Review 2058 : Vitriol – Suffer Become

Vitriol fête son retour en 2024.

Après un excellent album en 2019 puis une réédition de leur première démo, le groupe mené depuis 2013 (après une première vie sous le nom de Those Who Lie Beneath) par Adam Roethlisberger (chant/basse) et Kyle Rasmussen (chant/guitare), accompagnés par Matt Kilner (batterie, Gorgasm, Nithing) et Daniel Martinez (guitare, ex-Atheist) dévoile Suffer Become, son deuxième album, chez Century Media Records.

Stephen Ellis (Cybercrime, ex-I, Detest), ancien guitariste du groupe, a participé à l’enregistrement de son instrument.

Shame and its Afterbirth, le premier titre, débute avec quelques notes inquiétantes, qui s’intensifient en accueillant la déferlante de violence. Blast et riffs effrénés se drapent autant de dissonance que de sonorités dévastatrices, tout comme les hurlements viscéraux qui complètent cet ouragan de puissance brute mais extrêmement travaillée que l’on retrouve dans les leads qui mènent à l’écrasante The Flowers of Sadism. L’approche change légèrement, laissant le groupe explorer d’abord la lourdeur avant de nous déverser une avalanche d’harmoniques cinglantes à toute vitesse, complétant parfaitement les parties vocales massives avant que Nursing from the Mother Wound ne prenne la suite. Le titre propose des sonorités perçantes qui s’allient naturellement aux vagues de rage et aux cris sauvages, ajoutant cette touche dérangeante complémentaire à la violence avant de nous dévoiler un rythme plus lancinant sur les premiers instants de The Isolating Lie of Learning Another, avant de revenir aux éruptions Old School puissantes, que ce soit au niveau des riffs ou du chant. On notera quelques passages plus plaintifs mais tout aussi intenses avant un final abrupt, puis c’est avec Survivals Careening Inertia, un titre instrumental, que le groupe s’essaye à la douceur, tout en la teintant de noirceur puis la laissant s’enflammer grâce à un blast solide suivi de sa saturation infernale habituelle. Les parties vocales furieuses reviendront dans l’imposante Weaponized Loss, qui place également quelques orchestrations oppressantes pour accompagner ce raz-de-marée implacable de riffs déchirants, qui se poursuit sur Flood of Predation et sa rythmique inarrêtable. Le morceau reste incroyablement constant du début à la fin, intégrant tout de même des claviers plus majestueux ou un break étouffant avant le final qui nous propulse vers Locked in Thine Frothing Wisdom dont la rythmique se montre toute aussi bestiale. Rien ne semble pouvoir freiner les musiciens dans leur quête de violence sanguinaire qui se poursuit avec I am Every Enemy et ses harmoniques criardes que le groupe intègre à une base aussi pesante que malsaine avant de refermer l’album grâce à He Will Fight Savagely, dont le nom évocateur ne me fera pas mentir tout en prouvant une fois de plus à quel point la maîtrise des instruments est totale sur chaque aspect.

Le nom de Vitriol est depuis leur précédent album associé à la plus pure sauvagerie, et Suffer Become ne peut que contribuer à cette réputation sanguinaire tant le groupe s’est amélioré. L’année commence à peine, mais elle révèle déjà l’un de ses meilleurs albums de Death Metal !

95/100

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