Review 2081 : Eternal Storm – A Giant Bound to Fall

Eternal Storm n’abandonne jamais.

Créé en 2007 sous le nom de Death Valley, le groupe sortira son premier EP en 2013, suivi d’un split l’année suivante, mais il faudra attendre 2019 et leur signature chez Transcending Obscurity Records pour écouter leur premier album. En 2024, Daniel Maganto (guitare/basse, Cancer, Liquid Graveyard, Sacthu), Jaime Torres (guitare/chant), Danny R. Flys (chant/guitare, Persefone) et Jonathan Heredia (batterie, Thirteen Bled Promises, Eterna Penumbra, Aversio Humanitatis) dévoilent A Giant Bound to Fall, leur deuxième album.

Le groupe accueille un nombre impressionnant d’invités, parmi lesquels Sven de Caluwé (Aborted), Dan Swanö (Nightingale, ex-Bloodbath, ex-Edge of Sanity…), Sergi Verdeguer (Persefone), Jaboto Fernández (Nexus 6, Yskelgroth…), Gabriel Valcázar (Cancer, Wormed), Rober Bustabad (Ruinas) ou d’anciens membres.

L’album débute par la très longue An Abyss of Unreason, qui nous présente tout d’abord une introduction apaisante qui s’assombrit dès que les premiers coups de batterie nous parviennent, avant de dévaster littéralement le paysage tranquille, ne laissant à la quiétude que des bribes aériennes. Les riffs majestueux et les parties vocales rejoignent les vagues furieuses qui s’écrasent régulièrement dans le tableau sombre, laissant par moments la mélancolie revenir à elle entre deux déferlantes, puis le groupe rejoint A Dim Illusion pour dévoiler des patterns accrocheurs et rythmés. Le morceau change presque de personnalité en cours de route, plaçant des éléments beaucoup plus enjoués dans son voile dissonant qui contrastent avec la base lancinante, que l’on retrouve aussi sur There was a Wall et ses harmoniques enchanteresses, vouées à s’enflammer naturellement. Le morceau est assez fluide, laissant chaque élément renforcer la mélodie d’une manière ou d’une autre avant de laisser place à Last Refuge et à sa rage immédiate, qui nous laisse tout de même entrevoir quelques pointes de répit via du chant clair ou des leads planants. On notera également des parties vocales plus brutes qui alimentent à nouveau le contraste saisissant, notamment avec les claviers vaporeux que le groupe utilise également sur Eclipse, le titre le plus court, qui prend la forme d’un interlude lénifiant avant d’adopter des influences Shoegaze en nous menant à Lone Tree Domain, le morceau suivant. Les musiciens jouent à nouveau sur une véritable opposition entre leurs différentes influences viscérales avant de rendre le mélange brumeux et apathique où seule la batterie conserve sa touche énergique avant que The Sleepers ne prenne la suite, développant une nouvelle fois l’approche douce mais dissonante tout en conservant les cris bestiaux. The Void renoue avec les déchaînements de fureur vifs que les musiciens orchestrent sans mal entre deux vagues de quiétude apaisantes, puis c’est avec A Giant Bound to Fall, la composition éponyme, que l’album touche à sa fin, tissant une dernière toile aussi mélodieuse que complexe et travaillée où chaque élément trouve sa place en liant les autres.

On ne peut qu’être admiratif quant au travail d’Eternal Storm. Le groupe a mis à profit ces années de silence pour donner à A Giant Bound to Fall une cohérence incroyable, laissant chaque touche de rage compléter la quiétude et inversement. L’album reste très long, mais il est surtout très riche.

80/100

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