand jour.

Créé en 2017 en Islande, le groupe mené par Ragnar Sverrisson (batterie/chant/composition, Ophidian I) et complété par Simon Thorolfsson (basse/guitare/chant, Ophidian I) signe avec Season of Mist Underground Activists pour la sortie de son deuxième album, intitulé Tálgröf, illustré par Grindesign (Benighted, AngelMaker, Bonecarver…).

Jarteikn nous expose immédiatement à une mixture assez Old School d’un Black Metal aux leads criards où les parties vocales brutes trouvent refuge, montrant un aspect assez agressif du son. Les harmoniques dissonantes complètent la base solide qui nous emmène à Fláráð Fræði, une composition relativement plus lourde et saccadée infusée de patterns Death Metal sauvages auxquels les musiciens mêlent leurs racines aériennes malsaines pour créer un contraste haletant avant de nous proposer un moment de flottement. Le blast reviendra sur Fangelsaður í Tilvist að Eilífu, renforçant les parties les plus rapides et tranchantes du morceau qui encadrent les nappes de brouillard glaciales et autres claviers imposants, puis c’est Þögnin ytra, kyrrðin innra qui nous clouera au sol grâce à des harmoniques cinglantes et ultra rapides pendant que les deux vocalistes se déchaînent littéralement. Le son disparaîtra peu à peu dans le néant pour finalement donner naissance à l’inquiétante Guðlegt Réttlæti, qui laisse propulse ses riffs avant de les laisser adopter une lenteur inquiétante pour finalement revenir à une marche plus soutenue pour rejoindre Sindur et ses frappes lourdes. Le groupe n’hésite pas à jouer avec des variations de vitesse pour surprendre et renforcer ses vociférations, mais le titre est court, et il va laisser sa place à l’introduction presque apaisante de Ildi Óhreins Anda, récupérée par une rythmique accrocheuse. Les voix rejoignent le paysage dévasté, qui va se montrer beaucoup plus énergique et dévastateur lors de l’accélération qui nous tiendra en haleine jusqu’au dernier moment, puis c’est avec Traðkandi blómin í eigin hjartagarði que le groupe va se montrer le plus complexe, laissant une rythmique efficace rencontrer des éruptions de technicité entre deux passages écrasants et oppressants. Le final plus sauvage finira par s’éteindre au profit de Minning um Morðingja, qui nous projette toute sa froideur au visage tout en s’élançant à toute allure, profitant par la suite de ses deux voix pour nous garder captivé et impuissant face à une telle déferlante.

Entre orchestrations majestueuses, vagues de noirceur brute et riffs effrénés, Helfró sait exactement quoi faire pour garantir à Tálgröf de faire mouche à chaque titre. La créativité de sa tête pensante semble inhumaine.

90/100

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