Review 2048 : Horskh – BODY

Horskh récidive avec son troisième album !

Trois ans après Wire, le trio composé de Bastien Hennaut (chant/machines/guitare, PØGØ), Jordan Daverio (machines/guitare et choeurs live) et Sylvain Abriel (batterie live) nous dévoile BODY.

L’album débute avec Tension, un mélange ultra-énergique de riffs saccadés et de cris, parfois entrecoupés de quelques parties plus calmes en chant clair. La majorité de ce court morceau reste dédiée à la violence, à l’inverse de Do It qui va proposer une rythmique plus calme, bien que par moments troublée par des refrains plus motivants soutenus par un beat plus lourd. On retrouve des éléments entêtants sur Interface et ses changements vocaux accrocheurs qui collent à l’approche chaotique qui s’annonce redoutable en live, puis on revient sur des éléments plus sombres et inquiétants pour Body Building, morceau qui intègre tout de même quelques tonalités assez dansantes pour alimenter le contraste. Le groupe reste dans les sons mystérieux avec XlungX, composition qui place également quelques choeurs vaporeux avant de se déchaîner grâce à des influences Nu Metal, puis Curse nous propose un interlude intrigant qui nous mène naturellement vers Turbine ON, morceau qui a déjà prouvé son efficacité, puisque révélé avant la sortie de l’album. Nul doute qu’il a également été pensé pour faire exploser les foules pendant que le vocaliste harangue allègrement, alors que l’on retrouve une ambiance plus oppressante sur Useless Animal, notamment grâce aux sons pesants complétés par les parties vocales. Le groupe renoue avec l’agressivité sur Laying Down in the Mud et ses claviers stridents qui s’allient naturellement aux vagues de puissance brute, puis avec Distorted Again qui allie les parties entraînantes avec des blocs de saturation épaisse et dévastatrice. L’album prend fin avec It Spreads, une dernière composition qui renoue avec la noirceur avant de nous écraser par surprise, puis de finalement rejoindre le néant.

Horskh impose à nouveau ses influences ancrées dans la scène Industrial pour présenter BODY, son nouveau recueil de compositions relativement courtes mais toujours incroyablement efficaces. Préparez-vous à danser et à mosher !

85/100

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Quelques questions à Bastien Hennaut, chanteur/guitariste et claviériste du groupe Horskh.

Bonjour et tout d’abord, merci de m’accorder de ton temps ! Comment pourrais-tu présenter le groupe Horskh sans utiliser les habituelles étiquettes des styles musicaux ?
Bastien Hennaut (chant/machines/guitare) : Hello. Merci à toi!

Body, votre troisième album, est sur le point de sortir, comment te sens-tu ? Est-ce que tu as déjà eu des retours à son sujet ?
Bastien : Je trouve que cet album est le plus abouti du groupe. C’est aussi celui dont je suis le plus fier car il correspond vraiment à ce que j’ai voulu faire au moment de la composition. Ça fait pas mal de temps que les titres sont finis et même avec du recul il me plait toujours. J’ai eu de bons retours à son sujet, ce qui est assez plaisant ! Forcément, certains titres plaisent plus à certaines personnes qu’à d’autres mais dans l’ensemble c’est assez élogieux.

Comment résumerais-tu Body en trois mots ?
Bastien : Violence, tension, mélodie.

Body sort trois ans après Wire, votre précédent album, comment s’est passé sa composition ? Est-ce que tu as remarqué des changements, ou des évolutions dans ton processus de création ?
Bastien : La composition de Body s’est elle aussi déroulée sur une longue période. C’est-à-dire que j’ai commencé à composer pour Body avant que l’album Wire sorte. J’aime laisser du temps aux morceaux, revenir dessus voir si je les trouve toujours aussi bien plusieurs mois après. Un morceau comme Tension (qui est un de mes préférés de cet album) était d’ailleurs une chute de l’album Wire. Je n’ai pas réussi à le terminer convenablement en 2019, je l’ai donc repris plus tard en me disant “ah ouais, il y a un truc à faire avec ce titre !”, et il s’est donc retrouvé dans l’album d’après. C’est arrivé pour 2 ou 3 titres. J’aime aussi quand la composition est rapide, comme ça a été le cas avec Body Building. Ce qui a changé aussi dans cet album c’est que sur certains morceaux on a commencé la composition ensemble dans un local de répète avec Jordan et Briou. Pour Do it et Laying down in the mud, je voulais avoir une base très Grunge. On s’est donc retrouvé pendant un jour off (pendant la tournée qu’on a faite avec Igorrr en décembre 2021) et on a commencé à chercher des trucs ensemble. Ça a donné la base de Do it que j’ai retravaillé pendant des centaines d’heures pour ajouter cette “patte” Horskh avec un son Electro.

Comment relies-tu le nom Horskh à ta musique ?
Bastien : Ça sonne agressif, il y a une part de mystère et on ne trouve rien d’autre avec ce nom sur le net. On peut s’imaginer pas mal de choses autour de ce nom aussi, c’est ce qui m’a plu.

BODY reste dans la lignée de son prédécesseur, mais je note toutefois un mix plus agressif et lourd, qui fait la part belle aux machines et claviers. Quelles ont été tes influences pour la création de cet album ?
Bastien : Le mix et mastering ont été faits par Thibault Chaumont (Carpenter Brut, Igorrr etc…), ce qui a pas mal donné une couleur agressive. Je cherchais un son violent mais pas trop agressif pour les oreilles. Et je savais que Thibault ferait l’affaire! En gros je voulais qu’on puisse mettre assez fort sans que ça fasse mal. Tout ça avec pas mal d’éléments vénère, c’est pas simple! Mais je trouve qu’on s’en est bien sorti. Mes influences ont été très variées mais les principales : Nirvana, Ghostemane, Perturbator, Health, Ho99o9, 3 Teeth.

