Olhava ne s’est jamais tu.
Depuis 2016, le groupe russe mené par Andrey Novozhilov (tous instruments/chant, Trna) et complété depuis 2019 par Timur Yusupov (batterie, Trna, Somn), nous offre régulièrement de nouvelles complaintes. Début 2024, le duo annonce la sortie de Sacrifice, son sixième album.
Le groupe nous plonge dans son univers glacial avec Forever With You, une première composition lancinante qui progresse jusqu’à rejoindre des hurlements fantomatiques, puis enfin une accélération menée par un blast implacable. Le titre va finalement ralentir tout en conservant sa touche mélancolique intense et aérienne jusqu’à se laisser prendre à nouveau dans la tourmente, finalement brisée par Ageless River VI, un interlude où l’eau rencontre des claviers brumeux et apaisants. La quiétude va se muer en noirceur lorsqu’I See Myself In Your Eyes, le titre suivant, nous dévoile ses sonorités imposantes où la rythmique massive se réveille pour nous envelopper dans son voile étouffant mais relativement lumineux d’où les cris émergeront par la suite. Le morceau reste très lent et oppressant, contrôlant à merveille son contraste et le laissant s’enflammer pour rejoindre la sereine Ageless River VII, où la nature nous dévoile un visage réconfortant, que seul Eternal Fire parviendra à transformer en rage viscérale, mais toujours planante. L’alliance des parties vocales éthérées et des passages les plus alanguis est parfaite pour transporter notre esprit avant que la batterie n’impose un passage plus martial avant de laisser à nouveau la tornade nous souffler jusqu’à Ageless River VIII, où le calme reprend ses droits, accompagné par de chaudes touches de claviers. Le morceau deviendra légèrement plus inquiétant sur la fin, avant de laisser place à la froide Sacrifice qui se construit sur des sons plus massifs et bruts qu’à l’accoutumée, mais qui prennent une direction toujours saisissante, que ce soit dans la violence ou lorsque le son commence à s’apaiser pour laisser Ageless River IX poser les dernières touches brumeuses accompagner quelques percussions pour refermer l’album.
Bien que leurs précédents albums soient déjà d’excellents appels à la retraite spirituelle, Olhava continue son oeuvre avec Sacrifice, qui propose un parfait équilibre viscéral entre la violence glaciale et l’apaisement.
90/100