Review 2053 : Exocrine – Legend

Exocrine fête la nouvelle année avec son sixième album.

Récemment signé chez Season of Mist, le groupe composé de Jordy Besse (basse/chant, Empyreal Vault, ex-Slicer), Nicolas La Rosa (guitare), Sylvain Octor-Perez (guitare, Empyrean Vault, Sons of Senoka) et Théo Gendron (batterie, Dagoba, Master Crow, Widespread Disease), sort Legend début 2024.

L’album débute avec Presage, une introduction relativement calme où une douce mélodie nous emporte lentement vers la lourde saturation, puis vers Legend, une composition qui renoue immédiatement avec la technicité et la violence. Les riffs travaillés et les hurlements bestiaux se mêlent pour nous écraser tout en laissant une place pour quelques éléments plus originaux, comme le break au saxophone ou les harmoniques aériennes, puis Life vient proposer une rythmique accrocheuse. Les leads apportent une touche accessible au morceau, qui nous piétine en permanence tout en plaçant des accélérations inattendues et des patterns saccadés avant de laisser Ediolon déployer sa fureur à pleine vitesse. Les tonalités les plus aériennes et inquiétantes de ce court morceau viendront également de la guitare qui contraste avec la base effrénée en nous précipitant sur The Altar Of War et ses parties de batterie massives. Tout dans cette composition majestueuse est fait pour nous faire remuer le crâne tout en laissant de magnifiques solos fluides apparaître, mais quelques chuchotements viendront obscurcir la fin de ce titre, avant que Dust In The Naught ne lui offre des tonalités presque dansantes. Elles seront bien évidemment balayées par la rythmique furieuse, qui autorise tout de même quelques passages plus groovy nous rappeler la quiétude, comme ce final moderne qui débouche sur le mur de son qu’est Warlock, la composition suivante. Nul besoin de vous expliquer à quel point rapidité et énergie brute font bon ménage pour les quatre musiciens, qui nous ensevelissent sous leur son massif et travaillé, puis c’est avec une courte touche de quiétude que Dragon débute, juste avant de nous frapper à nouveau avec des riffs imposants et explosifs. Quelques passages plus dissonants sont à prévoir, ainsi que des refrains très mélodieux qui reprennent la partie lead de l’intro, puis c’est avec la moderne The Oath que le groupe nous assaille sans nous laisser le temps de souffler. Le titre proposera tout de même un break planant entre deux assauts pour finalement déboucher sur By The Light Of The Pyre, la plus longue composition de l’album, où des orchestrations nous accueillent avant que la rythmique ne s’abatte à nouveau sur nous, que ce soit avec la violence brute ou des sonorités plus inquiétantes. Le final plus minimaliste nous conduit à Cryogenisation, un titre bonus aux samples cybernétiques qui colle parfaitement avec le thème glacial, et qui ne lésiner pas sur les moyens pour refermer l’album avec puissance.

Exocrine ne fait que croître depuis quelques années, et leur succès est mérité. La maîtrise des instruments est totale sur Legend, autorisant à la fois la violence et la quiétude à cohabiter sur un rythme effréné.

95/100

English version?

Laisser un commentaireAnnuler la réponse.