Comment as-tu choisi les singles qui sont sortis pour annoncer l’album ?
Bastien : J’ai choisi les morceaux qui me semblaient le plus “banger”. C’est-à-dire qui sont les plus simples d’écoute. Il y a d’autres titres qui sont à mon avis tout aussi forts mais qui sont plus difficiles d’accès. Je pense à Distorted Again qui est très déstructuré ou XLUNGX qui alterne couplet lancinants et Electro avec des passages méga rapides et agressifs. J’aime le fait de passer de couplets tranquille à refrain qui tapent, c’est un peu aussi dans mes influences Nirvana. Des morceau comme Lithium ou même Smells Like Teen Spirit sont dans ce délire

Je sais que c’est une question difficile, mais est-ce que tu as un morceau préféré sur cet album ? Ou celui qui t’a semblé le plus naturel à composer ?
Bastien : Comme je disais précédemment, j’aime vraiment TENSION car il réunit l’aspect Grunge, Métal et Electro. Il est court, tabasse bien et a aussi une mélodie qui amène de la vie. Body Building a été assez rapide à composer car j’avais une idée très précise en tête, surtout sur l’instru. Pour le chant ça a pris un peu plus de temps comme souvent !

Que peux-tu me dire sur l’artwork de BODY ? Comment s’est passée sa création, et en quoi correspond-il selon toi à la musique ?
Bastien : La création de l’artwork a été assez longue aussi ! Je voulais un visuel en 3D, avec des brillances issues de fluides ou d’éléments comme du latex ou du cuir. Et je voulais aussi qu’il y ait une idée d’agressivité. J’ai donc cherché pas mal de temps une personne qui pourrait faire ça. J’ai finalement pris contact avec Yoann Bourreau avec qui on avait fait la pochette de l’album Wire. On a pas mal échangé là-dessus. Il m’a montré le potentiel de l’IA ! Il m’a donc proposé pas mal de visus, mais on a pas réussi à trouver un truc qui correspondait à ce que je voulais. Je me suis donc mis à bosser sur les images générées par IA. J’ai passé beaucoup de temps à tester des choses, à affiner mes requêtes etc.. pour enfin arriver à l’image que je désirais ! On a ensuite bossé avec Alx notre graphiste et travailler sur la typo, l’emplacement des lettrages, la charte graphique globale etc… 

J’ai eu la chance de vous voir jouer sur scène fin 2021, en ouverture d’Igorrr, et j’ai pu apprécier ce que tu m’avais décrit comme un “spectacle complet”. Comment avez-vous créé l’identité scénique d’Horskh ?
Bastien : L’identité scénique de Horskh s’est forgée depuis 2014. Elle est la continuité de tout ce que présente Horskh au public que ce soit en termes de merchandising, de visuel dans les artwork, les clips etc… On met une attention toute particulière à la scénographie au son et à la lumière. De plus, j’ai pour ma part, une formation aux Beaux-Arts, et aussi une formation de régisseur et technicien lumière. Tout ça m’a permis d’élaborer le plus précisément possible ce que j’avais en tête. Et bien sûr l’énergie et l’élément le plus important dans les concerts de Horskh.

Comment se passe un concert d’Horskh de ton point de vue ? Le groupe a déjà annoncé le Distorted Body Tour 2024, comment vous préparez-vous pour cette tournée en France et Belgique ?
Bastien : Un concert de Horskh, c’est donc beaucoup de préparation. Comme une sorte de Kamehameha, dans Dragon Ball Z, qui a été travaillé mûri pendant des années et qu’on fait exploser au moment des live. On vient de faire notre première date à Besançon la ville d’où on vient et ça s’est super bien passé. On est très content du nouveau show qu’on propose, et on a hâte de faire toutes ces dates.

As-tu des plans pour la suite d’Horskh ?
Bastien : Pour la suite, il y a plein d’idées, des choses en préparation, mais on se concentre vraiment là maintenant sur la sortie d’album et sur les dates à venir.

Quels sont selon toi les nouveaux groupes immanquables de la scène ? As-tu vu une évolution de la scène Industrial en trois ans ?
Bastien : Pour moi, les groupes, immanquables de la scène industrielle (si elle existe vraiment!!), ce serait, Health, Youth Code, 3 Teeth, Nine Inch Nails.

Est-ce qu’il y a des musiciens ou artistes avec lesquels tu souhaiterais collaborer dans le futur ?
Bastien : Oui bien sûr, il y a plein de musiciens avec lesquels j’aimerais collaborer. Tous ceux dont je viens de te parler, et plein d’autres aussi ! Je pourrais citer Scarlxrd, Brooke Candy, deathbyromy, Sierra, Perturbator, Ghostemane et plein d’autres !

Penses-tu t’être amélioré en tant que musicien avec cet album ?
Bastien : La création a quelque chose d’assez impalpable, on peut à la fois acquérir des compétences et perdre en feeling ou l’inverse. En l’occurrence, avec cet album, j’ai vraiment l’impression d’avoir évolué et amélioré beaucoup de choses.

C’était ma dernière question, je te remercie pour ta disponibilité, et je te laisse les mots de la fin !
Bastien : J’invite tout le monde à venir nous voir sur scène et à nous suivre sur les réseaux , où aller voir notre merchandising sur horskh.com

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